MAPPA

  1. Serviette de table (Hor. Sat. II, 8, 63). Les Romains s'en servaient dans leurs repas pour s'essuyer les mains et la bouche ; les gens du commun, afin de préserver leurs vêtements des taches, se l'attachaient sous le menton, comme certaines personnes le font encore aujourd'hui (Petr. Sat. 32). Ordinairement, l'amphitryon ne fournissait pas les serviettes à ses convives ; chacun d'eux apportait avec soi sa mappa (Mart. XII, 29, 11), et parfois s'en servait pour emporter quelques uns des friandises qu'il ne pouvait manger à table (Mart. II, 37 ; VII, 20) ; la même chose se fait parfois de nos jours en Italie.

Le specimen que nous donnons est emprunté à une peinture de Pompéi, et du genre que l'on appelle xenia ; cette serviette y figure, suspendue à un clou, parmi beaucoup de comestibles et d'objets de table.

  1. Morceau d'étoffe, ou serviette, qu'aux fêtes du Cirque et dans d'autres jeux le magistrat qui les faisait célébrer jetait en l'air pour donner le signal des courses (Suet. Nero, 22 ; Mart. XII, 29, 9 ; Juv. XI, 191). Cet usage paraît remonter à une très haute antiquité puisqu'on en attribue l'origine aux Phéniciens (Quint. I, 5, 57), quoique postérieurement une anecdote ait eu cours qui en faisait Néron l'auteur.
On racontait qu'un jour, dînant dans la Maison Dorée, qui avait vue sur le Circus Maximus, comme la multitude criait et témoignait son impatience de voir commencer les courses, il prit une serviette sur la table et la jeta par la fenêtre, donnant ainsi le signal désiré (Cassiod. Var.Ep. III, 51). La gravure, où l'on voit un magistrat levant la mappa, est empruntée à un bas-relief romain qui représente une course de chars.

Illustrations complémentaires

Statue d'un magistrat jetant la mappa
pour donner le signal de la course. IV° s. apr.JC
Musée de la Civilisation romaine, Rome
La statue originale se trouve à la Centrale Montemartini,
Rome, 2001

© Agnès Vinas

Feuillet d'un diptyque en ivoire, 506 après JC
Musée de Cluny, 2002

© Agnès Vinas