MAENIANUM

  1. Balcon, faisant saillie au-dessus de la rue de l'un des étages supérieurs d'une maison ou de quelque autre édifice, et soutenu, soit par des tasseaux attachés aux murailles, soit par des colonnes reposant sur le sol (Festus, s.v. ; Val. Max. IX, 12, 17 ; Cic. Acad. II, 22). Ces balcons couvraient souvent les colonnades des forums, ou étaient jetés au-dessus de la porte d'entrée d'une maison (Isidor. Orig. XV, 13, 11), comme dans le modèle ci-joint, d'après une maison découverte à Herculanum. A une élévation du balcon est joint le plan de la rue et de la partie adjacente de la maison ; il se trouve à droite de la planche.


    Le balcon, partant de l'étage supérieur (C), construit au-dessus de l'entrée de la maison (E dans le plan), et porté sur trois pilastres carrés (B dans l'élévation, pour en indiquer la hauteur ; B dans le plan, pour en marquer la place) ; ces pilastres étaient assis sur le bord du trottoir, de sorte que le balcon faisait sur la rue une forte saillie. Dans un temps, les lois de l'ancienne Rome, à cause de l'étroitesse des rues, défendirent qu'on ornât les maisons de pareils balcons ; mais, par une loi postérieure sur les constructions, ils furent permis, pourvu qu'on laissât à côté d'eux, libre de toute construction, un espace quelquefois de 3, quelquefois de 4 mètres (Impp. Honor. et Theodos. Cod. 8, 10, 11).
  1. Dans un théâtre, amphithéâtre ou cirque, un maenianum, c'est toute une rangée de banquettes s'élevant les unes au-dessus des autres en cercles concentriques, comprise entre deux des couloirs (praecinctiones) qui faisaient le tour de l'amphithéâtre et y donnaient entrée. Le maenianum était partagé en un certain nombre de compartiments égaux les uns aux autres (cunei) par les degrés (scalae) qui le coupaient perpendiculairement, et qui servaient aux spectateurs çà monter à leurs places ou à en descendre (Inscript. ap. Marin. Fr. Arv. p.224 sqq).

    Le nombre des maeniana variait suivant les dimensions de l'édifice. Le Colisée en contenait trois, avec un portique couvert pour les femmes au sommet de l'enceinte. Le théâtre de Pompéi, auquel est empruntée la vue ci-jointe, n'en avait que deux. Notre gravure ne montre que trois cunei de chacun ; mais on comprend aisément que chaque maenianum faisait tout le tour du théâtre, cela suffit pour rendre la chose parfaitement claire.

Illustrations complémentaires

Maison à colombages, Herculanum (Italie), 1990

© Charles Cavenel

Trois maeniana parfaitement visibles
dans le théâtre d'Ephèse (Turquie), 1990

© Charles Cavenel