BESTIARIUS (θηριομάχης)

Homme qu'on louait pour combattre les bêtes féroces aux jeux du cirque, dans l'amphithéâtre de Rome, ou dans les autres spectacles qui étaient donnés au peuple (Cic. Sext. 64 ; ad Q. fr. II, 6). Les bestiarii étaient distincts des gladiateurs et regardés comme une classe inférieure parmi les combattants (Petr. Sat. 45, 11).

Dans l'origine, ils étaient complètement couverts comme eux d'une armure défensive et offensive, et portaient un casque, un bouclier, un couteau ou une épée et avaient les jambes protégées. On voit la plupart de ces détails dans la gravure ci-jointe, tirée d'un bas-relief engagé dans la muraille du palais Savelli, maintenant Orsini, à Rome. Ce palais est bâti sur les ruines du théâtre de Marcellus, à la dédicace duquel furent tuées six cents bêtes féroces, carnage rappelé sans doute par le bas-relief dont nous parlons.

Dans la suite, les bestiarii devinrent plus distincts des gladiateurs par leur costume et leur manière de combattre ; ils n'eurent plus d'armes défensives que des bandages sur les jambes et sur les bras ; et, pour armes offensives, ils ne portèrent plus qu'une lance ou une épée d'une main, et de l'autre une pièce d'étoffe peinte, comme le matador espagnol : on le voit par la figure donnée ici et empruntée à une tombe de Pompéi. Cette coutume s'introduisit d'abord sous le règne de Claude (Plin. H.N. VIII, 21).


Illustration complémentaire

Fresque du bestiaire affrontant une lionne
Musée archéologique de Mérida (Espagne), 2002

© Agnès Vinas