MUSIVUM (μουσεῖον)

C'est le primitif dont est dérivé notre mot mosaïque ; mais les anciens attachaient au mot musivum un sens un peu plus restreint. Chez eux, musivum désignait une mosaïque faite de petits morceaux de l'air coloré ou d'une composition en émail, par opposition au lithostrotum, mosaïque faite de pierre naturelles et de marbres de différentes couleurs. Primitivement, cette espèce de mosaïque servait, non pour les planchers, mais pour les plafonds (Plin. H.N. XXXVI, 4 ; Inscript. ap. Furnaletti, de Musiv. cap. I, p.2), parce que, dans l'origine, on craignait que les matières qui la composaient ne fussent pas assez dures pour supporter l'impression et le frottement des pieds. Quand on eut reconnu que cette crainte n'était pas fondée, on employa ces matières à faire des pavés de luxe (Augustin. Civ. Dei, XVI, 8, soit seules, soit en y mêlant des pierres naturelles, qui permettaient à l'artiste de rendre son ouvrage plus parfait, ses couleurs plus variées et plus vraies, enfin d'imiter avec une remarquable fidélité les formes, les nuances, les tons divers de la peinture ; c'est ce qui fit donner à ce genre le nom de peinture en mosaïque (pictura de musivo), et lui donna une grande supériorité sur tous les autres procédés employés pour les travaux de même nature. Chacun de ces procédés avait un nom particulier, que l'on trouvera dans la liste dressée à la table analytique (Plin. H.N. XXXVI, 64 ; Spart. Pescenn. 6 ; Visconti, Mus. Pio-Clem. VII, p. 236).


Illustration complémentaire

Mosaïque d'Ulysse et des Sirènes, détail
vers 260 après JC
Musée du Bardo, Tunis, 2001

© Agnès Vinas