"Platon est insaisissable, parce qu'on peut entendre ses ouvrages, comme ceux d'Homère, au sens physique, moral, théologique et de multiples façons. Ces deux âmes, de Platon et d'Homère, rendent tous les accords".
C'est par cette citation d'Olympiodore que Félix Buffière inaugure sa magistrale étude sur Les mythes d'Homère et la pensée grecque (1956). Elle nous servira de guide pour esquisser un tableau des directions dans lesquelles s'est engagée l'allégorie du mythe de Circé. Mais nous nous limiterons à l'allégorie dans l'antiquité : une incursion dans les sphères médiévales, en particulier par le biais de l'Ovide moralisé, nous entraînerait beaucoup trop loin.
Interprétations physiques
Circé, bien que fille du Soleil et d'une créature marine, n'a guère inspiré les commentateurs qui cherchaient dans Homère les secrets de la Nature et des quatre éléments. Son mythe n'apparaît pas comme cosmogonique.
En revanche, une scolie d'Eustathe (XIIe siècle) suggère que la présence à ses côtés des quatre nymphes qui s'occupent de baigner Ulysse pouvait être assimilée au calendrier : Circé serait l'année, et les nymphes les quatre saisons (1661, 1 sq).
Cela dit, si Circé a connu, et jusqu'à nos jours, une fortune absolument considérable, ce n'est évidemment pas à cette explication astronomique qu'elle le doit, mais au fait qu'elle permet de poser dans leur complexité un grand nombre des problèmes qui agitent la condition humaine.
Interprétations morales : l'intempérance
A/ La gloutonnerie
Au Ve siècle avant JC, les philosophes commencent à attribuer à Ulysse une attitude de tempérance qui s'oppose naturellement à celle de Circé et des compagnons changés en pourceaux. Antisthène (455-360 avant JC), le premier Cynique, donne le ton, probablement influencé par son maître Socrate, dont Xénophon nous a transmis la position sur ce point.
Xénophon (V.430-v.355 avant JC) - Mémorables (I, 3, 6-7) εἰ δέ ποτε κληθεὶς ἐθελήσειεν ἐπὶ δεῖπνον ἐλθεῖν, ὃ τοῖς πλείστοις ἐργωδέστατόν ἐστιν, ὥστε φυλάξασθαι τὸ ὑπὲρ τὸν κόρον ἐμπίμπλασθαι, τοῦτο ῥᾳδίως πάνυ ἐφυλάττετο. τοῖς δὲ μὴ δυναμένοις τοῦτο ποιεῖν συνεβούλευε φυλάττεσθαι τὰ πείθοντα μὴ πεινῶντας ἐσθίειν μηδὲ διψῶντας πίνειν· καὶ γὰρ τὰ λυμαινόμενα γαστέρας καὶ κεφαλὰς καὶ ψυχὰς ταῦτ’ ἔφη εἶναι. οἴεσθαι δ’ ἔφη ἐπισκώπτων καὶ τὴν Κίρκην ὗς ποιεῖν τοιούτοις πολλοῖς δειπνίζουσαν· τὸν δὲ Ὀδυσσέα Ἑρμοῦ τε ὑποθημοσύνῃ καὶ αὐτὸν ἐγκρατῆ ὄντα καὶ ἀποσχόμενον τοῦ ὑπὲρ τὸν κόρον τῶν τοιούτων ἅπτεσθαι, διὰ ταῦτα οὐ γενέσθαι ὗν. |
Cette lecture influencera Diogène, puis les Stoïciens. On la trouve abondamment représentée à l'époque romaine : à la dangereuse tentation des désirs voluptueux qui vous enchaînent, et de manière plus générale aux passions qui vous emportent, il faut opposer une ferme raison :
Pseudo-Héraclite (Ier siècle après JC) - Allégorie d'Homère, 72, 2-3 Ὁ δὲ Κίρκης κυκεὼν ἡδονῆς ἐστὶν ἀγγεῖον, ὃ πίνοντες οἱ ἀκόλαστοι διὰ τῆς ἐφημέρου πλησμονῆς συῶν ἀθλιώτερον βίον ζῶσι. Διὰ τοῦτο οἱ μὲν Ὀδυσσέως ἑταῖροι, χορὸς ὄντες ἠλίθιος, ἥττηνται τῆς γαστριμαργίας, ἡ δ’ Ὀδυσσέως φρόνησις ἐνίκησε τὴν παρὰ Κίρκῃ τρυφήν.
|
B/ La débauche
Horace (65-8 avant JC) - Epîtres, I, 2, 23-26 Sirenum voces et Circae pocula nosti ; Tu connais les chants des Sirènes et les coupes de Circé. |
Pseudo-Héraclite (Ier ou IIe siècle après JC ?) - Histoires incroyables, XVI - CIRCE Περὶ Κίρκης. A son sujet, la fable rapporte que par un philtre magique elle métamorphosait les hommes. C'était en fait une hétaïre qui charmait d'abord les étrangers par toutes sortes d'attentions et se les attachait ; une fois qu'ils étaient pris de passion, elle les retenait, esclaves insensés de leur penchant pour le plaisir ; mais elle aussi, Ulysse la vainquit. |
C/ La colère irréfléchie
Pseudo-Héraclite (Ier siècle après JC) - Allégorie d'Homère, 72, 4 - 73, 1-13 Ἀμέλει τὸ πρῶτον ἐκ τῆς νεὼς ἀνιόντι καὶ πλησίον ὄντι τοῖς προθύροις Ἑρμῆς ἐφίσταται, τουτέστιν ὁ ἔμφρων λόγος [...] Καὶ κατ’ ἀρχὰς μὲν ὑπ’ ὀργῆς τε καὶ λύπης ὧν ἐπύθετο φερόμενος ἀκρίτως ἐνθουσιᾷ. Κατὰ μικρὸν δ’ ἐκείνων τῶν παθῶν μαραινομένων ὑπαναλύεται τὸ μετὰ τοῦ συμφέροντος εὐλόγιστον, ὅθεν Ἑρμείας χρυσόρραπις ἀντεβόλησεν αὐτῷ. Τὸ μέν γε χρυσοῦν ἀντὶ τοῦ καλοῦ παρείληπται, τὸ δὲ ῥάπτειν μεταφορικῶς ἀντὶ τοῦ συντιθέναι τε καὶ διανοεῖσθαι. [...] Οὐκοῦν χρυσόρραπιν εἶπε τὸν λόγον ἐκ τοῦ δύνασθαι καλῶς βουλεύεσθαί τε καὶ ῥάπτειν πράγματα. Παραστὰς οὖν οὗτος ὁ λογισμὸς ἀπὸ τῆς ἀκρατοῦς ὀργῆς ἐπέπληξεν αὐτῷ μάτην κατασπεύδοντι· Τίφθ’ αὕτως, δύστηνε, δι’ ἀκρίας ἔρχεαι οἶος, Ταῦτα πρὸς αὑτὸν ἐλάλησεν Ὀδυσσεὺς μετανοοῦντι λογισμῷ τὴν πρότερον ὁρμὴν ἀναχαλινώσας. Τὴν δὲ φρόνησιν οὐκ ἀπιθάνως μῶλυ, μόνους [εἰς) ἀνθρώπους ἢ μόλις εἰς ὀλίγους ἐρχομένην· φύσις δ’ αὐτῆς ῥίζα μέλαινα, γάλακτι δὲ εἴκελον ἄνθος· Πάντα γὰρ οὖν συλλήβδην τὰ τηλικαῦτα τῶν ἀγαθῶν τὰς μὲν ἀρχὰς προσάντεις καὶ χαλεπὰς ἔχει, γενικῶς δ’ ὅταν ὑποστῇ τις ἐναθλήσας τῷ κατ’ ἀρχὴν πόνῳ, τηνικαῦτα γλυκὺς ἐν φωτὶ τῶν ὠφελειῶν ὁ καρπός. Ὑπὸ τοιούτου φρουρούμενος Ὀδυσσεὺς λογισμοῦ τὰ Κίρκης νενίκηκε φάρμακα. Hermès Chrysorrhapis s'est présenté (X, 277)à lui. Chrysoun (d'or) est pris ici au sens de beau ; et rhaptein (coudre) a le sens métaphorique de "composer, penser" [...] Homère appelle donc la parole "excellente couseuse" à cause de son aptitude à bien délibérer et à coudre ensemble les faits. C'est ainsi que, succédant à la colère irréfléchie, la voix de la raison se fait entendre à Ulysse, pour lui reprocher son inutile empressement : Où vas-tu, malheureux, au long de ces côteaux,
|
D/ Toutes les sortes de plaisir
Dion Chrysostome (v.30-v.116 après JC) - Discours, VIII, 21, 20-25 ἑτέρα δὲ δεινοτέρα μάχη καὶ ἀγών ἐστιν οὐ μικρός, ἀλλὰ πολὺ τούτου μείζων καὶ ἐπικινδυνότερος ὁ πρὸς τὴν ἡδονήν,
οὐχ οἵαν Ὅμηρός φησιν, De nouveau c'est une âpre bataille qui se livra près des nefs.
|
Cette lecture moralisatrice se prolongera évidemment jusqu'à la fin de l'Antiquité.
Boèce (v.480-525 après JC) - Consolation de la Philosophie, IV, 5 Omne namque, quod sit, unum esse ipsumque unum bonum esse paulo ante didicisti, cui consequens est, ut omne, quod sit, id etiam bonum esse videatur. Hoc igitur modo quicquid a bono deficit, esse desistit ; quo fit, ut mali desinant esse, quod fuerant ; sed fuisse homines adhuc ipsa humani corporis reliqua species ostentat. Quare versi in malitiam humanam quoque amisere naturam. Sed cum ultra homines quemque provehere sola probitas possit, necesse est, ut, quos ab humana condicione deiecit, infra hominis meritum detrudat improbitas. Evenit igitur, ut, quem transformatum vitiis videas, hominem aestimare non possis. Avaritia fervet alienarum opum violentus ereptor ? Lupis similem dixeris. Ferox atque inquies linguam litigiis exercet ? Cani comparabis. Insidiator occultus subripuisse fraudibus gaudet ? Vulpeculis exaequetur. Irae intemperans fremit ? Leonis animum gestare credatur. Pavidus ac fugax non metuenda formidat ? Cervis similis habeatur. Segnis ac stupidus torpet ? Asinum vivit. Levis atque inconstans studia permutat ? Nihil avibus differt. Foedis immundisque libidinibus immergitur ? Sordidae suis voluptate detinetur. Ita fit, ut qui probitate deserta homo esse desierit, cum in divinam condicionem transire non possit, vertatur in beluam. Tu as appris de moi que tout ce qui existe est un, et que l'unité est le bien. Par conséquent, tout ce qui existe est identique au bien ; par conséquent encore, tout ce qui s'écarte du bien cesse d'exister ; d'où il suit que les méchants cessent d'être ce qu'ils étaient. Mais ils étaient hommes, comme le prouve la figure qu'ils ont conservée. Donc, dès qu'ils ont tourné au mal, ils ont perdu même leur qualité d'hommes. Mais, de même que la vertu seule peut élever les hommes au-dessus de l'humanité, il faut que le vice ravale les malheureux qu'il a dépouillés de leur qualité d'hommes, au-dessous même de la condition humaine. Par conséquent, l'être qu'ont dégradé ses vices ne peut plus être considéré comme un homme. Cet envieux, tout prêt à s'emparer du bien d'autrui, même par la violence, ne ressemble-t-il pas à un loup ? Ce plaideur hargneux et intraitable, qui use sa langue dans les cris de la chicane, peut être comparé à un dogue. Ce fourbe qui, pour dépouiller ses victimes, se plaît à leur tendre des pièges dans l'ombre, est le portrait du renard. Ce furieux qui rugit a les instincts du lion. Ce poltron, ce fuyard qui a peur de son ombre, est semblable à un cerf. Ce paresseux, ce lourdaud toujours endormi, mène la vie d'un âne ; ce capricieux aux goûts fantasques et mobiles, ne diffère en rien d'un oiseau. Ce débauché toujours plongé dans les plus immondes voluptés, me représente un porc et ses crapuleux plaisirs. Et c'est ainsi que le malheureux qui déserte la vertu cesse d'être un homme, et que, faute de pouvoir devenir un dieu, il se voit transformé en bête. |
Interprétations métaphysiques : le cycle des réincarnations
Cependant, sous l'influence des doctrines pythagoriciennes et platoniciennes, l'allégorie du mythe de Circé a pris parallèlement un tour métaphysique et eschatologique : dans ce nouveau type d'interprétations, d'ailleurs lié au précédent, Circé change radicalement de fonction, et son pouvoir de métamorphose lui redonne une dimension cosmique, puisque, jouant sur le sens de son nom (cercle), les commentateurs en font la maîtresse du cycle de ce qu'on appelle couramment la métempsychose.
Pseudo-Plutarque (IIe siècle après JC) - Vie et Poésie d'Homère, 126 Καὶ τὸ μεταβάλλειν δὲ τοὺς ἑταίρους τοῦ Ὀδυσσέως εἰς σύας καὶ τοιαῦτα ζῷα τοῦτο αἰνίττεται, ὅτι τῶν ἀφρόνων ἀνθρώπων αἱ ψυχαὶ μεταλλάττουσιν εἰς εἴδη σωμάτων θηριωδῶν, ἐμπεσοῦσαι εἰς τὴν τοῦ παντὸς ἐγκύκλιον περιφοράν, ἣν Κίρκην προσαγορεύει καὶ κατὰ τὸ
εἰκὸς Ἡλίου παῖδα ὑποτίθεται, οἰκοῦσαν ἐν τῇ Αἰαίῃ νήσῳ· ταύτην δὲ ἀπὸ τοῦ ‘αἰάζειν’ καὶ ὀδύρεσθαι τοὺς ἀνθρώπους ἐπὶ τοῖς θανάτοις κέκληκεν. ὁ δὲ ἔμφρων ἀνήρ, αὐτὸς ὁ Ὀδυσσεύς, οὐκ ἔπαθε τὴν τοιαύτην μεταβολήν, παρὰ τοῦ Ἑρμοῦ (τουτέστι τοῦ λόγου) τὸ ἀπαθὲς λαβών. αὐτὸς δὲ οὗτος καὶ εἰς Ἅιδου κάτεισιν, ὥσπερ εἶναι λέγων χωρίζειν τὴν ψυχὴν ἀπὸ τοῦ σώματος καὶ θεατὴς ψυχῶν τῶν τε ἀγαθῶν καὶ τῶν φαύλων γιγνόμενος. |
Cette interprétation néo-platonicienne est plus abondamment développée par Porphyre (232-305 apr.JC) dans un texte conservé par Stobée (Ve siècle après JC) : Eglogues, I, 41, 60
Τὰ δὲ παρ’ Ὁμήρου περὶ τῆς Κίρκης λεγόμενα θαυμαστὴν ἔχει τῶν περὶ ψυχὴν θεωρίαν. Λέγεται γὰρ οὕτως •
Ce mythe est donc un apologue contenant les doctrines sur l'âme de Pythagore et de Platon : même indestructible par nature et éternelle, elle n'est pas à l'abri des passions et des changements, et au moment de ce qu'on nomme disparition et mort, elle entreprend un déménagement et une nouvelle installation dans d'autres formes de corps, en recherchant, suivant son désir, ce qui lui convient et lui est familier, parce que semblable à son mode de vie habituel. A ce moment précis, grâce à ce que chacun de nous tire de l'éducation et de la philosophie, l'âme, se ressouvenant du Bien et repoussant les plaisirs honteux et illicites, a le pouvoir de se dominer, de prendre garde à elle et de se protéger, pour éviter que, par inattention, elle ne devienne une bête et ne chérisse un corps impropre à la vertu, impur, développant et alimentant une nature grossière, déraisonnable, encourageant le désir et l'emportement plutôt que la pensée. La destinée et la nature de cette nouvelle installation, Empédocle les désigne comme une divinité qui enveloppe les âmes dans une tunique de chair étrangèreet les fait changer de vêtement. Homère a appelé Circé ce parcours cyclique et cette roue des palingénésies, Circé, fille du Soleil qui toujours relie et enchaîne destruction et naissance, puis à nouveau naissance et destruction. Quant à l'île d'Aiaié, c'est le destin qui attend le mort, et la contrée de l'univers sur laquelle d'abord chutent les âmes : elles y errent, désorientées, elles se lamentent, ne sachant où se trouve l'occident ni où descend sous terre le soleil qui luit pour les vivantsNostalgiques du plaisir que leur procurait leur compagnonnage habituel avec la chair, elles retombent dans le kykeon de la naissance, qui véritablement mélange et malaxe ensemble l'éternel et le mortel, le rationnel et l'émotionnel, le céleste et le terrien ; et elles se laissent charmer et amollir par les plaisirs qui les ramènent vers la naissance, au moment précis où elles ont besoin de beaucoup de chance et de sagesse pour ne pas se laisser attirer et s'abandonner à ce qu'il y a de plus mauvais en elles ou à leurs passions, et choisir une malheureuse vie de bêtes. Or donc, ce carrefour de trois routes que l'on a coutume de situer dans l'Hadès, il est en fait ici même, dans les trois divisions de l'âme : le rationnel, le passionnel et le désir, dont chacune part du même point mais entraîne l'âme vers la vie qui lui convient. Et ici, il ne s'agit plus de mythe ou de poésie, mais de vérité et d'observation de ce qui est. Car celles chez qui, au moment du passage et de la naissance, la partie désirante est épanouie et règne en maîtresse, pour celles-là, c'est vers des corps de porcs, des vies bourbeuses et impures que, sous l'effet du plaisir et de la gloutonnerie, se fait le passage, à ce que dit le poète, Lorsqu'une âme, dont la partie irascible a été rendue totalement sauvage par de terribles querelles et de sanguinaires cruautés sur fond de discorde ou de haine, lorsque cette âme parvient à une deuxième naissance, pleine d'une toute nouvelle colère et de lourde irritation, elle se jette dans un corps de loup ou de lion, pour faire de ce corps une protection bien adaptée à sa passion dominante. Voilà pourquoi il faut, surtout à l'approche de la mort, purifier son âme, comme dans les initiations, la tenir éloignée de toute passion vile, calmer les mauvais désirs, mettre le plus possible à distance envie, hostilité et colère, pour sortir de son corps en homme sage. Alors Hermès à la baguette d'or (c'est-à-dire la raison), rencontrant cette âme et lui montrant clairement le Bien, ou bien la protège et la soustrait complètement au kykeon, ou bien, si elle en boit, la maintient le plus longtemps possible dans une vie et une condition d'être humain [et pas d'animal]. |
Voici enfin une totale réhabilitation de Circé, fortement inspirée par l'orphisme :
Proclus (412-485 après JC), Commentaire sur le Cratyle. 22, 7 sq εἰς τοὺς τῆς γενέσεως προστάτας θεούς, ὧν ἐστιν καὶ ἡ παρ’ Ὁμήρῳ Κίρκη πᾶσαν ὑφαίνουσα τὴν ἐν τῷ τετραστοίχῳ ζωὴν καὶ ἅμα ταῖς ᾠδαῖς ἐναρμόνιον ποιοῦσα τὸν ὑπὸ σελήνην τόπον. ἐν ταύταις οὖν ταῖς ὑφαντικαῖς καὶ ἡ Κίρκη ὑπὸ τῶν θεολόγων παραλαμβάνεται, χρυσῆ μέντοι, καθάπερ φασίν, ἐνδεικνύμενοι τὴν νοερὰν αὐτῆς καὶ ἄχραντον οὐσίαν καὶ ἄυλον καὶ ἀμιγῆ πρὸς τὴν γένεσιν, καὶ τὸ ἔργον αὐτῆς διακρίνειν τὰ ἑστῶτα τῶν κινουμένων καὶ χωρίζειν κατὰ τὴν ἑτερότητα τὴν θείαν.
|
En Occident, quand la Renaissance redécouvrira les textes grecs, cette dimension métaphysique du mythe de Circé sera globalement perdue : il n'est, pour s'en persuader, que de passer en revue les représentations iconographiques de celle qui va rejoindre, et pour longtemps, les rangs bien fournis des femmes fatales...
Références des traductions
- Traduction des Mémorables de Xénophon : Pierre Chambry (1933)
- Traduction du Pseudo-Héraclite - Allégorie d'Homère : Félix Buffière (1962)
- Traduction de l'Epître d'Horace : Agnès Vinas (2009)
- Traduction du Pseudo-Héraclite - Histoires incroyables : Agnès Vinas (2009)
- Traduction de Dion Chrysostome : Agnès Vinas (2009)
- Traduction de Boèce : Louis Judicis de Mirandol (1861)
- Traduction du Pseudo-Plutarque : Etienne Clavier (1804)
- Traduction de Porphyre : Agnès Vinas (2009)
- Traduction de Proclus : Agnès Vinas (2009)