22. Tous les peuples, depuis les frontières de l'Illyrie jusqu'à la Gaule, s'étaient levés ensemble, comme les Marcomans, les Narisques, les Hermundures, les Quades, les Suèves, les Sarmates, les Latringes et les Bures. Ceux-ci et d'autres encore, tels que les Sosibes, les Sicobotes, les Rhoxolans, les Bastarnes, les Mains, les Peucins, les Costoboces, s'étaient joints aux Victovales. Nous avions, en outre, à craindre la guerre avec les Parthes et avec les Bretons. Ce fut donc avec des peines infinies qu'il vint à bout de ces nations barbares. Les soldats s'animaient mutuellement, ayant à leur tête les lieutenants de l'empereur et les préfets du prétoire. Il accepta la soumission des Marcomans, et il en fit passer un grand nombre en Italie. Avant que de rien entreprendre, il consultait toujours ses lieutenants sur les affaires militaires et même sur les affaires civiles. Sa maxime favorite était celle-ci : «Il est plus juste que je suive les avis de tant d'amis éclairés, que de prétendre qu'ils suivent le mien.» Sa sévérité, que l'on attribuait à l'étude de la philosophie, faisait censurer avec force ses expéditions militaires et toute sa conduite. Mais il répondait à ces reproches ou de vive voix ou par écrit. Beaucoup d'illustres citoyens périrent dans la guerre contre les Germains, contre les Marcomans ou contre d'autres nations. Il leur fit ériger à tous des statues, dans le forum de Trajan. Touchés de ces pertes, ses amis le pressèrent souvent de renoncer à ses expéditions et de retourner à Rome. Mais il méprisa ces conseils, continua la guerre, et ne se retira que lorsqu'elle fut entièrement finie. Il changea les provinces proconsulaires en consulaires, et celles-ci en proconsulaires ou en prétoriennes, suivant les nécessités de la guerre. Il comprima par sa vigueur et son autorité les troubles survenus chez les Séquanes. Il pacifia l'Espagne, remuée par les Lusitaniens. Ayant fait venir sur les frontières son fils Commode, il le revêtit de la toge virile, donna un congiaire au peuple, et le désigna consul avant le temps.

 

© Agnès Vinas

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Les Empereurs et Césars du IIe siècle dans l'Histoire Auguste

Hadrien (117-138), biographie d'Aelius Spartianus

Aelius Verus (adopté par Hadrien en 136, mort en 138), biographie d'Aelius Spartianus

Antonin le Pieux (138-161), biographie de Julius Capitolinus

Marc-Aurèle (161-180), biographie de Julius Capitolinus

Lucius Verus (161-169), biographie de Julius Capitolinus

Avidius Cassius (empereur autoproclamé en 175), biographie de Vulcatius Gallicanus

Commode (180-192), biographie d'Aelius Lampridius