Bien avant la prise du pouvoir par Mussolini, l'Italie
a rêvé d'un retour de Rome en Libye.
Fouilles archéologiques à partir de 1910,
expédition militaire en 1911 donnent le signal ;
mais c'est évidemment avec l'avènement du
fascisme que la propagande officielle impose
l'idée d'une colonisation.
Mussolini visite la Libye une première fois en
1926 avec le roi Victor-Emmanuel, et y retourne en
1937, en particulier pour inaugurer le
théâtre romain de Sabratha,
récemment restauré.
Il inaugure aussi à cette occasion la grande
route littorale d'Italo Balbo, sur laquelle a
été édifié un arc de
triomphe de style fasciste, l'arco dei Fileni.
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Au fronton de cet arc figurent les vers d'Horace
(Carmen saeculare 9) :
ALME SOL POSSIS
NIHIL VRBE ROMA
VISERE MAIVS
«Soleil nourricier, puisses-tu ne rien voir de
plus grand que la ville de Rome !»
Au dessus de l'arc, sous le fronton, sont
placées deux statues de bronze
représentant les deux frères
Philènes. Deux bas-reliefs situés en
vis-à-vis, à l'intérieur de l'arc,
représentent les travaux des Italiens et des
Libyens, et la rencontre de Mussolini avec le roi
Victor-Emmanuel III.
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Pendant la deuxième Guerre mondiale, connu par les forces
alliées sous le nom de Marble Arch, et par les
Allemands sous le nom de Arco Philaenorum, il se trouve
au centre de la guerre du désert, et sa base
aérienne constitue un point obligatoire de
ralliement.
Après la prise du pouvoir par le colonel Kadhafi, en
1969, et le départ forcé des derniers colons
italiens, l'arc de Mussolini constitue un symbole colonialiste
qu'il faut détruire. Il ne reste plus actuellement de cet
arc que les deux statues de bronze et quelques fragments de
bas-reliefs, abandonnés sur le sol à
proximité du petit musée de Surt.
Les statues des frères Philènes
Les bas-reliefs
L'arc est placé sous les auspices de la louve et des
aigles romaines. Ces bas-reliefs, empruntant certains
éléments de leur iconographie à la colonne
Trajane, célèbrent la nouvelle mission
civilisatrice de l'Italie.
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Dès le 29 novembre 1911, après le
débarquement des troupes italiennes en Afrique,
Giovanni Pascoli avait célébré,
dans son discours La grande Proletaria si è
mossa, le retour des aigles romaines sur le sol
libyen : Nessun'altra nazione, delle più ricche,
delle più grandi, è mai riuscita a compiere un simile
sforzo. Che dico sforzo ? Tutto è sembrato cosl
agevole, senza urto e senza attrito di sorta ! Una
lunghissima costa era in pochi giorni, nei suoi punti
principali, saldamente occupata. Due eserciti vi
campeggiano in armi. O Tripoli, o Berenike, o Leptis
Magna (non hanno diritto di porre il nome quelli
che hanno disertato o distrutta la casa !), voi
rivedete, dopo tanti secoli, i coloni dorici e le
legioni romane ! Guardate in alto : vi sono anche le
aquile !
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Rencontre de Mussolini et du roi Victor-Emmanuel III
Travaux des Italiens et des Libyens
Le discours de Mussolini
Le 5 mai 1936, Mussolini avait prononcé un discours annonçant au peuple italien
l'occupation de l'Ethiopie. Quelques lignes de la
péroraison de ce discours figuraient sur l'arco dei
Fileni. Il n'en reste plus aujourd'hui qu'un fragment...
UNA TAPPA DEL NOSTRO CAMMINO È RAGGIUNTA. CONTINUIAMO
A
MARCIARE NELLA PACE PER I COMPITI CHE CI ASPETTANO
DOMANI E CHE PROTEGGEREMO CON IL NUOSTRO CORAGGIO
CON LA NOSTRA FEDE CON LA NOSTRA VOLONTÀ.
Benito Mussolini, 5 mai XIV de l'ère fasciste.
© Agnès Vinas pour toutes les photos en couleur de
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