Livre V, chapitre III

Livre V, chapitre IV

L'oeuvre historique de Jules Michelet (1798-1874) est immense : Histoire romaine, Histoire de France, Histoire de la révolution française, et même une Histoire du XIXe siècle, qu'il n'eut pas le temps de terminer, sans compter sa contribution à la publication de documents inédits, comme ceux du procès des Templiers.

Appuyée sur une documentation énorme, peine de vie, de lyrisme et de pittoresque, cette oeuvre a tout pour séduire. Cependant on peut reprocher à son auteur de se laisser emporter par ses émotions et ses choix personnels, d'être trop romantique donc, et de pratiquer, en abusant du symbolisme, des généralisations abusives.

C'est pourquoi il ne faut pas compter sur Michelet pour présenter un exposé impartial des faits. Ses tendances sont particulièrement visibles dans le cas des Templiers, qu'il condamne, en utilisant même des références contemporaines plus que douteuses, comme les oeuvres de Von Hammer Plugstall, alors qu'en publiant les pièces les plus importantes du procès et en particulier les interrogatoires du diocène d'Elne, il avait les moyens de cette impartialité.

Ce n'est pas le moindre des paradoxes de son oeuvre historique.