CLAVA (ῥόπαλον)

  1. Bâton fort et grossier, qui allait en grossissant vers l'extrémité inférieure et ressemblait à ce que nous appelons un gourdin ; on s'en servait quelquefois pour attaquer (Cic. Verr. II, 4, 43) ; les anciens philosophes le portaient souvent par affectation au lieu du bâton ordinaire (Sidon. Epist. IV, 11 ; IX, 9 ; Carm. XV, 197), comme on le voit par la figure ci-jointe de Démocrite, prise d'une pierre gravée.
  1. Bâton pesant qu'on donnait aux recrues au lieu d'épée pour faire leurs exercices et dont elles se servaient contre le mannequin (palus), figure de bois dressée à cet effet (Cic. Senect. 16 ; Veg. Mil. I, 11).
  1. (ῥόπαλον, Soph. Trach. 512). Massue, comme celles dont se servaient Hercule et Thésée (Prop. IV, 9, 39 ; Suet. Nero, 53). Elle est toujours représentée par les anciens peintres et sculpteurs comme une arme terrible, grosse et pesante par un bout, et allant en s'amincissant peu à peu vers l'autre extrémité, par laquelle on la prenait en main ; souvent on y laissait les noeuds (irrasa, Sil. Ital. VIII, 584), comme on le voit par la gravure, qui représente la massue d'Hercule d'après une peinture de Pompéi. Comparez claviger, 1.
  1. (κορύνη, ῥόπαλον σιδῆρῳ τετυλωμένον). Masse ou massue de guerre, à tête de fer, qu'on attachait au manche de bois, armée de noeuds nombreux ou de pointes aiguës. C'est la forme que lui donnent Homère (Il. VII, 141) et Hérodote (VII, 63), quand il décrit le costume des Assyriens qui suivaient l'armée de Xerxès ; c'est aussi sous cette forme qu'elle est représentée dans la gravure, d'après une ancienne fresque romaine de la villa Albani, où elle apparaît comme l'arme de Mars. Les Romains connaissaient donc cette arme, quoiqu'ils ne semblent pas l'avoir désignée par un nom caractéristique.