Julien-Bernard Alart (1824-1880)
Il naquit à Vinça le 1er mars 1824.
Après avoir suivi le cours des classes
élémentaires dans sa ville natale, il
entra au Collège de Perpignan, au mois d'octobre
1837. Il passa ensuite à celui de Toulouse,
d'où il sortit avec le diplôme de
bachelier ès-lettres, le 10 août 1843. Il
prit un engagement de dix ans dans l'Université
et débuta, cette année-là, au
collège de Châtellerault, en
qualité de maître d'études. Le 15
avril 1844, il fut envoyé au collège de
La Rochelle où il demeura jusqu'en 1848. Le 9
février de cette même année, il
était nommé à Cahors, et le 31
décembre il devenait régent de
sixième et de septième au collège
de Lectoure. Il resta cinq ans dans cette place ; le 2
novembre 1853 il était désigné
pour professer la classe de septième à
Dax. A quelque temps de là, il avait
terminé son engagement décennal : sans
retard, il rentrait au sein de sa famille. |
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«Le vaste dépôt des Archives
départementales était pour Alart l'objet d'une
constante sollicitude. L'inventaire et le classement des vieux
papiers et parchemins était devenu pour lui un travail si
familier que toutes les séries furent mises en ordre en
peu de temps. Il s'occupait spécialement des
séries B et C. L'inventaire de la série C parut en
1877, trois ans avant la mort de son auteur ; celui de la
série B, dont les premières feuilles avaient
été imprimées en 1868, n'a pu
paraître qu'en 1886. Alart en a rédigé les
articles 1-420 ; les derniers l'ont été par ses
successeurs.» (XXXVIIe Bulletin de la
Société Agricole, Scientifique et
Littéraire des
Pyrénées-Orientales.)
En dehors de ses travaux professionnels, Alart publia divers
mémoires historiques qu'on peut classer sous la triple
rubrique suivante :
Sujets historiques
- Apparition des routiers dans le Conflent (Société Agricole, IX, 1854)
- Bérenger de Palazol (Id., X, 1855)
- Les Trinitaires de Corbiac (Id.)
- L'Abbaye de Sainte-Marie de Jau ou de Clariana (XI, 1856)
- Les Patronnes d'Elne (Id.)
- Le Prieuré de Marcevol (1858)
- La suppression de l'Ordre du Temple en Roussillon (Soc. Agr., XV, 1866)
- Les d'Armagnac en Roussillon sous Louis XI (Id., XVII, 1868)
- Divers articles sur les faits inédits de l'histoire du Roussillon sous la rubrique Ephémérides dans les périodiques : le Journal des Pyrénées-Orientales (1858-1870) et l'Echo du Roussillon (1864-1865)
- Notices historiques sur les communes du Roussillon (1868, 1878)
- Notes historiques sur la peinture et les peintres roussillonnais (Soc. Agr., XIX, 1872)
- Ancienne industrie de la verrerie en Roussillon (Id., XX, 1873)
Etudes d'érudition pure
- Géographie historique du Conflent (Soc. Agric. IX, 1854)
- Géographie historique des Pyrénées-Orientales et la voie romaine dans l'ancien Roussillon (Id., XII, 1859)
- Examen critique des documents relatifs à l'origine des possessions de l'abbaye de la Grasse (Id. XX, 1871)
Publications de textes
- Documents sur la géographie historique du Roussillon (Soc. Agr. XXII, 1873)
- Privilèges et titres relatifs aux franchises, institutions et propriétés communales de Roussillon et de Cerdagne (Perpignan, Latrobe, in-4°).
- Cartulaire roussillonnais ou recueil de 90 pièces inédites allant de 865 à 1183 (Perpignan, Latrobe, in-8°)
- Documents sur la langue catalane (Paris, Maisonneuve, 1881, in-8)
- Différents articles de linguistique catalane dans la Revue des Langues romanes (1872-1879).
«A partir de 1860, Alart copia aux Archives
départementales et autres dépôts publics
(archives de l'hôpital d'Ille, de la mairie de
Boule-Ternère, de Collioure, etc.) environ 150.000
pièces en totalité ou en partie, ce qui fait que
son cartulaire manuscrit doit contenir euviron deux cent mille
pièces ou fragments de pièces. Le Cartulaire se
compose de 56 volumes petit in-4° qui ont
généralement de 558 à 600 pages, soit une
moyenne de 580 pages, ou un total de 32.000 pages environ, d'une
écriture fine et serrée. Le recueil comprend deux
séries : la première de vingt volumes
désignés par les lettres de l'alphabet de A
à Z (I, U, X, V, Y n'ont pas été
employées) ; la seconde de trente-trois volumes,
désignés par les chiffres romains, de I à
XXXIII. Les documents ont été copiés et
réunis sans ordre méthodique. Quelques tables et
répertoires permettent de se reconnaître à
peine dans une douzaine de volumes. La pagination est parfois
défectueuse, et il manque de temps en temps des
feuillets. Il est probable qu'Alart retirait de son Cartulaire
manuscrit les documents qu'il avait publiés. Cette
mutilation ne s'expliquerait pas si le savant archiviste
s'était donné pour mission de laisser un recueil
pour les futurs historiens ; il l'aurait d'ailleurs
classé avec une certaine méthode ; il faut croire
qu'il s'était tout simplement fabriqué un
instrument de travail personnel, car lui seul pouvait se
reconnaître dans cet immense labyrinthe.» Soc.
Agr. XXXVII, pp.200 et 2011.
Le 21 mai 1873, Alart fut nommé correspondant du
ministère de l'Instruction publique. Il mourut à
Vinça, le 3 février 1880.