Gérard / Guinard II (? - 1172)
Fils de Gausfred III, comte de Roussillon, il rencontra de
l'opposition à la prise de possession des états
qui lui furent légués par son père, mort en
1164. Elle provenait de la femme épousée par
Gausfred III après la répudiation d'Ermengarde et
des enfants qu'elle avait eus. Le pape Alexandre III, à
la sollicitation de Raymond Trencavel, écrivit de
Montpellier, deux lettres à ce sujet, le 19 août
1165. Dans la première, adressée à
Gérard II, il confirma ses droits ; dans la seconde, il
recommanda aux archevêques de Tarragone et de Narbonne
ainsi qu'aux évêques d'Elne et de Gérone,
d'appuyer de toutes leurs forces les prétentions du comte
Gérard à la succession de son père,
prétentions qui seules étaient fondées
d'après les décisions de ses
prédécesseurs.
Gérard II avait, du vivant de Gausfred III,
confirmé, comme seigneur particulier de Perpignan, les
coutumes et bons usages de cette ville, par une charte
datée du 5 juin 1162. Il fit une donation à
l'hôpital de cette ville le 3 janvier 1167, et, le 19 mai
1170, il accorda de nouveaux privilèges à
Perpignan.
Il mourut peu de temps après, le 4 juillet 1172, jour
où, par son testament, il institua pour son
héritier au comté de Roussillon et à tout
ce qu'il possédait dans ceux de Pierrelate et d'Empories,
Alphonse II, roi d'Aragon. Ce prince n'avait aucun droit
à cet héritage, comme Gérard II le fit
observer lui-même dans le testament. Le comte de
Roussillon ne manquait point de parents, et Hugues III, comte
d'Empories, descendait comme lui des premiers comtes de
Roussillon. Mais Gérard II voyait sa succession
convoitée par le roi d'Aragon et il ne pouvait en
disposer en faveur d'aucun de ses parents assez puissant pour se
défendre contre les entreprises d'Alphonse. Il craignait
que s'il venait à s'en emparer par les armes, les
dispositions auxquelles il tenait le plus restassent sans
exécution. Il préféra donc, en suivant les
conseils d'une sage politique, instituer le roi d'Aragon son
héritier, lui recommander ses parents, ses amis et le
charger de l'exécution de ses dernières
volontés.