(a. 673 = 81). - Loi proposée par le dictateur Sylla contre le luxe de la table. Elle fixe la somme que l'on ne peut dépasser pour le prix d'un repas. Aux calendes, aux ides, aux nones, pendant les jeux et à certaines fêtes solennelles : 300 sesterces ; les autres jours : 30 sesterces. Elle détermine le prix maximum de certains mets recherchés. Les lois antérieures sur le luxe de la table sont implicitement abrogées. La sanction de la loi Cornelia n'est pas connue : elle consistait vraisemblablement en une amende.
Certains auteurs attribuent à la loi Cornelia sumptuaria la
disposition d'une loi de Sylla qui restreignit le luxe des funérailles
[Funus] et des monuments funéraires. Sur le premier point,
Plutarque atteste l'existence de la loi proposée par Sylla. Sur le
second, Cicéron fait allusion à une loi dont il ne dit pas
le nom et qui limite la somme que l'on peut dépenser pour un monument
funéraire. En cas de contravention, on paie au Trésor une
amende dont le montant est égal à l'excédent de la
dépense permise par la loi. Cette loi est certainement une loi somptuaire
: on a proposé de l'identifier avec la loi Julia
sumptuaria présentée par Jutes César en 708
; mais la lettre de Cicéron à Atticus étant de 709,
il ne serait guère vraisemblable que Cicéron ignorait le taux
fixé par une loi aussi récente. Il est plus probable qu'il
s'agit de la loi Cornelia votée vingt-cinq ans plus tôt.
C'est aussi sans doute à notre loi Cornelia sumptuaria qu'il faut rattacher la loi proposée par Sylla pour réprimer l'adultère et le stuprum. L'association dans un même projet de loi de dispositions contre le luxe et contre les moeurs dépravées des citoyens s'explique aisément : elle prouve que l'adultère n'était pas encore traité comme un délit criminel, mais donnait lieu seulement à une amende, comme les infractions aux lois somptuaires.