EMBLEMA (ἔμβλημα)

  1. Marqueterie ; ce mot s'applique surtout aux mosaïques (Varro, R.R. III, 2, 4 ; Lucil. ap. Cic. Brut. 79), qui sont composées de petites pièces de pierre de couleur, de verre ou d'émail placées dans un lit de ciment. Comme cet art était pratiqué de façons différentes, nous rencontrons, pour le caractériser, plusieurs mots dont chacun indique une méthode particulière, tels que tessellatum, sectile, vermiculatum et autres, énumérés dans la table analytique.

    Si le terme dont nous nous occupons, emblema, est spécifique et non générique, il peut avoir été employé pour désigner une sorte de mosaïque peu connue, mais qu'on rencontre dans la villa d'Adrien près de Tivoli. Caylus (Recueil, VI, 86) en a publié quelques fragments, et elle consiste en bas-reliefs de stuc fort dur dans lesquels sont placées en marqueterie de petites pièces de différentes pierres de couleur et d'émaux, de telle sorte qu'on les dirait peints. Le second sens du mot emblema prête à une telle conjecture.
  1. Ornement ou figure en saillie qui n'est ni fondue avec le solide ni taillée de ce solide même, mais attachée à quelque autre substance comme un relief qui la décore ; par exemple, une figure en or fixée sur un vase d'argent ou une figure d'argent sur un vase de bronze (Cic. Verr. II, 4, 17, 22, 24). Cet art était fort pratiqué et fort estimé chez les anciens ; on en a découvert plusieurs specimens à Pompéi.

Illustration complémentaire

Mosaïque des colombes trouvée dans la villa Hadriana de Tivoli
II° s. après JC
Musées du Capitole, Palazzo Nuovo, Rome, 2001

© Agnès Vinas