PALIMPSESTUS (παλίμψηστος)
Parchemin que l'on avait gratté pour faire disparaître l'écriture dont il était couvert, afin de s'en servir une seconde fois, et d'y tracer de nouveaux caractères (Cic. ad Fam. VII, 18 ; Catull. XXII, 5 ). Par suite, les savants ont donné le nom de palimpsestes à des manuscrits dont les caractères apparents et lisibles, quoique remontant déjà eux-mêmes à une assez haute antiquité, recouvrent une écriture plus ancienne encore. Il paraît probable que cette habitude d'effacer, pour récrire sur le même papier, remonte jusqu'aux libraires grecs et romains, et qu'ils avaient recours à ce procédé quand la composition confiée en premier lieu au parchemin présentait peu d'intérêt et avait peu de valeur. Quoi qu'il en soit, aucun des palimpsestes actuellement existants ne semble antérieur au neuvième siècle ; on a souvent découvert que des oeuvres de premier ordre avaient été effacés par un lavage, afin que le parchemin pût recevoir d'autres compositions, la première écriture se laissant cependant distinguer et quelquefois même lire par-dessous l'autre. C'est ainsi que le de Republica de Cicéron a été découvert et déchiffré en 1821 par Angelo Maï sous un commentaire de saint Augustin sur les Psaumes.