DRACO

  1. Dragon : enseigne d'une cohorte, empruntée aux Parthes et introduite dans l'armée romaine vers le temps de Trajan. C'était l'image d'un grand dragon fixée sur une lance, avec une gueule d'argent entrouverte, tandis que le reste du corps était formé d'étoffes peintes ou de peaux qui, étant vides et flexibles, s'agitaient avec des mouvements pareils à ceux de ce reptile, lorque le vent entrait dans la gueule ouverte ( Veget. Mil. II, 13 ; Ammian. Marcell. XVI, 10, 7 et 12, 39 ; Claudian. III, Consulat. Honor. 138 ; Nemesian. 85).
  1. Appareil pour faire chauffer de l'eau avec économie de temps et de bois ; il consistait en une chaudière, munie tout autour d'un certain nombre de tuyaux, pareils aux replis d'un serpent, de telle sorte que la quantité entière du liquide était exposée en même temps et par petites quantités à l'action du feu (Senec. Quaest. Nat. III, 24).

DRACONARIUS

L'enseigne ou porte-drapeau d'une cohorte ; il portait le draco ou dragon représenté dans la gravure précédente (Ammian. XX, 4, 18 ; Veg. Mil. II, 7 et 13). Des enseignes de cette espèce figurent fréquemment sur les colonnes de Trajan et de Marc-Aurèle au milieu des troupes barbares, mais non dans les armées romaines, quoiqu'elles y aient été introduites au temps de Trajan. C'est de ce mot que vint le nom moderne de dragon, signifiant dans son sens primitif soldat de cavalerie qui suivaient l'enseigne du dragon. [D'après une autre opinion, les dragons modernes ont tiré leur nom de ce qu'ils combattent à pied et à cheval, et sont en quelque sorte amphibies, comme les animaux fantastiques appelés dragons.]


Illustrations complémentaires

Trophée composé d'un draco enroulé autour d'une lance,
et d'une tunique associée à un manteau
Bas-relief provenant du temple d'Hadrien
sur le Champ de Mars (145 apr.JC)
Musée du Capitole, cour du Palais des Conservateurs, 2001

© Agnès Vinas

Draco en tôle de bronze de Niederbieber
III° s. après JC
Römisch-Germanisches Zentralmuseum,
Mainz (Allemagne), 2002

© Agnès Vinas