Lutteurs en train de se battre - Bas relief en marbre - 510-500 av.JC - Musée national d'Athènes



« Parmi les hauts faits qu'il convient de célébrer, Héraklès a droit à notre souvenir, parce que, le premier, par amour pour les Grecs, il les rassembla à cette fête. Jusque-là les cités étaient divisées entre elles. Mais, après avoir mis fin à la tyrannie et supprimé la violence, il institua une fête qui fût un concours de force, une émulation de richesse, un déploie-ment d'intelligence, dans le plus beau lieu de la Grèce. Ainsi les Grecs se réuniraient pour voir et entendre ces merveilles, et ce rapprochement, pensait-il, serait propre à faire naître entre eux une mutuelle affection. Tel est l'exemple qu'il nous a légué.»

Ce texte de Lysias à la fin du Ve siècle av.JC trouve son écho, des siècles plus tard, dans la profession de foi de Pierre de Coubertin : «Les guerres éclatent parce que les nations se comprennent mal. Nous n'aurons pas la paix tant que les préjugés qui séparent aujourd'hui les différentes races n'auront pas disparu. Pour y parvenir, quoi de mieux que de réunir périodiquement les jeunes de tous les pays pour des épreuves amicales de force musculaire et d'agilité ?»

De l'institution d'une trêve de quelques jours à la recherche utopique d'une paix universelle, les Jeux olympiques, antiques et modernes, avaient donc pour vocation de mettre en suspens la violence entre cités et/ou Etats, en lui substituant des affrontements pacifiques et vertueux obéissant à la noble loi du sport, et en faisant taire les armes à l'entour au moins le temps de la compétition. Mais l'idéal olympique est-il pour autant parvenu à ses fins ? Et quand la violence ne s'invite pas directement dans les enceintes olympiques, celles-ci sont-elles pour autant des asiles totalement protégés de la fureur du monde ?

 


NB : Ce module a été proposé en khôlles de culture générale Littérature / Philo en classe préparatoire ECG2 aux concours des grandes écoles de commerce. Le programme de l'année 2023-2024 portait sur la violence. Il ne faudra donc pas s'étonner d'y trouver des documents qui excèdent le cadre de la seule antiquité.



Les Jeux Olympiques
antiques


Les Jeux Olympiques
modernes


Berlin, 1936

Melbourne, 1956

Mexico, 1968

Munich, 1972