SPICULUM (λόγχη)

  1. Le fer barbelé d'une flèche ou d'une lance (Ov. Met. VIII, 375 ; Hor. Od. I, 15, 17 ; Celsus, VII, 5, 2 ; Ammian. xxv, 1, 13), qui présente plusieurs pointes semblables aux barbes d'un épi (spica), comme on le voit dans le spécimen ci-joint, d'après l'arc de Constantin. De là vient que le mot grec et le mot latin sont souvent employés au pluriel pour désigner la pointe avec ses barbes.
  1. Plus tard, spiculum devint synonyme de pilum (Veg. Mil. II, 15).
  1. (σαυρωτήρ, οὐρίαχος, στύραξ).La pointe qui garnissait le gros bout, la poignée d'une lance (Gloss. Vet. ap. Alstorp, de Hast., p. C8), qui servait à la ficher en terre (Virg. Aen. XII, 130), ou dont on pouvait se servir comme d'une arme offensive, si la véritable pointe (cuspis) venait à se trouver endommagée ou brisée (Polyb. VI, 25). Nous n'avons, pour donner ce sens au mot latin, d'autre autorité que celle du glossaire cité ci-dessus ; mais les noms grecs sont parfaitement authentiques, ainsi que l'objet qu'ils désignent, représenté par la figure supérieure de la gravure, d'après un vase peint, tandis que celle d'en bas nous montre la lance tout entière, avec sa véritable pointe à gauche, et son manche pointu à droite. Dans les premiers temps de Rome, la lance romaine n'était pas munie de cette pièce additionnelle ; les Romains l'adoptèrent par suite de fréquents rapports avec les Grecs (Polyb. 1.c.); c'est ce qui peut-être explique comment il n'y avait pas dans la langue romaine un mot spécial pour la désigner.