LUDUS

Mot à mot, passe-temps, divertissement, jeu, et plus particulièrement les amusements, les jeux de nature à aider le développement de l'esprit et du corps ; par suite, on est arrivé à désigner par ce même mot l'endroit où l'on se livrait aux exercices nécessaires pour acquérir tous les talents, soit de l'âme, soit du corps.

  1. Ludus litterarius, ou simplement ludus (διδασκαλεῖον). Ecole pour l'instruction de la jeunesse ; on y envoyait, dès qu'ils avaient l'âge, les enfants des deux sexes et de toutes classes de la société, chez les anciens comme chez nous, l'éducation publique étant regardée comme infiniment préférable à l'éducation privée (Festus, v. Schola ; Cic. ad Fam. IX, 18 ; Plaut. Pers. II, 1, 6 ; Merc. II, 2, 32). La figure représente, d'après une peinture découverte à Herculanum, l'intérieur d'une école dans cette ville : les garçons et les filles y sont réunis.
  1. Ludus gladiatorius. Etablissement où, sous la direction du lanista, on dressait des gladiateurs et on les formait à la pratique de leur art (Suet. Jul. 31 ; Caes. B.C. I, 14).
  1. Ludus fidicinus. Ecole où était enseignée la musique instrumentale (Plaut. Rud. Prol. 43).
  1. Ludus Trojae. Jeu troyen, sorte de carrousel ou petite guerre à cheval, exécutée par des jeunes gens de bonne famille (Tac. Ann. XI, 11 ; Suet. Aug. 43 ; Virg. Aen. V, 448-587). Cet exercice portait aussi le nom de decursio. La médaille dont la reproduction accompagne cet article porte l'inscription : Decursio Ludus Trojae.
  1. Ludus latrunculorum. Jeu de combinaison ressemblant beaucoup à nos dames.
  1. Ludus duodecim scriptorum. Jeu de combinaison qui se rapproche du trictrac.
  1. Sous le terme général de ludi, les Romains comprenaient aussi les courses de chars, les combats de gladiateurs, les représentations théâtrales qui étaient données à certaines fêtes en l'honneur des dieux, ou offertes au public, pour le divertir, par de riches citoyens.

Illustration complémentaire

Ludus des gladiateurs de Pompéi, 1977

© Charles Cavenel