LINTER

  1. Bateau employé surtout dans les endroits marécageux ou dans les eaux très basses (Tibull. II, 5, 34), pour transporter les denrées sur les rivières, ou pour les faire traverser au bétail et aux soldats (Liv. XXI, 27) ; pour soutenir un pont de bateaux (Caes. B.G. I, 12), et pour d'autres usages semblables. On le dirigeait avec des avirons (Caes. B.G. VII, 60), et il n'était pas ponté. Comme il tirait fort peu d'eau, et qu'en même temps ce n'était pas un bateau plat, il devait être singulièrement mobile et prompt à chavirer d'un côté ou de l'autre ; c'est pourquoi Cicéron (Brut. 60), pour se moquer d'un orateur qui, en parlant, balançait son corps à droite et à gauche, dit qu'il semblait parler dans un linter. La figure représente, d'après la colonne Trajane, un soldat romain transportant à travers un fleuve des tonnes de vin dans un de ces bateaux.
  1. Auge de bois servant pendant la vendange à porter le raisin du vignoble à la cuve, où il était foulé aux pieds ; ainsi nommé, sans doute, parce que sa forme rappelait celle du bateau que nous venons de décrire (Cato, R.R. XI, 5 ; Tibull. I, 5, 23 ; Virg. Georg. I, 262).