PETAURUM (πέταυρον)


Mot grec qui, dans cette langue, désigne un perchoir à volailles ; par suite, on l'adopta, plus particulièrement chez les Romains, comme nom d'une machine qui servait à faire en public certains tours de force et de souplesse, ou à s'amuser, comme la balançoire. Quelle en était la forme exacte, c'est ce qu'on ne sait pas encore d'une manière précise ; ce point est encore enveloppé d'obscurités, chaque explication et description nette et détaillée que l'on a tentée du petaurum ne pouvant s'accorder avec tous les différents textes où se rencontre ce mot, quoiqu'elle semble appuyée par un ou plusieurs d'entre eux. Parmi les conjectures qu'on a hasardées, voici les plus plausibles :

  1. Ce serait un terme général pour tout l'attirail des danseurs de corde, des faiseurs de tours, des bateleurs de tout genre, et qui comprendrait les perches, les cordes, les cerceaux dont ils avaient besoin pour leurs différents exercices.

  2. Une longue planche posée en équilibre, à son centre de gravité, sur un montant vertical, et s'élevant ou s'abaissant comme ces bascules que font les enfants, ou comme un tremplin d'équilibriste. Un homme était à chaque bout, et un troisième, placé au centre, bondissait de là par-dessus la tête de celui de ses compagnons que la planche entraînait vers le sol, touchait terre, puis ressautait sur la planche, et ainsi de suite ; c'était quelque chose d'analogue à l'exercice représenté sur la pierre gravée dont nous avons donné un fac-similé au mot Monobolon.

  3. Une roue suspendue en l'air, et que faisait tourner le poids de deux hommes, dont l'un était en haut, l'autre en bas de la roue, et qui, tout en la mettant en mouvement, faisaient différents tours d'adresse. On peut voir, au-dessus de presque toutes les carrières de pierre des environs de Paris, des roues que trois ou quatre hommes, quelquefois plus, font ainsi marcher par leur propre poids, en gravissant sans cesse des échelons pratiqués à l'extérieur du cercle de la roue.

  4. Une roue couchée horizontalement, comme une roue de potier, et sur laquelle le bateleur faisait ses tours, pendant que la roue tournait rapidement. Les passages des auteurs sur lesquels on appuie ces différentes explications sont les suivants : Lucil. ap. Fest. s.v. ; ou p. 87, 40, ed. Gerlach ; Manil. Astron. V, 434 ; Juv. XIV, 265 ; Petr. Fragm. 13 ; Mart. II, 86 ; XI, 21.