CIRRUS
- Proprement mèche de cheveux bouclés, boucle naturelle, par opposition à cincinnus, anneau ou boucle faite presque toujours au fer ; comme celles des jeunes gens de la Grèce, avant qu'ils arrivassent à l'âge de la virilité, où ils les coupaient et les consacraient à quelque divinité (Varro, ap. Non. s.v.) ou des Germains (Juv. XIII, 164) et des Gaulois, connus chez les anciens pour l'abondance et la beauté de leurs cheveux, qui servaient généralement à les caractériser dans les oeuvres d'art.
- Cirrus in vertice (μαλλὸς ἀθλητοῦ, Gloss. vet.) Cheveux réunis sur la tête et liés en touffe sur l'occiput, comme c'était l'usage pour les athlètes, les lutteurs, les boxeurs, etc. On réunissait ainsi les cheveux pour éviter d'être saisi par la chevelure dans la chaleur du combat, comme on le voit dans la gravure, prise d'un bas-relief du Vatican qui représente deux pancratiastae.
|
La gravure explique aussi un passage de Suétone (Nero, 45), où on rapporte que, pendant l'insurrection de Vindex, et alors que la ville de Rome souffrait extrêmement de la famine, un vaisseau arriva d'Alexandrie, qui, au lieu d'être chargé de blé, n'apportait qu'une cargaison de sable fin, à l'usage des athlètes entretenus par l'empereur. Le peuple, furieux, attacha une touffe de cheveux (cirrus in vertice) au haut de toutes ses statues et mit au bas une pasquinade en caractères grecs, faisant allusion à la révolte de Vindex et signifiant que l'empereur, comme un athlète, allait commencer une lutte où il aurait le dessous. |
|
|
- Fanon d'un cheval (Veget. Vet. II, 28 ; IV, 1).
- Huppe ou touffe sur la tête de certains oiseaux (Plin. H.N. XI, 44).
- Touffe de fleurs qui forment des bouquets (Plin. H.N. XXVI, 20).
- Bras du polype, partagés en antennes nombreuses comme une touffe de cheveux (Plin. H.N. XXVI, 37).
|
|
Illustration complémentaire |
|
|
Cirrus du cheval de Marc-Aurèle
Statue équestre en bronze © Agnès Vinas |