TALUS (ἀστράγαλος )


  1. L'osselet du paturon de certains animaux, que les anciens employaient, dans différents jeux de hasard ou de calcul, au lieu du dé (tessera). On se servait souvent de l'os même et souvent d'imitations faites en pierre ou en bronze ; c'est de ce dernier métal qu'est l'original, dont nous donnons ici une reproduction. Il n'avait que quatre côtés plats au lieu de six, les deux bouts étant assez arrondis pour que l'os ne pût se tenir debout ni sur l'un ni sur l'autre. Les points étaient marqués sur les quatre côtés plats, 1 et 6 sur les deux faces correspondantes, 3 et 4 sur les deux autres ; 2 et 5 n'étaient pas marqués ; mais on se servait de quatre tali à la fois. Le meilleur coup, que l'on appelait coup de Vénus, était quand chacune des faces présentait un nombre différent, ainsi 1, 3, 4, 6 ; le plus mauvais (canis) était d'amener les quatre mêmes nombres. En jouant, on jetait les dés avec un cornet (fritillus), ou simplement avec la main, comme le montre la gravure au mot Astragalizontes (Suet. Aug. 7 1 ; Senec. Apocol. 15 ; Cic. de Div,. I, 13).

  2. Chez l'homme, qui n'a pas de paturon, le talus est un petit os que l'on rencontre sous la base du tibia, juste au-dessus de l'os calcis, vers la partie postérieure du pied, et que maintenant en anatomie on appelle astragale (Celsus, VIII, 1 et 7) ; mais les poètes appliquent ce terme à la saillie qui forme la base du tibia à la cheville (Ov. Met. VIII, 808).