HORREUM (ὡρεῖον)

  1. Grenier, grange ou autre bâtiment dans lequel on serrait les fruits de la terre (Virg. Georg. 1, 49 ; Tibull. II, 5, 84), construit fréquemment comme les nôtres, sur des piles naines, pour tenir le plancher sec et sans vermine. Dans ce cas, on l'appelait pensile (Columell. XII, 50, 3).
  1. Magasin pour le vin à l'étage supérieur de la maison, où on le laissait vieillir après qu'il avait été mis dans les amphorae, ou, comme nous dirions, en bouteilles (Hor. Od. III, 28, 7).
  1. (ἀποθήκη). Dépôt, magasin ou décharge, dans laquelle des effets et des biens de toute espèce étaient déposés pour être conservés ou mis de côté, quand on n'en avait pas besoin : des livres, par exemple (Sen. Ep. 45) ; des statues (Plin. Ep. VIII, 18, 11) ; les instruments d'agriculture (Columell. I, 6-7), etc.
  1. Horreum publicum (σιτοφυλακεῖον). Grenier public dans lequel l'Etat gardait des provisions considérables de grains, afin qu'on eût toujours sous la main, dans les temps de disette, une réserve pour être distribuée aux pauvres ou vendue à un prix modéré (P. Victor de Reg. Urb. Rom. ; cf Liv. Epit. 60 ; Vell. Pat. II, 6, 3 ; Plut. Gracch. 5). Nous apprenons par ces passages que ce fut à C. Sempronius Gracchus que vint la première idée de bâtir ces greniers.
  1. Magasin d'entrepôt où les personnes de toute classe pouvaient déposer, comme en un lieu sûr, leurs biens et leurs effets, que ce fussent des marchandises ou des valeurs personnelles, telles que mobilier, argent, valeurs ou objets de prix de toute espèce. C'était aussi un édifice public, comme le dernier que nous avons mentionné, et chaque quartier (regio) de la ville eut un moment un magasin particulier d'entrepôt à l'usage de tous les habitants circonvoisins (Lamprid. Alex. Sev. 39 ; Ulpian. Dig. 10, 4, 5 ; Paul. Dig. 34, 2, 53 ; Modest. ib. 32, 1, 82).

Illustration complémentaire

Horrea des affranchis
Epagathus et Epaphroditus à Ostie (Italie)
II° s. apr. JC, 2001

© Agnès Vinas