PEDICA (πέδη)
- Terme générique pour tout piège ou trébuchet où l'on attrapait par la jambe ou la patte des animaux et des oiseaux (Virg. Georg. I, 307 ; Liv. XXI, 36) ; se dit quelquefois de fers attachés aux pieds d'un homme (Plaut. Poen. III, 1, 11).
- Pedica dentata (ποδάγρα, ποδοστράβη). Espèce particulière de trappe, que les anciens chasseurs employaient pour prendre des chevreuils (Grat. Cyneg. 92) ; Xénophon l'explique (Cyneg. IX, 12-20 ; Cyrop. I, 6, 28), ainsi que Pollux (V, 32-34). Elle consistait en un cadre de bois circulaire, dans l'intérieur duquel était disposé un noeud coulant, formé par une corde qui avait à son autre extrémité une lourde bûche de bois. La trappe était placée au-dessus d'un trou creusé tout exprès et couvert de terre, et la bûche cachée dans un autre trou à peu de distance. Quand le cerf marchait au-dessus du châssis, les pointes cachées à fleur de terre lui piquaient le pied, ce qui lui faisait retirer la jambe en donnant une secousse ; alors la trappe s'abattait, et le noeud coulant, serré par ce mouvement violent et soudain, attachait sans retour la bûche à la jambe de l'animal. Celui-ci, en la traînant à terre, en déplaçant ainsi des pierres, en laissant sur le sol des marques visibles de son passage, mettait bien vite les chasseurs sur sa trace ; et, enfin, sa vitesse en était considérablement diminuée. Si la pièce de bois était attachée à une des jambes de devant, à chaque bond du cerf, elle devait sauter et lui frapper la poitrine, le cou ou la tête; si elle tenait à une des jambes de derrière, elle ne devait pas cesser de lui battre les cuisses et le ventre ; quelquefois, engagée entre de grosses pierres ou des souches, elle pouvait le forcer à rester complètement immobile. Un piège ressemblant fort à celui-là est en usage chez les Arabes modernes (Wilkinson, Manners and Customs of Ancient Egyptians, t. III, p. 6), et l'on a des raisons de croire qu'il leur vient des anciens Egyptiens. On peut donc poser en fait qu'il était commun à plusieurs nations de l'antiquité.