La clepsydre de Ctesibius

Cette planche représente la CLEPSYDRE de Ctesibius.

La première figure fait voir la machine entière, qui consiste en une colonne qui tourne sur son piédestal, faisant son tour en un an. Sur cette colonne, il y a des lignes à plomb qui marquent les mois, et des lignes horizontales qui marquent les heures.



A un des côtés de la colonne, on a mis la figure d'un enfant qui laisse couler goutte à goutte l'eau de la Clepsydre : cette eau, étant tombée au dedans de la machine dans un conduit long et étroit, monte insensiblement dans le conduit à mesure qu'elle l'emplit ; et, par le moyen d'un morceau de liège qui nage sur l'eau, une autre petite figure est élevée, qui tient une baguette, avec laquelle, à mesure qu'elle monte, elle montre les heures qui sont marquées sur la colonne.

La seconde figure fait voir le dedans de la machine. A est le tuyau par où l'eau monte dans la figure de l'enfant, qui la laisse tomber de ses yeux dans le carré M, d'où elle passe par le trou qui est auprès de M, pour aller vers B tomber dans le conduit carré long et étroit marqué BED. Dans ce conduit est le morceau de liège D, qui, nageant sur l'eau et se haussant à mesure qu'elle monte, lève la petite colonne C, D, qui hausse insensiblement l'autre enfant qu'elle soutient, et qui montre les heures avec une baguette. Lorsque pendant vingt-quatre heures l'eau a rempli le conduit long et étroit, et qu'en montant elle a aussi rempli le tuyau F, B, qui lait une partie du siphon F, B, E, elle se vide par la partie B, E, et tombe sur le moulin K, qui, étant composé de six caisses, fait son tour en six jours. Le pignon N, qui lui est attaché et qui a six dents, fait remuer la roue I qui en a soixante, à laquelle aussi est attaché le pignon H, qui a dix dents, pour remuer la roue G, O, qui en a soixante-une, et qui fait par conséquent son tour en trois cent soixante-six jours. Or cette dernière roue G, O, par le moyen de son pivot O, L, fait tourner la colonne L, sur laquelle les signes, les mois et les heures sont marqués ; en sorte que la colonne faisant tous les jours une trois-cent-soixante-sixième partie de son tour, elle met au droit du bout de la baguette de la petite figure une des lignes perpendiculaires qui est divisée en vingt-quatre parties par des lignes horizontales, suivant les proportions que les heures du jour et de la nuit avaient anciennement les unes à l'égard des autres, ainsi qu'il a été expliqué dans les notes.


Références bibliographiques

Les dix livres d'Architecture de Vitruve
avec les notes de Perrault (nouvelle édition revue et corrigée, et augmentée d'un grand nombre de planches et de notes importantes)
par E. Tardieu et A. Coussin fils, architectes
Paris, A. Morel et Cie éditeurs (1859)