Collège créé par l'empereur
Tibère pour présider au culte d'Auguste
divinisé et prendre la succession de la gens Julia
dans les sacrifices qu'elle avait à
célébrer. Les premiers membres du
collège furent tirés au sort au nombre de 21
et, comme il était naturel, parmi les membres de la
haute aristocratie (primores civitatis). On ne
connaît pas le nom de ces premiers Augustales.
Tibère, Drusus, Claude et Germanicus leur furent
adjoints, ce qui portale nombre total à 25.
Chaque place du collège se nommait décurie ; il
y avait donc, à l'origine, 25 décuries. Ce
nombre fut porté ultérieurement à 26,
à une date que l'on ignore, mais antérieure
à l'année 51. M. Dessau pense que la
vingt-sixième décurie fut établie en
faveur de Drusus. Néron fut nommé à une
vingt-septième ; une vingt-huitième fut enfin
créée au profit de Titus en 716.
Supprimée après lui, on la rétablit pour
y appeler Caracalla.
Quand un membre du collège venait à mourir, on
le remplaçait par voie de cooptation. On a
supposé que la cooptation devait être
précédée d'une désignation de
l'Empereur, lequel avait droit, pour les autres
collèges sacerdotaux, de nommer aux postes vacants, ou
du sénat qui partageait ce droit avec le prince.
Les sodales augustales étaient, dans la
hiérarchie sacerdotale, des personnages importants ;
des places spéciales leur étaient
réservées au théâtre ; ils
s'asseyaient sur des chaises curules ; ils figuraient aux
cérémonies religieuses avec les grands
collèges de l'Etat.
A leur tête étaient trois magistri annuels et un
flamine, nommé à vie par l'Empereur. Un texte
de la biographie de Marc-Aurèle permet de croire qu'il
n'était pas pris d'habitude, parmi les sodales.
Borghesi, cependant, est d'un avis contraire ; mais, depuis,
on n'a point admis sa façon de voir.
M. G. Howe a dressé la liste des sodales
Augustales connus. Elle compte 74 noms, depuis
l'année 14, date de la fondation du collège,
jusqu'à l'année 230.
Le même procédé fut employé dans
la suite pour assurer le culte des différents
empereurs divinisés : on créa successivement
d'autres confréries, qui prirent le nom du souverain
dont elles devaient garder la mémoire.
Tout d'abord, à la mort de Claude, ou peut-être
seulement en 63, au moment de la naissance de la fille que
Néron eut de Poppée, la sodalité des
Augustales fut renforcée de Claudiales ; le titre
officiel des membres devint dès lors Augustales
Claudiales. A la mort de Vespasien furent
créés les sodales Flaviales, qui
joignirent à leur nom celui de Titiales
après la mort de Titus. On ignore le nombre des
membres de cette confrérie. Puis se formèrent
les sodales Hadrianales, après Hadrien et les
sodales Antoniniani, après Antonin le Pieux. Ce
fut le dernier collège de ce genre que l'on
établit ; il fut chargé du culte de tous les
empereurs divinisés postérieurement à
Antonin. Aussi ajoutait-on à leur nom celui de chaque
nouveau Divus. Par là s'expliquent les noms de
sodales Antoniniani Veriani, sodales Mariani Antoniniani,
sodales Aureliani Antoniniani, sodales Antoniniani
Commodiani, Helviani, Severiani, qui se rencontrent dans
les inscriptions.
Article de R. Cagnat