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En général, toute saillie de pierre ou
de bois, comme le bout d'une petite poutre ou d'un
chevron s'avançant au-delà de
l'alignement d'un mur (Cato, R.R. 8 ; Varro,
R.R. III, 5, 13 ; Serv. ad Virg.
Aen. I, 740). Par extension, et dans un sens
technique en architecture, mutule, ornement
caractéristique de l'ordre dorique,
consistant en une pièce carrée et en
saillie, placée à des intervalles
réguliers au-dessus des triglyphes et des métopes, juste
au-dessous du couronnement, et destinée
à représenter au dehors
l'extrémité d'un des
arbalétriers (canterii) de la
charpente du toit. Aussi la mutule avait-elle sa
face supérieure, celle qui devait toucher au
couronnement, un peu inclinée, pour indiquer
la position oblique de l'arbalétrier, comme
on le voit dans notre dessin, qui représente
une portion de l'entablement du temple de
Thésée, à Athènes (Vitr.
IV, 2, 3 et 5).
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Dans l'ordre corinthien, on appelle maintenant ces
pièces des modillons. Elles y sont
bien plus travaillées, et ressemblent
à des tasseaux d'ornementation ; mais, dans
beaucoup de constructions romaines et modernes
appartenant à cet ordre, leur destination
première, de représenter les
extrémités des arbalétriers
(canterii) du toit, est complètement
perdue de vue. On ôte ainsi aux mutules leur
sens en insérant au-dessous d'elles une
rangée de denticules (denticuli) qui
représentent les extrémités des
chevrons (asseres)
: procédé condamné par les
Grecs, et disposition qu'ils évitèrent
toujours (Vitruv. IV, 2, 5). La figure
représente une partie du portique qui
s'élève en avant du Panthéon,
à Rome, et nous montre l'ordre corinthien
dans toute sa pureté, ayant des modillons
sans cette addition discutable des denticules.
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