ENDROMIS

  1. Large couverture d'étoffe de laine grossière, dans laquelle on avait l'habitude de s'envelopper le corps pour ne pas s'exposer au froid après les mouvements violents des exercices gymnastiques (Juv. III, 103 ; Mart. IV, 19 ; XIV, 126). La gravure ci-jointe est prise d'un vase d'argile, et représente un jeune homme debout devant son maître. Quoique le mot même soit grec et se rapporte spécialement aux habitudes de ce peuple, c'est seulement chez les auteurs latins qu'il se rencontre dans le sens que nous avons expliqué.
  1. Endromis tyria. Couverture qui avait la même forme et servait au même usage ; mais elle était de tissu plus fin, et avait été adoptée par les dames romaines qui prenaient les habitudes viriles et s'adonnaient aux mêmes exercices que les hommes (Juv. VI, 246).
  1. (ἐνδρομίς). En grec, ce mot a une signification fort différente : il est employé pour désigner les brodequins inventés et portés dans l'origine par les chasseurs de Crète (Nonn. Dionys. V, p.154), puis adoptés par les artistes grecs comme chaussure caractéristique de Diane chasseresse (Callim. Hymn. in Dian. 16 ; Jul. Pollux, VII, 93). On les voit sur un grand nombre de statues de cette déesse, et ils ressemblent au specimen de la gravure ci-jointe, prise d'un bronze d'Herculanum, avec les orteils découverts et une large bande qui couvre le dessus du pied (fascia primos Sistitur ad digitos, Sidon. Apoll. Carm. II, 400) et à laquelle les quartiers sont attachés.
Ces brodequins s'ouvrent sur le devant, mais sont percés de trous près des bords pour passer la courroie qui les serre sur les jambes, comme nos brodequins lacés (Galen. Comment. in Hippocr. de Articul. et Spanheim ad Callim. l.c.). Les lacets, qui sont omis dans le bronze d'où est tirée la gravure, peuvent se voir sur d'autres statues (Mus. Chiaramonti. tav. 17 ; Mus. Pio Clem. II, 15 ; III, 38). Les poètes latins donnent toujours à Diane des cothurni, brodequins fermés qui enveloppaient tout le pied (voyez cothurnus). Le nom d'ἐνδρομίς fut donné à ces brodequins parce qu'ils étaient faits pour des personnes qui avaient besoin de déployer beaucoup de vigueur et d'agilité à la course (Gallen. l.c.) ; ce qui était plus facile, comme on le voit tout d'abord, parce que les extrémités du pied, étant découvertes au lieu d'être contraintes par une empreigne, laissaient aux doigts un jeu plus libre ; c'est ainsi que cette chaussure est portée par un faune et un berger du musée de Naples (Mus. Borb. VIII, 23, 25). Ces considérations, et les preuves que fournissent toutes les statues anciennes, semblent confirmer la distinction faite ci-dessus, quoiqu'on ne puisse invoquer à son appui l'autorité d'aucun écrivain ; en même temps, elles servent à expliquer la différence réelle qu'il y a entre les noms des trois espèces de brodequins de chasse admis d'ordinaire comme termes synonymes : le κόθορνος qui montait jusqu'au mollet et était lacé sur le devant, mais couvrait tout le pied ; l'ἐνδρομίς allant aussi jusqu'au mollet et lacé sur le devant mais laissant les orteils découverts ; et l'ἀρβύλη, demi-brodequin lacé sur le devant, mais n'allant qu'à la cheville.

Illustrations complémentaires

Hermès d'Hercule enveloppé dans un manteau
Centrale Montemartini, Rome, 2001

© Agnès Vinas

Détail d'une statue de Marc-Aurèle en Imperator
Musée du Capitole, Palais des Conservateurs, Rome, 2001

© Agnès Vinas