Athéna à Athènes
Avant qu’Athéna ne soit la déesse protectrice d’Athènes, Athéna et Poséidon se disputent la souveraineté de l’Attique, sous le règne de Cécrops. Pour mettre fin à leurs querelles, les dieux organisent un concours : celui qui saura offrir ce qu’il y a de mieux pour la cité en deviendra le dieu protecteur. Les habitants d’Athènes sont les juges, et Cécrops est l’arbitre. Poséidon fait apparaître un cheval, idéal pour la guerre, et Athéna un olivier, un arbre de paix. Cécrops déclare Athéna victorieuse, et c’est elle qui devient la déesse protectrice de l’Attique. Mais Poséidon n’en tiendra pas rigueur à Athéna et ils seront souvent alliés avec Héra contre Zeus.
En l’honneur d’Athéna, on érige sur l’Acropole le temple du Parthénon (ce qui signifie vierge, en grec, en référence à Athéna). Sur son fronton se trouvent des sculptures évoquant la victoire d’Athéna sur Poséidon. A l’intérieur, une statue chryséléphantine de 11,5 m. de haut représente la déesse, en or et en ivoire. Elle fut conçue par Phidias au Ve siècle, à l’époque de Périclès. C’est une offrande de la cité d'Athènes.
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Cette amphore très sobre, à figures noires, représente le conflit d’Athéna et de Poséidon. Elle a été tournée par le potier Amasis, qui a fièrement signé son œuvre : on aperçoit sa signature le long de la verticale qui partage la composition en deux : ΑΜΑΣΙΣ ΜΕΠΟΙΕΣΕΝ, Amasis m'a fait.
Le nom des personnages se trouve au-dessus d'eux, même si des inscriptions ne sont pas absolument nécessaires pour les reconnaître : le nom ΠΟΣΕΙΔΟΝ, Poséidon, se trouve en haut à droite de la figure du dieu de la mer, et même si l'inscription symétrique n'est plus visible, Athéna est reconnaissable grâce à ses attributs comme son casque, sa lance et son égide couronnée de serpents.
Sur l'épaule de l'amphore, une frise représente des duels de dix-neuf guerriers, ce qui crée un contraste entre ces combattants et le calme des dieux qui même opposés, ne manifestent aucune violence.
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Le temple du Parthénon sur l'Acropole d'Athènes
Etat actuel du Parthénon - Athènes
Le Parthénon que nous connaissons actuellement fut construit sur l'acropole d'Athènes entre 447 et 438 av.JC, pendant l'archontat de Périclès, sous la surveillance de Phidias et des deux architectes Ictinos et Callicratès.
C'est un temple périptère (entouré de colonnes de tous les côtés) octostyle (ayant huit colonnes en façade, et 46 en tout). Il mesure 69,51m sur 30,88m et 10m de haut. C'était à l'époque un bâtiment très coloré, construit en marbre provenant d’une carrière du mont Pentélique à 17 km d'Athènes.
Il fut construit pour accueillir la statue d'Athéna et pour embellir la ville.
L’intérieur était composé de deux salles, une petite à l'ouest, nommée la salle des vierges, abritant un trésor et des offrandes, et l’autre à l'est abritant la statue : cette grande salle, ou naos, mesurait 29,90m sur 19m de large pour une hauteur de 12,50m.
Reconstitution du Parthénon - 1897 - Nashville (Tennessee)
Le Parthénon a malheureusement beaucoup souffert au fil des siècles : il a perdu un grand nombre de ses sculptures, et son côté nord a été soufflé par une explosion en 1687. Mais on peut en voir une reconstitution très fidèle aux Etats-Unis, dans la ville de Nashville (Tennessee).
En 1897, une exposition fut en effet organisée pour célébrer le centenaire de la création de cet état du Tennessee, et on édifia alors un pavillon qui devait être provisoire, en forme de Parthénon. Il eut tellement de succès qu'il ne fut pas démoli après l'exposition, mais au contraire valorisé, ce qui nous permet de nous faire aujourd'hui une bonne idée de l'ampleur du monument athénien (mais sans les couleurs qui devaient lui donner une allure moins grise que le monument américain).
Le fronton ouest : la dispute d'Athéna et Poséidon
La dispute d'Athéna et Poséidon |
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Reconstitution du fronton ouest du Parthénon | ||
432 av.JC | ||
Musée de l'Acropole, Athènes | ||
Le fronton qui se trouvait du côté ouest du Parthénon, donc à l'arrière du temple, a beaucoup souffert : il ne nous en reste que des fragments, conservés au British Museum. Mais on sait ce qu'il représentait par des textes et par quelques dessins des siècles précédents, de sorte que le musée de l'Acropole peut en proposer une reconstitution.
Elle raconte la dispute d’Athéna et Poséidon pour la protection de l’Attique, ainsi que la victoire de la déesse. On y voit l’olivier offert par Athéna ainsi que les chevaux offerts par Poséidon.
La disposition de ce fronton classique a pris pour modèle celui d’Olympie, qui inscrit la scène dans un triangle : au centre, les figures sculptées en ronde bosse (en trois dimensions) sont debout, en pied ; mais plus on s'en éloigne sur les côtés, plus la taille des personnages qui assistent à la scène doit rapetisser : d'abord assis, ceux des bords extrêmes sont allongés.
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La statue de Phidias
L'intérieur du Parthénon contenait une statue chryséléphantine, en or et ivoire, réalisée par Phidias. Beaucoup d’artisans et d’artistes participèrent à la fabrication d'une charpente en cyprès (un décret des Athéniens montre que le bois avait été donné par le peuple des Etéocarpathiens) : ce bois provenait d'une forêt consacrée à Apollon et il devait être utilisé uniquement dans un cadre religieux ; puis on assembla des plaques d’or pour les vêtements et les armes, et d’ivoire pour les chairs du visage et des bras.
La statue disparut pendant le premier millénaire de notre ère, mais heureusement, le voyageur Pausanias en a laissé une description précieuse, qui confirme ce que nous disent par ailleurs de petites reproductions romaines en miniature :
La statue de la déesse est d'or et d'ivoire ; du milieu de son casque s'élève un Sphinx. Les deux côtés du casque sont soutenus par des griffons [...] elle est toute droite avec une tunique qui lui descend jusqu'au bout des pieds ; sur sa poitrine, il y a une tête de Méduse en ivoire, et auprès de la déesse une Victoire haute d'environ quatre coudées (1,80 m) ; Athéna tient une pique dans sa main, son bouclier est à ses pied. Près de sa pique en bas est un serpent, symbole d'Erichthonios. Sur le piédestal il y a un bas-relief qui représente Pandore et ce que l'on dit de sa naissance, car selon Hésiode et les autres poètes Pandore a été la première femme, et avant elle l'espèce n'en était pas au monde. (Pausanias, Description de la Grèce, I, 24) |
A l'aide de tous ces renseignements, textes et témoignages iconographiques, le sculpteur américain Alan LeQuire a proposé en 1990 une reconstitution de cette statue de Phidias, de presque douze mètres de haut, mais évidemment pas avec les matériaux précieux qui constituaient l'original. Cette statue monumentale se trouve maintenant dans le naos du Parthénon reconstitué à Nashville.
Adèle L., 217