Les écrevisses et autres crustacés décapodes

Vitrine dédiée à divers Arthropodes : Mérostomacés (Limule),
Arachnides (Araignées et Scorpions) et Crustacés dont les Écrevisses
Cliché Stéphane Miquel, service photographique, mairie de Perpignan

Par P. Bourguignon, C. Ruhlmann et Didier Mary


ORIGINE DE LA COLLECTION

La collection d'écrevisses correspond à deux dons de M. Camille Ruhlmann effectués en 1986 et 1999, tandis que les autres crustacés sont au Muséum depuis beaucoup plus longtemps puisque certaines pièces figuraient dans les collections locales du Muséum en 1910.

SYSTEMATIQUE ET GENERALITES SUR LES CRUSTACES DECAPODES

Les décapodes

Les crustacés appartiennent :

- à l'embranchement des arthropodes caractérisés par leur tégument recouvert d'une cuticule, une croissance uniquement au moment des mues (voir les exuvies de la collection) et des appendices articulés ;
- au sous-embranchement des antennates ou mandibulates, caractérisés par les appendices céphaliques formant 3 ou 5 paires de pièces buccales, dont l'une est modifiée en mandibules, et par la présence d'antennes ;
- à la classe des malacostracés ;
- à la sous-classe des eumalacostracés ;
- à l'ordre des décapodes.

Les décapodes sont les seuls animaux de la super-classe des crustacés représentée au Muséum de Perpignan. Ils regroupent un grand nombre d'espèces qui offrent une grande variabilité morphologique (crevettes, langoustes, écrevisses, pagures, crabes), éthologique et écologique (espèces marcheuses, nageuses, marines, terrestres, d'eau douce, cavernicoles). Ils se distinguent des autres crustacés par la présence d'une carapace qui recouvre la tête et le thorax ainsi que latéralement, la chambre branchiale.

Les décapodes étaient autrefois scindés en deux grands groupes : natantia et reptentia. Aujourd'hui, les décapodes sont classés dans deux sous-ordres dont la distinction se fait par la morphologie des branchies : les dendrobranchiates et les pléo-cyémates.

Les écrevisses

Les écrevisses font partie de l'ancien groupe des reptantia et sont classées dans le sous-ordre des pléocyémates, le sous-ordre des astacidés et la famille des astacidés.

D'un aspect général robuste, leurs péréiopodes I (premières pattes) sont très développés avec une forte pince (pattes ravisseuses). Leur corps (tagme) est divisé en deux parties : le céphalothorax (tête ou céphalon et thorax ou péréion) et l'abdomen. Si on considère ou non la première paire d'antennes comme appendices (interprétation contestée), on peut distinguer 18 à 19 paires d'appendices. En commençant par la partie antérieure de la tête (protocéphalon), on observe des yeux pédonculés et les deux paires d'antennes (appendices 1 et 2) ; le gnatothorax avec les segments portant les mâchoires (3 à 5) , les pattes-mâchoire (6 à 8), 7 et 8 portant des branchies, et les pattes ambulatoires (9 à 13), les trois premières portant des pinces et les quatre premières des branchies; l'abdomen avec les segments 14 à 19, possédant six paires de pattes abdominales ou pléopodes (une paire par segment) : les deux premiers pléopodes sont modifiés chez le mâle en organe copulateur (gonopodes) tandis que chez la femelle, la première paire est réduite et les quatre suivantes servent à porter les oeufs; la dernière paire de pattes abdominales (uropodes, 19) est élargie en nageoire et forme l'éventail caudal avec le telson. Cette description anatomique d'une écrevisse est valable, à part quelques spécificités, pour les différents décapodes.

Les écrevisses, qui vivent principalement en eau douce, se tiennent pendant la journée dans des terriers qu'elles ont creusés dans le sable, tandis qu'elles sortent la nuit pour chercher leur nourriture animale et végétale. Lors des périodes hivernales, elles restent cachées dans leur terrier, ne se nourrissant quasiment pas.

La majorité des écrevisses ne peut survivre qu'en eau propre, non polluée, bien que certaines espèces soient peu difficiles et se contentent de conditions de salubrité plus ou moins bonnes (Orconectes limosus, par exemple). C'est pourquoi l'accroissement de la pollution, ainsi qu'une pêche intensive et le braconnage, menacent continuellement les espèces les plus fragiles.

Il faut savoir que la pêche à l'écrevisse n'est autorisée qu'aux détenteurs de permis de pêche et seulement 15 jours par an, selon les régions, en respectant les juvéniles et les femelles grainées. Par ailleurs, de nombreux parasites tels que sangsues, trématodes, sporozoaires..., s'y attaquent et font mourir certaines espèces. On a observé une mycose due au champignon Aphanomices astaci, qui a entraîné, entre 1878 et 1890, l'épidémie des écrevisses (la peste de l'écrevisse) qui les menace encore de temps en temps. Par conséquent, les écrevisses autochtones sont devenues extrêmement rares.

Dans les années 1990, des tentatives d'introduction d'écrevisses américaines en Europe ont eu plus ou moins de succès. Celle d'Orconectes limosus (écrevisse américaine commune) fut une erreur puisque peu fragile, elle envahit les cours d'eau au détriment des autres espèces, elle est par conséquent interdite dans de nombreux pays européens. L'introduction d'autres espèces, bien qu'interdite en France telles Procambarus clarkii (écrevisse rouge de Louisiane), dont il faut limiter l'extension ou Pacifastacus leniusculus (écrevisse signal, écrevisse de Californie) s'avère être intéressante pour le repeuplement des rivières. On peut noter l'introduction illégale et rare d'écrevisses exotiques (australiennes, jamais en France, et malgaches) dont la survie est exceptionnelle.

PRESENTATION DE LA COLLECTION

Le Muséum possède plusieurs espèces du groupe des reptantia qui permettent d'observer les différentes morphologies de ce groupe et une espèce de balanes. Mais ce sont les écrevisses qui sont les représentantes majoritaires de la collection avec 79 pièces dont 57 animaux entiers.

LES ECREVISSES DU MUSEUM
(Don de M. Camille Ruhlmann)
Clichés du Naturaliste, Didier Mary

Astacus astacus LINNE, 1758.
= Astacus fluviatilis FABRICIUS
= Astacus mobilis HUXLEY
Ecrevisse à pieds (ou pattes) rouges, écrevisse noble.
Astacus leptodactylus ESCHSHOLZ, 1823
Ecrevisse à pattes grêles, écrevisse turque, écrevisse des marais, écrevisse russe ou galicienne...
Répartition : Europe centro-orientale jusqu'à la Scandinavie, aux Balkans et à la Russie ; en Italie jusqu'au Pô.
Habitat et biologie : Cette espèce vit dans les eaux calmes ou à courant lent, sur fond de vase et se tient habituellement dans les trous des berges où des racines d'arbres lui offrent des abris. Les oeufs sont pondus dans la seconde moitié de novembre et éclosent en juin ou juillet.
Importance économique : bonne.

Répartition : Russie (fleuves du bassin de la Mer Noire) et Turquie.
Habitat et biologie : cette espèce vit en eaux calmes, sur des fonds sablo-vaseux bien oxygénés des fleuves, étangs ou lacs.
Importance économique : Bonne. Environ 250 tonnes sont importées chaque année en France. Du fait de leur disparition progressive, on les trouve sur le marché de plus en plus petites et quasiment que des mâles (les femelles sont réservées à la reproduction).

MHNPh Crus 063

Animaux entiers :
MHNPn Crus. 007 Femelle 4 ans MHNPn Crus. 008 Femelle 4 ans MHNPn Crus. 009 Mâle 1,5 an
MHNPn Crus. 010 Mâle (pince gauche en cours de régénération)
MHNPn Crus. 011 Mâle
MHNPn Crus. 053 Mâle 5 ans (pince droite en cours de régénération)
MHNPn Crus. 054 Femelle 5 ans
MHNPn Crus. 055 Femelle 5 ans
MHNPn Crus. 056 Femelle 4 ans
MHNPn Crus. 057 Femelle 5 ans (pince droite en cours de régénération)
MHNPn Crus. 058 Mâle 3 ans
MHNPn Crus. 059 Mâle 5 ans
MHNPn Crus. 061 Mâle 7 ans
MHNPn Crus. 062 Mâle 7 ans
MHNPn Crus. 063 Femelle 6 ans
MHNPn Crus. 064 Mâle 1,5 an
MHNPn Crus. 065 Mâle 1 an
MHNPn Crus. 066 Femelle 1 an
MHNPn Crus. 067 Femelle 6 mois
MHNPn Crus. 068 Femelle 6 mois
Exuvies :
MHNPn Crus. 060 Femelle 2,5 ans
MHNPn Crus. 069 5 jours
MHNPn Crus. 070 6 mois
MHNPn Crus. 071 10 mois
MHNPn Crus. 072 1,5 à 2 ans
MHNPn Crus. 073 3,5 ans
MHNPn Crus. 074 3,5 à 4 ans
Remarques : sévèrement endommagée par la peste de l'écrevisse à la fin du XIXe siècle puis au début du xxe siècle, cette espèce s'est encore raréfiée à cause de la dégradation générale du milieu et de la qualité de l'eau au cours du xxe siècle. Les populations ont actuellement tendance à s'étendre vers l'ouest et le sud-ouest de la France surtout à la suite d'actions de repeuplement.

MHNPh Crus 046

Animaux entiers :
MHNPn Crus. 012 Femelle 2 ans
MHNPn Crus. 013 Femelle 2 ans
MHNPn Crus. 014 Femelle 4 ans
MHNPn Crus. 015 Femelle 4 ans
MHNPn Crus. 016 Femelle 4 ans
MHNPn Crus. 045 Mâle 2 ans
MHNPn Crus. 046 Mâle 3 ans
MHNPn Crus. 047 Mâle 7 ans (pince droite en cours de régénération)
MHNPn Crus. 048 Femelle 2 ans
MHNPn Crus. 049 Femelle 2 ans
MHNPn Crus. 050 Femelle 3 ans
MHNPn Crus. 051 Femelle 6 mois
MHNPn Crus. 052 Mâle 5 mois
Exuvies :
MHNPn Crus. 026 2 ans
Remarques : Cette espèce a été exploitée intensivement en Turquie entre 1970 et 1980 et les essais de repeuplement en rivière notamment en France entre 1960 et 1970 se sont souvent heurtés à son incapacité à supporter les courants rapides et les eaux froides.
Hybride
Individu issu du croisement entre Astacus astacus et Astacus leptodactylus.

Procambarus clarkii GIRARD, 1852
Ecrevisse rouge de Louisiane.
 Répartition : Tout le nord du Mexique, Californie, puis peu à peu introduite au Japon, à Hawaï, au Kenya. En progression vers l'Amérique du Sud et sur le continent africain, elle arrive en Europe dans les années 1970 où elle est introduite en Espagne.
Habitat et biologie : Son habitat naturel est le marécage et peut résister à des conditions extrêmes (température de plus de 30° C, manque d'eau, carence en oxygène).
Importance économique : Espèce considérée comme indésirable en France. Commercialisée congelée en provenance d'Espagne.

MHNPh Crus 044

Animal entier :
MHNPn Crus. 044 Femelle 5 ans
Remarques : Cet individu est grainé, fait remarquable puisqu'il s'agit d'une femelle hybride.

MHNPh Crus 020

Animaux entiers :
MHNPn Crus. 020 Femelle 2 ans
MHNPn Crus. 021 Mâle 2 ans
MHNPn Crus. 022 Mâle 5 mois
MHNPn Crus. 076 2 jours
MHNPn Crus. 081 Femelle 11 mois
MHNPn Crus. 082 Mâle 11 mois
MHNPn Crus. 083 Femelle 1 an
MHNPn Crus. 084 Femelle 2 ans
MHNPn Crus. 085 Mâle 2 ans
MHNPn Crus. 086 Mâle 3 ans
MHNPn Crus. 023 Boîte de 14 individus de 1 jour à 5 mois
Exuvies :
MHNPn Crus. 027 1 an
MHNPn Crus. 028 1,5 an
MHNPn Crus. 029 5 mois
MHNPn Crus. 030 1-2 mois
MHNPn Crus. 077 succession de 4 mues de la même écrevisse : MHNPn Crus. 077A 4 mois
MHNPn Crus. 077B 5 mois
MHNPn Crus. 077C 6 mois
MHNPn Crus. 077D 7 mois
MHNPn Crus. 078 9 mois
MHNPn Crus. 079 2 ans
MHNPn Crus. 080 2 ans
Remarques : Cette espèce qui creuse des terriers pour s'y protéger (ce qui rend difficile tout contrôle de population) est prolifique et peut donc entraîner de profonds déséquilibres puisqu'elle se nourrit de la végétation et des pontes de poissons des cours d'eau. Un élevage avait été envisagé par M. Ruhlmann en utilisant les eaux chaudes provenant des centrales nucléaires EDF (plus l'eau est chaude, plus la reproduction est rapide). Cette idée a été refusée par le ministère de l'Environnement français. Ce système a été mis en place en Espagne d'où la France importe ces écrevisses.
Astacoïdes madagascariensis
MILNE-EDWARDS et AUDOUIN 1839

Ecrevisse de Madagascar.
Pacifastacus leniusculus DANZ, 1852
Ecrevisse de Californie, écrevisse signal.
 Répartition : Cette espèce est originaire des Etats-Unis. Introduite sous contrôle en Suède vers les années 1960 et développée par élevage, elle fut exportée ensuite à travers l'Europe (en France vers 1976, mais aujourd'hui interdite).
Habitat et biologie : Capable de s'adapter en rivières à truites comme dans les étangs. Elle s'accouple plus tôt que les autres espèces, de septembre à fin octobre. La ponte a lieu de fin octobre à fin novembre, de 200 à 250 oeufs.
Importance économique : Espèce peu répandue en France.

MHNPh Crus 043

Animaux entiers :
MHNPn Crus. 017 Femelle 5 ans
MHNPn Crus. 040 Femelle 6 ans
MHNPn Crus. 041 Femelle 6 ans
MHNPn Crus. 042 Femelle 7 ans
MHNPn Crus. 043 Femelle 8-9 ans
Remarques : A Madagascar, les écrevisses en bouillon sont encore employées par certains sorciers dans les maladies de poitrine. On rapporte également que lorsqu'une femme enceinte rêve qu'elle fait une abondante pêche d'écrevisses, cela signifie qu'elle accouchera dans sa maison.

MHNPh Crus 034

Animaux entiers :
MHNPn Crus. 018 Femelle 5 ans (pince droite en cours de régénération ; présence d'oeufs)
MHNPn Crus. 034 Mâle 3 ans
MHNPn Crus. 035 Mâle 3 ans
Exuvies :
MHNPn Crus. 036 Mâle 3 ans
MHNPn Crus. 037 Mâle 3 ans
MHNPn Crus. 038 Mâle 5 ans
MHNPn Crus. 039 Mâle 6 ans
Cherax destructor Yabbie.Astacus palipes
= Austropotamobius palipes LEREBOULLET, 1858

Ecrevisse à pieds pâles, écrevisse à pattes blanches, écrevisse à pieds blancs.
Répartition : Partie sud-orientale de l'Australie.
Habitat et biologie : Le yabbie est un véritable fouisseur, à croissance rapide, vivant dans les eaux chaudes.
Importance économique : Cette écrevisse, déjà exploitée localement par la pêche, a, depuis 1989, des perspectives pour obtenir un rendement annuel de 3 300 kg/ha.
Répartition : Espèce la plus répandue en France. Europe occidentale (depuis l'Angleterre jusqu'en Grèce).
Habitat et biologie : Cette espèce vit entre les pierres des rivières à caractère torrentiel, plutôt riches en calcium avec berges à racines. La reproduction commence en octobre et le nombre d'oeufs par femelle dépasse rarement 90.
Importance économique : Bonne.

MHNPh Crus 032

Animaux entiers :
MHNPn Crus. 019 Femelle 3 ans
MHNPn Crus. 032 Femelle 7 ans
MHNPn Crus. 033 Femelle 7 ans
Remarques : Cette espèce à croissance rapide présente les caractéristiques requises pour fournir, par élevage, des écrevisses de consommation, mais étant interdite en France et son importation n'étant pas rentable, sa consommation est impossible en France.
Exuvies :
MHNPn Crus. 024 1 an
MHNPn Crus. 025 1 an
Remarques : En plaine et en vallée large, les peuplements semblent en régression du fait des pollutions (chimiques et organiques) et des rectifications des cours d'eau.
Gastrolithe
Appelée communément «Pierre de l'écrevisse» ou «yeux d'écrevisse» ; sécrétion calcaire contenue dans la tête permettant la solidification rapide de la carapace après la mue (24 à 36 heures) mais n'a aucun lien avec la vision de l'animal.

MHNPn Crus. 075 provient d'une Astacus astacus de 3 ans
MHNPn Crus. 031
Remarques : Les «yeux d'écrevisse» étaient employés dans l'ancienne thérapeutique contre les aigreurs d'estomac.
 

LES AUTRES CRUSTACES DECAPODES

Maja squinado, ou araignée de mer
Cliché Stéphane Miquel, service photographique, mairie de Perpignan

Maja squinado HERBST, 1788
Araignée de mer
Anciennement groupe des reptantia.
Sous-ordre des pléocyémates.
Infra-ordre des brachyoures : crabes au sens strict.
Caractérisé par une carapace plus ou moins aplatie et par l'abdomen replié ventralement. Ce sont souvent d'excellents marcheurs. Famille des majidés.

Répartition : Atlantique jusqu'à la mer du Nord, Méditerranée, Adriatique.
Habitat et biologie : Vit au-dessus des fonds de roche ou de sable couverts d'algues, de la zone sub-littorale jusqu'à 150 m. Femelles ovigères observées d'avril à août.
Importance économique : Espèce fort appréciée, commercialisée fraîche. La production en Méditerranée est estimée à au moins quelques centaines de tonnes par an.
Animal entier : MHNPn Crus. 001
Lieu de naissance : Argelès
Pays d'origine : France
Scyllarus arctus LINNE, 1758
Petite cigale
Anciennement groupe des reptantia
Sous-ordre des pléocyémates
Infra-ordre des palinuridés
Famille des scyllaridés.

Répartition : Atlantique jusqu'à l'Angleterre méridionale, Méditerranée.
Habitat et biologie : Fréquente, elle vit entre 5 et 50m de profondeur, sur fonds rocheux ou sableux. Femelles ovigères présentes de février à avril.
Importance économique : Bonne, généralement commercialisée fraîche. Pêchée surtout en été ; en France, capturée en hiver au moyen de dragues.
Animal entier :
MHNPn Crus. 002
Lieu de naissance : Banyuls
Pays d'origine : France
Remarque : Espèce originellement abondante en Espagne, mais en voie de disparition à la suite des captures par les plongeurs.
Homarus gammarus LINNE, 1758
= Homarus vulgaris H. MILNE EDWARDS, 1837.

Homard européen.
Anciennement groupe des reptantia
Sous-ordre des pléocyémates.
Infra-ordre des astacidés
Famille des néphropidés

Répartition : Atlantique, autour des Iles britanniques, Norvège, Méditerranée, Mer Noire.
Habitat et biologie : Vit de préférence sur les fonds mixtes de sable et de roches. Il se réfugie généralement dans des terriers creusés dans le sable ou dans la vase, notamment après la mue. Ces animaux semblent être capables de longs déplacements. La ponte commence en juillet et les femelles portent les oeufs pendant 10 à 11 mois.
Importance économique : Chair très appréciée et recherchée ; ils sont capturés spécialement en été pendant la nuit où ils sortent de leurs terriers.
Animal entier :
MHNPn Crus. 003
Balanus spongicolis
Grandes Balanes


MHNPn Crus. 004.

Les cirripèdes sont une sous-classe des Crustacés très différenciés et nombreux. Ils sont subdivisés en cinq ordres dont celui des thoracica qui comprend trois sous-ordres dont les balanomorphes (Cirripèdes sessiles symétriques).
Palinurus elephas FABRICIUS,1787
= Palinurus vulgaris LATREILLE, 1804
Anciennement groupe des reptantia
Sous-ordre des pléocyémates.
Infra-ordre des palinuridés
Famille des palinuridés

Répartition : Atlantique, autour des Iles britanniques, Méditerranée.
Habitat et biologie : Elle vit sur fonds rocheux, plus rarement sableux, de 15 à 160 m. Femelles ovigères de septembre-octobre à février-mars.
Importance économique : bonne, espèce commune.
MHNPn Crus. 005
Calappa sp.
Crabe honteux.

MHNPn Crus. 006 : pince gauche trouvé à Banyuls. Fait partie de la collection ancienne du Muséum.

CONCLUSION

Cette collection, modeste par le nombre de familles de crustacés représentées, est intéressante par les nombreuses écrevisses appartenant à différentes espèces des deux hémisphères.

Nous devons déplorer une fois de plus l'action de l'homme dans la disparition de certaines espèces de crustacés que ce soit par ses difficultés à gérer ses propres déchets ou par son incapacité de raisonner la pêche des espèces en voie de disparition.


Article édité dans les Annales du Muséum d'Histoire naturelle de Perpignan, n° 11 (2001), pp.1-9

© P. Bourguignon
© C. Ruhlmann
© Didier MARY


Bibliographie

ANDRE M., 1960. Les Ecrevisses françaises. Editions P. Lechevallier. 293 p.

AUDRAS René Pierre, 1979. Ecrevisses et anguilles, capture et élevage. La Maison rustique. 95 p.

FISCHER W., SCHNEIDER M., BAUCHOT M.-L., 1987. Méditerranée et Mer Noire Volume I : Végétaux et Invertébrés. FAO. 760 p.

FALCIAL L., MINERVINI R., 1996. Guide des homards, crabes, langoustes et autres crustacés décapodes d'Europe. Delachaux et Niestlé. 287 p.

GRZIMEK B., 1975. Le Monde animal en 13 volumes Tome I. Editions Stauffacher SA, Zurich. 589 p.

HUXLEY TH.-H., 1880. L'Ecrevisse, Introduction à l'étude de la zoologie. Librairie Gerner Baillière et C1e. 260 p.

MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PERPIGNAN, 1910. Collections locales. Imprimerie catalane de J. Cornet. 331 p.

LAURENT P.-J., 1989. Les écrevisses dans le monde. L'Astaciculteur de France, Bulletin n° 21, décembre 1989, Association des astaciculteurs de France.

RUHLMANN C., 1986. Les tribulations d'un candidat à l'astaciculture. L'Astaciculteur de France, Bulletin n° 7, juin 1986, Association des astaciculteurs de France.

VERON G., 1995. Organisation du règne animal. Nathan. 127 p.

VIGNEUX E., KEJTH P. ; 1993. Atlas préliminaire des crustacés décapodes d'eau douce de France. Conseil supérieur de la pêche, ministère de l'Environnement. 56 p.