ARCUS (βιός, τόξον)
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Arc pour lancer des flèches, dont l'usage était
généralement restreint aux plaisirs de la
chasse et aux luttes d'adresse, à part quelques
exceptions pendant l'âge homérique (Il.
XII, 350), après lequel on ne le trouve plus
mentionné commue arme de guerre. Les Romains
l'employaient de la même manière pour chasser le
gibier et les oiseaux ; mais il ne fut jamais introduit dans
leurs armées, si ce n'est par des auxiliaires dont il
était l'arme nationale.
Les arcs des Grecs avaient deux formes différentes : les uns consistaient en deux cornes, jointes ensemble par une pièce droite au milieu de l'arme, comme la figure supérieure dans la gravure ci-jointe d'après un vase d'argile.
Les autres, quand ils étaient détendus, avaient une forme circulaire, comme une baie (sinus), ainsi qu'on le voit par la figure inférieure, tirée aussi d'un vase d'argile. Quand l'arc était tendu, il se pliait en arrière dans le sens inverse de sa courbe ; ce qui devait lui donner une force terrible : ainsi s'explique le vrai sens de l'épithète homérique polintonon (Iliad. VIII, 266). Les deux formes sont aussi distinguées chez les écrivains latins par les épithètes de patulus (Ovid. Met. VIII, 30), et de sinuosus ou sinuatus (Id. Met. VII, 380 ; Am. I,1, 23).
- L'arc des Romains, comme on le vit dans leurs peintures, ne différait pas de l'arc des Grecs.
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La figure en demi-lune, dans la première gravure, a
souvent été citée par des philologues comme
spécimen de l'arc des Scythes ; mais les détails
suivants établiront d'une façon satisfaisante
qu'une telle supposition est sans valeur :
1° - Hercule se servait de deux arcs (Herod. IV, 10); l'un, qu'il avait reçu d'Apollon (Apollod.II, 4, 11), était nécessairement un arc grec ; l'autre, qu'il tenait de Teutarus, berger scythe (Lycophr. 56 ; Tzetz. ad Lycophr. 50 ; cf. Theocr. Id. XIII, 55), était nécessairement un de ceux dont se servaient les indigènes ;
2° - Lycophron (v. 917) assimile l'arc scythe à un serpent ; et Becker, en décrivant la figure du candélabre de Dresde (Augusteum, pl. 5), par une erreur singulière, prend l'arc pour un serpent, quoique le carquois qui est à côté témoigne clairement de son caractère réel ;
3° - Strabon (II, p. 332 Siebenk.; cf. Ammian. XXII, 8, 5) dit que les contours du Pont-Euxin ressemblent à ceux d'un arc scythe ; un côté, qui est presque droit, formant la corde ; l'autre, qui, comme il le dit, s'enfonce en deux baies, l'une plus large et plus circulaire, l'autre plus petite et d'une courbe moins prononcée, est l'arc lui-même ;
4° - Euripide (ap. Athen. X, 80) introduit un paysan qui avait vu le nom de Thésée, qu'il ne pouvait lire, inscrit quelque part ; il essaye d'expliquer les caractères dont ce nom est composé par des images familières, et il compare la quatrième lettre, le sigma grec, à une mèche de cheveux qui forme boucle comme les vrilles de la vigne, (βόστρυχος εἰλιγμένος ; tandis qu'Agathon (ap. Athen. ibid.), en rapportant la même histoire, fait comparer par ce paysan la même lettre à un arc scythe ; or le caractère le plus ancien pour représenter le sigma grec se traçait ainsi, Σ, on le voit par les marbres de Sigée, monument d'une très haute antiquité (Chishul. Inscr. Sig. p. 4 et 41), et non comme la lettre C, ce qui est une forme plus moderne. Ainsi l'arc porté par le personnage dans notre dessin correspond exactement avec chacune des images auxquelles l'arc scythe est comparé : un serpent, le contour du Pont-Euxin, les vrilles d'une plante parasite et le sigma grec ; au lieu que la forme demi-circulaire n'a de rapport avec aucune, excepté avec la lettre C.
1° - Hercule se servait de deux arcs (Herod. IV, 10); l'un, qu'il avait reçu d'Apollon (Apollod.II, 4, 11), était nécessairement un arc grec ; l'autre, qu'il tenait de Teutarus, berger scythe (Lycophr. 56 ; Tzetz. ad Lycophr. 50 ; cf. Theocr. Id. XIII, 55), était nécessairement un de ceux dont se servaient les indigènes ;
2° - Lycophron (v. 917) assimile l'arc scythe à un serpent ; et Becker, en décrivant la figure du candélabre de Dresde (Augusteum, pl. 5), par une erreur singulière, prend l'arc pour un serpent, quoique le carquois qui est à côté témoigne clairement de son caractère réel ;
3° - Strabon (II, p. 332 Siebenk.; cf. Ammian. XXII, 8, 5) dit que les contours du Pont-Euxin ressemblent à ceux d'un arc scythe ; un côté, qui est presque droit, formant la corde ; l'autre, qui, comme il le dit, s'enfonce en deux baies, l'une plus large et plus circulaire, l'autre plus petite et d'une courbe moins prononcée, est l'arc lui-même ;
4° - Euripide (ap. Athen. X, 80) introduit un paysan qui avait vu le nom de Thésée, qu'il ne pouvait lire, inscrit quelque part ; il essaye d'expliquer les caractères dont ce nom est composé par des images familières, et il compare la quatrième lettre, le sigma grec, à une mèche de cheveux qui forme boucle comme les vrilles de la vigne, (βόστρυχος εἰλιγμένος ; tandis qu'Agathon (ap. Athen. ibid.), en rapportant la même histoire, fait comparer par ce paysan la même lettre à un arc scythe ; or le caractère le plus ancien pour représenter le sigma grec se traçait ainsi, Σ, on le voit par les marbres de Sigée, monument d'une très haute antiquité (Chishul. Inscr. Sig. p. 4 et 41), et non comme la lettre C, ce qui est une forme plus moderne. Ainsi l'arc porté par le personnage dans notre dessin correspond exactement avec chacune des images auxquelles l'arc scythe est comparé : un serpent, le contour du Pont-Euxin, les vrilles d'une plante parasite et le sigma grec ; au lieu que la forme demi-circulaire n'a de rapport avec aucune, excepté avec la lettre C.
- Arche, arrangement industrieux par lequel des tuiles, des briques ou des blocs de pierre sont disposés circulairement, ce qui permet à ces matériaux de se soutenir l'un l'autre par leur pression mutuelle et de supporter une charge, comme celle d'un pont, d'un aqueduc, des étages supérieurs d'un édifice, etc (Ovid. Met. III, 169 ; Juv. Sat. III, 11).
Quoique le principe sur lequel une arche est construite
ne fût pas entièrement inconnu des Grecs,
cependant l'adoption universelle qu'ils firent du style
d'architecture à colonnes, et le manque
général chez eux de routes, d'aqueducs et
de ponts, en rendirent l'usage peu nécessaire ;
mais les Romains en tirèrent un immense parti
dans tous leurs grands travaux, comme on le verra par
de nombreux specimens dans cet ouvrage, et à une
période très reculée, ainsi que le
prouve la gravure ci-jointe, qui est une
élévation de la muraille appelée
pulchrum littus sur les bords du Tibre, et comme
le montrent les trois arches concentriques qui
formaient la Cloaca
Maxima, dont la construction remonte à
Tarquin le Superbe.
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Arc de triomphe (Suet. Claud. 1, et avec
l'épithète triumphalis, Cenotaph. Pisan.
C.Caesaris August. F.). Pendant la période de
la République, c'étaient des constructions
provisoires en bois jetées au travers d'une rue par
où passait le triomphe et retirées après
la pompe ; car les arcs permanents dont on fait mention sous
la république (Liv. XXXIII, 27 ; XXXVII, 3) sont
appelés fornices et n'étaient pas
élevés pour perpétuer la gloire d'un
triomphe (voyez
fornix).
Mais, sous l'empire, ils furent convertis en édifices permanents, bâtis en marbre et élevés dans différentes parties de la ville, aussi bien à Rome que dans les provinces ; petits d'abord et sans faste, avec un seul passage, mais dans la suite prenant des proportions plus grandes et couverts avec soin de sculptures et de statues. On le voit dans la figure ci-jointe, qui représente l'arc de triomphe de Septime-Sévère, encore debout à Rome ; on n'y a restauré que les statues, comme elles existaient dans l'origine, d'après le dessin d'une médaille de cet empereur.
Illustrations complémentaires |
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Cavalier parthe jetant sa flèche contre un
soldat romain © Charles Cavenel |
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Arc d'Hadrien - 129/130 apr.JC - Jerash (Jordanie), 1988 © Charles Cavenel |