L’histoire de la Compagnie catalane en Orient est celle d’une armée de
mercenaires partis de Sicile en 1303 au secours de l’Empire byzantin menacé par les Turcs et qui, au terme de ses pérégrinations, finit par trouver, sans l’avoir
recherchée, sa terre promise au pied de l’Acropole d’Athènes. Mais l’intérêt de cette
aventure ne se limite pas à une originalité qui dépasse de beaucoup la fiction : elle
permet aussi une plongée exceptionnelle dans la vie de la Méditerranée orientale au
début du XIVe siècle. Car cette bande de «fous furieux» difficilement contrôlables
sert ou menace tour à tour des ambitions qui la dépassent infiniment, et, comme
un grain de sable irritant, devient un acteur incontournable de la géopolitique dans
cette partie du monde. Voilà pourquoi le livre que consacrent Agnès et Robert Vinas à cette aventure ne saurait se contenter de dérouler un récit qui
adopte le seul point de vue catalano-aragonais : il tente au contraire de mettre en
perspective chaque décision, chaque événement, en les contextualisant, par le texte
et l’image, de la manière la plus large et la plus complète possible. |
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Certes, la place majeure doit être réservée à la Chronique de Ramon Muntaner.
Car si les noms du protagoniste Roger de Flor et de certains de ses compagnons,
en particulier Berenguer d’Entença et Bernat de Rocafort, sans parler évidemment
de la troupe des Almogavares qu’il emmène avec lui en Orient, évoquent l’épopée
pour de nombreux Catalans, c’est qu’ils ont été bien servis par un témoin oculaire
de leurs exploits, Ramon Muntaner, qui a consacré la fin de sa vie à en laisser une
chronique savoureuse, grâce à un talent de narrateur inégalé au Moyen Âge. Son
texte, magnifique et partial, reste le fondement de toutes les études, et le lecteur en
trouvera dans ce livre toute la partie consacrée à la Compagnie catalane, dans une
nouvelle traduction en français.
Cependant la vision personnelle de Muntaner est loin de rendre compte
de toutes les dimensions de cet événement considérable : elle doit obligatoirement être complétée (et parfois contredite) par l’ensemble des autres sources disponibles,
byzantines surtout, mais aussi italiennes, françaises et même serbes. Tous ces textes,
difficilement accessibles, ont été eux aussi traduits pour la première fois en français,
ou retraduits dans le cas de l’historien byzantin Georges Pachymère.
Enfn une iconographie très variée accompagne l’histoire pas à pas,
apportant les informations de l’image chaque fois que nécessaire, et permettant un
voyage non seulement dans un empire byzantin encore fastueux, mais aussi dans
une mythologie des Almogavares qui a investi de nos jours jusqu’à la publicité ou la
bande dessinée.
Un livre relié de 240 pages au format A4
42€ prix public à parution.
TDO Editions.
Tel : 04.34.29.98.80 - email : infos[at]tdo-editions.fr - site : http://www.tdo-editions.fr
© Agnès et Robert Vinas