SYMPHONIA (συμφωνία)
- Harmonie de plusieurs voix ou instruments jouant de concert, par opposition à cantus, mélodie d'une seule voix ou d'un seul instrument (Cic. Coel. 15).
- (ῥόπτρον βυρσοπαγές). Sorte de tambour allongé, fait d'un cylindre creux de bois ou de cuivre, avec une peau tendue aux deux bouts, et que l'on frappait des deux côtés à la fois avec des baguettes, virgulae (Isidor. Orig. III, 21, 14).
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Il servait d'instrument militaire aux Egyptiens (Prudent.
adv. Symm. II, 527), et aux Parthes (Plut. Crass.
23), mais pas aux Grecs et aux Romains, quoiqu'on ne rencontre
dans un bas-relief publié par Liceti (de gemmis
annulorum) ; il est suspendu par une large courroie au col
de celui qui en joue, et c'est de cette manière que le
porte le personnage à gauche de la gravure, tirée
d'une peinture égyptienne.
La figure de droite représente un tambour dont la caisse est en cuivre, égyptien aussi, d'après un original découvert à Thèbes. Enfin au-dessous est une baguette de tambour, en bois, conservée aujourd'hui au musée de Berlin. Les traits que l'on voit tout le long de la caisse des tambours, dans le sens vertical et horizontal, figurent les cordes qui tendaient les peaux. Le bouton qui termine la baguette devait être entouré de laine et de cuir, et la forme de la poignée prouve bien que la baguette était faite pour battre un tambour placé dans une position horizontale, comme celui que porte le personnage qui est immédiatement au-dessus. Burney pense que le tambour que nous venons de décrire n'est pas d'invention très ancienne (Hist. of Music, I, 116), et il se fonde surtout sur ce qu'il n'en a pas trouvé une seule représentation dans les oeuvres d'art ; mais le specimen publié par Liceti ne lui était pas connu, et les originaux qui sont gravés ci-dessus n'avaient pas encore été découverts au siècle où il écrivait. De plus, les érudits et les lexicographes inclinent à regarder le mot symphonia, dans le sens que nous lui prêtons ici, comme d'une latinité douteuse, parce qu'ils ne croient pas qu'on puisse le justifier par aucun texte latin antérieur à Prudence et à Isidore. Celse, toutefois (III, 18), applique ce mot le plus clairement du monde à un instrument de musique qu'il nomme avec les cymbales, et qui devait faire beaucoup de bruit, destination que nul ne saurait mieux remplir qu'un tambour. Ce mot pourrait recevoir encore une interprétation analogue dans un passage de Pline (HN. IX, 8), où la symphonia se trouve rapprochée de l'orgue hydraulique, quoique dans ce texte une autre explication soit peut-être préférable. En tout cas, il est certain, d'après les specimens que nous avons donnés ci-dessus, que les Egyptiens firent de très bonne heure usage du tambour, et par suite, il ne dut pas être inconnu aux Romains, qui sans doute inventèrent ou adoptèrent quelque nom pour le désigner. Si en bonne latinité ce nom n'était pas symphonia, quel était-il ? Certainement ce n'était pas tympanum, car ce mot désigne un instrument, sinon de nature, du moins de forme très différente, comme Isidore l'établit avec clarté et précision, en disant que le tympanum (tambour de basque) n'a de peau tendue que d'un côté (Orig. III, 21, 10 : corium ex una parte extentum), tandis que la symphonia (tambour proprement dit ou tambourin) présente deux surfaces pareilles (ibid. III, 21, 14 : ex utraque parte pelle extenta).
La figure de droite représente un tambour dont la caisse est en cuivre, égyptien aussi, d'après un original découvert à Thèbes. Enfin au-dessous est une baguette de tambour, en bois, conservée aujourd'hui au musée de Berlin. Les traits que l'on voit tout le long de la caisse des tambours, dans le sens vertical et horizontal, figurent les cordes qui tendaient les peaux. Le bouton qui termine la baguette devait être entouré de laine et de cuir, et la forme de la poignée prouve bien que la baguette était faite pour battre un tambour placé dans une position horizontale, comme celui que porte le personnage qui est immédiatement au-dessus. Burney pense que le tambour que nous venons de décrire n'est pas d'invention très ancienne (Hist. of Music, I, 116), et il se fonde surtout sur ce qu'il n'en a pas trouvé une seule représentation dans les oeuvres d'art ; mais le specimen publié par Liceti ne lui était pas connu, et les originaux qui sont gravés ci-dessus n'avaient pas encore été découverts au siècle où il écrivait. De plus, les érudits et les lexicographes inclinent à regarder le mot symphonia, dans le sens que nous lui prêtons ici, comme d'une latinité douteuse, parce qu'ils ne croient pas qu'on puisse le justifier par aucun texte latin antérieur à Prudence et à Isidore. Celse, toutefois (III, 18), applique ce mot le plus clairement du monde à un instrument de musique qu'il nomme avec les cymbales, et qui devait faire beaucoup de bruit, destination que nul ne saurait mieux remplir qu'un tambour. Ce mot pourrait recevoir encore une interprétation analogue dans un passage de Pline (HN. IX, 8), où la symphonia se trouve rapprochée de l'orgue hydraulique, quoique dans ce texte une autre explication soit peut-être préférable. En tout cas, il est certain, d'après les specimens que nous avons donnés ci-dessus, que les Egyptiens firent de très bonne heure usage du tambour, et par suite, il ne dut pas être inconnu aux Romains, qui sans doute inventèrent ou adoptèrent quelque nom pour le désigner. Si en bonne latinité ce nom n'était pas symphonia, quel était-il ? Certainement ce n'était pas tympanum, car ce mot désigne un instrument, sinon de nature, du moins de forme très différente, comme Isidore l'établit avec clarté et précision, en disant que le tympanum (tambour de basque) n'a de peau tendue que d'un côté (Orig. III, 21, 10 : corium ex una parte extentum), tandis que la symphonia (tambour proprement dit ou tambourin) présente deux surfaces pareilles (ibid. III, 21, 14 : ex utraque parte pelle extenta).