MONUMENTUM (μνῆμα, μνημεῖον)


En général, toute image, tout signe, tout monument destiné à perpétuer la mémoire des personnes ou des choses. Ce mot s'applique aux statues, aux bâtiments et aux temples, surtout quand le nom du fondateur y était inscrit (Caes. B.C. II, 21 ; Cic. Verr. I, 4 ; Div. I, 9, et 28).

  1. Monumentum sepulcri, ou seulement monumentum. Tombeau ou monument élevé en mémoire d'un mort, soit que ses restes y fussent réellement déposés (c'est alors proprement sepulcrum), soit que ce ne fût q'un édifice, un mausolée élevé en souvenir de quelque ami perdu dans un endroit autre que celui où était déposée sa dépouille mortelle (Florent. Dig. II, 7, 42 ; Festus, s.v. ; Varro, L.L. VI, 45 ; Sulpic. ap. Cic. ad Fam. I, 12 ; Hor. Sat. I, 8 ; Nepos; Dion. 10). On ne permettait pas d'élever ces monuments dans l'enceinte de la cité, excepté dans quelques cas très rares, où cette faveur était accordée comme une distinction précieuse (Plut. Arat. 53). Ils étaient ordinairement construits sur les bords des grandes routes, formant une longue ligne continue d'un très bel effet, et une avenue d'un aspect sévère qui pouvait suggérer à tous les passants de nobles et graves pensées, et leur faire faire un retour sur eux-mêmes.

La gravure ci-jointe représente une rangée de tombeaux de chaque côté de la route, immédiatement à la sortie des portes de Pompéi, sur le grand chemin qui mène à Herculanum. Ce dessin donnera une idée de l'imposante grandeur que devaient présenter les abords de Rome par la voie Appienne, le long de laquelle s'élevaient jadis les monuments de beaucoup de ses grands hommes, de ses législateurs, de ses orateurs et de ses capitaines. On peut encore distinguer et suivre du regard, des deux côtés de la route, maintenant déserte, les restes et les ruines de ces monuments, sur une longueur d'environ 4 à 5 kilomètres à partir de la ville. A Athènes, de même, les routes qui aboutissaient à la ville, et particulièrement le chemin de l'Académie, étaient bordés de tombeaux d'hommes illustres et de sépultures des guerriers morts pour la patrie (Pausan. I, 29).

  1. (γνωρίσματα). Jouets, signes de reconnaissance attachés par les parents au cou des enfants qu'ils exposaient, afin que, s'ils avaient la chance de survivre, ils pussent être reconnus plus tard par leur famille (Terent. Eun. IV, 6, 15). C'est ce qu'on désigne ordinairement par le terme plus général de Crepundia.

Illustration complémentaire

Khazné Firaoun, tombe rupestre du Ier s. av.JC
Petra (Jordanie), 1988

© Charles Cavenel