ANCILE (ἀγκύλιον)
Bouclier sacré trouvé, suivant la tradition, dans le palais de Numa, et que l'on royait tombé du ciel. Suivant les grammairiens, il était fait de bronze : il avait une forme oblongue et ovale, mais avec une échancrure demi-circulaire de chaque côté, semblable à celle du haut de la pelta (Varro, L.L. VII, 43 ; Festus, s.v. Mamur.)
On le voit dans la gravure, prise d'une médaille d'Auguste, qui porte aussi à côté une représentation de l'apex salien. Le nom d'ancile est évidemment formé du grec agkulh, le pli du bras ; ce que les grammairiens cités ci-dessus rapportent à l'échancrure des deux côtés du bouclier ; mais il est clair que le mot a plutôt trait à l'anse demi-circulaire (voyez Ansa) attachée au haut pour suspendre les boucliers à la baguette sur laquelle les Saliens les portaient dans la ville. |
On le voit dans le dessin ci-joint d'après une pierre gravée, où la courbure des deux côtés est beaucoup moins prononcée et où la forme générale s'accorde plus avec le langage d'Ovide (Fast. III, 377) : Idque ancile vocat, quod ab omni parte recisum est ; Quaque notes oculis angulus omnis abest (il l'appelle ancile parce qu'il est taillé de tous côtés : les yeux n'y sauraient déouvrir aucun angle). Il est difficile en effet de voir là une description de la figure que porte la médaille d'Auguste, figure qui fut problablement inventée par le dessinateur de la médaille, d'après l'étymologie admise par les antiquaires romains. Peut-être aussi l'effet du temps a-t-il modifié la forme et fait apparaître les échancrures plus distinctes et plus prononcées qu'elles ne l'étaient dans leur état primitif.