La momie égyptienne

Clichés Casanovas, Miquel, Mary et Vincent

Avant de quitter les galeries, on rend visite à la momie de You-f-en-Khonsou, nichée derrière la salle aux oiseaux.

La momie dans son sarcophage daté de la XXIème dynastie, environ 1000 ans avant notre ère, fut offerte à Louis Companyo pour le Museum en 1847 par Ibrahim PACHA vice-roi d’Egypte après sa cure thermale à Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orientales). Le défunt est Iou-f-en-Khonsou, scribe du temple d’Amon-Re.

Dix vignettes ornent le flanc droit : la première représente la tombe ; la seconde les quatre fils d’Horus, la troisième la barque solaire menacée par le serpent Anophis, dans la quatrième le défunt offre des denrées alimentaires ; la cinquième vignette évoque la séparation du ciel et de la terre par le dieu Chou ; la sixième vignette figure une divinité à tête de bélier dont la couleur et la croix ankh suggèrent l’idée de résurrection, un faucon incarne le dieu solaire Rê qui reçoit l’offrande du défunt placé dans la vignette suivante ; à la tête du sarcophage, un personnage momiforme porte une longue barbe, il est protégé par un serpent en présence de deux croix ankh. L’interprétation de cette scène est délicate.

Le flanc gauche du sarcophage est moins bien conservé. Sur la vignette 1, Horus certifie au seigneur du royaume des morts que le défunt n’a péché contre aucune divinité, que sa vie est exempte de reproches ; la vignette suivante figure trois des fils d’Horus ; la vignette 3 montre le défunt offrant une mèche enflammée à Osiris ; dans la scène de la vignette 4 les offrandes sont des denrées alimentaires ; la vignette 5 est riche, elle présente un énorme serpent, une barque transportant des divinités et le dieu Thot ; la vignette 6 représente trois personnages, Anubis au centre, le défunt et la déesse Nephthys.

© Pierre Vincent

Les couvercles sont exposés verticalement.

L’extérieur (à droite) ne s’adapte pas à la cuve ; il est conçu pour une cuve destinée à un corps de femme, de nombreux fragments de stuc sont manquants laissant apparaître le bois. Les bras sont croisés sur la poitrine, dissimulés par le collier ousek. Ce signe, apparu à la fin de la XXIIième dynastie est un intéressant indice de datation de ce couvercle.

Le couvercle intérieur (à gauche) est en parfait état de conservation. On peut y admirer un ensemble de signes polychromes très finement dessinés. Les spécialistes ont relevé que certains ont subi un effacement volontaire : l’identité du propriétaire a été remplacée par celle de l’occupant actuel, Iou-f-en-khonsou.

© Pierre Vincent

© Robert Bourgat


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