La peste de Marseille, en 1720, est le dernier épisode dramatique de la deuxième pandémie initiée en Occident avec la Peste noire de 1347. Déclenchée en mai par une cargaison d'étoffes précieuses en provenance du Levant, elle s'est répandue dans toute la ville puis la Provence et a causé le décès de dizaines de milliers de victimes.

Marcel Pagnol lui avait consacré une petite nouvelle, jamais publiée de son vivant et intégrée à titre posthume dans Le Temps des Amours (1977). Mais la fin manquait, bien que Pagnol l'eût racontée de vive voix à son fils Frédéric et son épouse Jacqueline. Elle figure cette fois dans la belle adaptation des Pestiférés en bande-dessinée, supervisée par son petit-fils Nicolas et réalisée par les dessinateur et scénariste Serge Scotto et Eric Stoffel. Le dénouement est tragique et inattendu : il révèle un Pagnol bien plus noir que celui de la trilogie marseillaise ou des films avec Fernandel, mais lucide sur les mécanismes d'exclusion à l'œuvre dans les sociétés.