SCALAE
Escalier conduisant du rez-de-chaussée aux étages supérieurs d'une maison particulière ou de tout autre édifice. Les anciens architectes construisaient leurs escaliers à peu près comme le font les modernes : tantôt ils les fixaient dans l'intérieur de la maison contre un mur de manière à en laisser ouvert un des côtés, comme cela se fait presque partout chez nous dans les maisons particulières ; tantôt ils les élevaient à l'extérieur (Liv. XXXIX, 14), comme il arrive encore si souvent en Italie dans des constructions modernes. D'autres fois, ils enfermaient l'escalier entre quatre murs, comme le serait un escalier creusé dans l'épaisseur d'une muraille, de sorte que la personne qui montait ou descendait était dérobée aux regards de tous, hors de celui qui se trouvait au même étage qu'elle. Ces sortes d'escaliers étaient particulièrement appelés escaliers grecs, scalae graecae (Vitruv. IX, Praef. 7 ; Aul. Gell. X, 15 ; Serv. ad Virg. Aen. IV, 646), et, d'après la nature même de la construction, devaient être nécessairement sombres et presque toujours étroits ; ce qui explique pourquoi l'escalier est si souvent mentionné chez les anciens comme cachette (Cic. Mil. 15 ; Phil. II, 9 ; Hor. Ep. II, 2, 15) ; idée contraire aux usages modernes, où l'escalier est la partie la plus ouverte à tous, la plus publique de la maison. Les commentateurs, à propos de tous les passages ci-dessus indiqués, ne connaissant pas la particularité que nous venons d'expliquer, sont réduits à dénaturer le sens des auteurs en substituant une proposition à une autre, en traduisant comme s'il était dit que le personnage en question se réfugie sous l'escalier et non dans l'escalier.