TRIBUNUS

Tribun, titre qui désignait ordinairement un officier appartenant à une tribu, soit élu son président, soit chargé de s'acquitter en son nom de certains devoirs ; par suite, on transporta postérieurement ce nom à plusieurs classes d'officiers chargés de fonctions toutes différentes. Voici, parmi ceux qui portaient ce titre, les plus importants :

  1. Tribunus celerum. Le tribun qui, sous les rois, commandait le corps de cavalerie qui formait leur garde du corps (Liv. I, 59 ; Pomp. Dig. I, 2, 2). Voyez celeres.
  1. Tribuni militum consulari potestate. Tribuns militaires revêtus du pouvoir consulaire. C'étaient des magistrats suprêmes ayant le rang et le pouvoir des consuls, mais variant en nombre de trois à six, et dont les premiers furent élus dans l'année de Rome 310, en place de consuls, par une sorte de compromis entre les patriciens et les plébéiens, pour éviter que le consulat fût partagé avec des membres de ce dernier ordre. Leur costume et les insignes de leur dignité étaient les mêmes que ceux des consuls (Liv. IV, 6 et 7).
  1. Tribuni militares ou militum (χιλίαρχοι). Tribuns militaires, officiers de l'armée romaine dont le rang était au-dessous de celui des legati, au-dessus de celui des centuriones (Varro, L.L. V, 81 ; Cic. Cluent. 36). Le nombre des officiers de ce grade attachés à chaque légion variait suivant les temps avec la force même de la légion ; ils avaient un commandement important et un rang élevé ; ils sont souvent représentés sur les colonnes et les arcs de triomphe, comme formant l'état-major qui entoure immédiatement l'empereur, et portant le même costume que lui et que le legatus, ainsi que le montre le groupe ci-contre, d'après la colonne Trajane ; on y voit en avant l'empereur, derrière lui un legatus, et au troisième rang un tribun.
  1. Tribuni plebei ou plebis (δήμαρχοι). Tribuns du peuple, magistrats choisis par les plébéiens dans leur ordre, pour défendre les droits et les intérêts des classes pauvres et faibles contre la puissance oppressive de l'aristocratie patricienne. Leur nombre varia de deux à dix ; ils jouissaient d'un pouvoir immense ; ils étaient acompagnés de coureurs (viatores), qui remplaçaient les licteurs des magistrats patriciens. Les emblèmes que leur prêtent leurs médailles sont le long banc (subsellium) et une baguette (virga) ; d'ailleurs, n'ayant qu'une autorité civile, ils n'ont pas de costume distinct et sont vêtus, comme tous les citoyens, de la toge nationale (Liv. II, 32 ; Cic. Leg. III, 7).