MURRHINA, MURRHEA et MYRRHINA

Vases murrhins (Plin. H.N. XXXVII, 7 ; Prop. IV, 5, 26 ; Juv. VI, 156 ; Lamprid. Elag. 32). Les recherches des modernes ont établi et ont mis hors de doute que la murrha des anciens était une terre fine que l'on trouvait en Orient, et dont on faisait des vases de différentes sortes, mais toujours légers et fragiles ; dans différentes fouilles, on a découvert beaucoup de fragments de porcelaine antique qui tous confirment avec une exactitude remarquable la description de Pline (H.N. XXXVII, 8), quant à la variété des couleurs dont ils sont couverts ; mais, sous un autre rapport, l'idée qu'il exprime sur les matières dont est composée cette porcelaine n'est pas entièrement conforme à la réalité, et il ne rend pas un compte exact de la composition des vases murrhins.

Le fait dûment constaté que plusieurs bouteilles de vraie porcelaine de Chine, couvertes de caractères chinois, ont été trouvées dans des tombeaux égyptiens (c'est une d'entre elles que représente la gravure ci-jointe, d'après un des vases de la collection de Salt au Musée Britannique), prouve clairement que de très bonne heure des porcelaines formées de cette terre furent exportées de Chine jusque dans le monde romain, quoique les Romains n'aient jamais découvert comment on les fabriquait ; et c'est là ce qui explique le prix énorme de ces porcelaines.