INCISURA

Terme employé par les peintres romains pour désigner ce que, dans la langue technique, nos graveurs et nos artistes appellent maintenant hachures (Plin. H.N. XXXVI, 57) ; elles sont produites par des traits séparés faits avec la brosse, comme ceux d'une gravure ou d'un dessin au crayon, sur les teintes plates, pour augmenter les tons, donner de la transparence à l'ensemble et former une demi-teinte entre la lumière et l'ombre. On n'a jamais recours aux hachures dans une peinture à l'huile, parce que là les couleurs se fondent facilement d'elles-mêmes, mais les peintres à fresque des vieilles écoles romaines et des écoles modernes d'Italie s'en servent communément.

La gravure, qui est un fac-simile d'une portion du pavé sculpté de la cathédrale de Sienne, expliquera bien ce que signifie le terme. Si c'était une peinture à fresque au lieu d'une gravure, la teinte la plus sombre à main droite, entre la tête de l'enfant et la draperie de la femme, serait traversée par des hachures en lignes fortement marquées comme ici, dont chacune formerait une incisura : le mot étant transporté de son sens original, celui d'une ligne dentelée comme celles de la paume de la main (Plin. H.N. XI, 114), à des lignes qui lui ressemblaient par leur effet.