Salle des grands vertébrés
Vitrine 4.2 - Mammifères européens

Cliché Casanovas, Miquel, Mary et Vincent

De gauche à droite : Blaireau, daim, cerf, renard, chat sylvestre, chevreuil, sanglier, geai des chênes.

CERF, Cervus elaphus, Artiodactyle, Cervidé.

Peut atteindre, 1,50 mètres au garrot et 340 kilogrammes. La femelle est la biche, le petit, jusqu'à l'âge de 6 mois le faon ; de 6 mois à 1 an les femelles sont des bichettes, les mâles des hères. De 1 an à 2 ans le jeune mâle est un daguet. La mue intervient deux fois par an, en avril/mai puis en septembre/octobre. La tache jaune sur la croupe des deux sexes est le cimier. À partir de neuf mois, des bois poussent sur la tête du mâle sous forme de pivots. À un an ils sont visibles. Ils tombent chaque année et repoussent au cours de l'été. La croissance des bois achevée, le mâle les frotte sur les troncs des arbres pour les débarrasser du velours : c'est la fraye. Contrairement à la croyance, le nombre de cors n'a pas de rapport direct avec l'âge.

Cliché Casanovas

Le cerf habite les massifs forestiers. Son territoire est de 3000 ha en moyenne. Les biches se regroupent en hardes. Les mâles vivent seuls ou en petits groupes. Le rut intervient au début de l'automne et dure 1 mois. Il est marqué par le brame du mâle qui devient agressif. Par le brame le mâle avertit les femelles de sa présence et défie les autres mâles. En cas de rencontre entre mâles, les deux adversaires s’affrontent violemment voire à mort par épuisement s'ils restent emmêlés. Le mâle régnant sur une harde surveille les différents individus en vue de l'accouplement, car les femelles ne sont sexuellement réceptives qu'une journée dans l'année. Lorsque le « maître de harde » a éliminé ses concurrents, il couvre les biches de son harem au fur et à mesure de leurs chaleurs. Une biche stérile est dite «bréhaigne».
Suite à une chasse intensive, les populations de cerfs avaient fortement régressé. Avec l'organisation de la chasse (réintroductions, élevages, nourrissage, apports en sel, plans de chasse…) de nombreuses populations, se sont développées. Dans les Pyrénées-Orientales le nombre d’individus est estimé à minima entre 4000 et 4500 individus. Les analyses d’ADN ont montré l'existence de sous-populations génétiquement isolées en raison de la fragmentation des habitats. Ces populations manifestent une perte importante de diversité génétique qui favorise l’apparition de tares.

* Nous remercions la Fédération Départementale des Chasseurs qui a bien voulu nous transmettre les résultats de ses comptages concernant les cerfs, les chevreuils et les daims.

Chevreuil - © Agnès Vinas

CHEVREUIL, Capreolus capreolus, Artiodactyle, Cervidé.

Grégaire, sédentaire, essentiellement forestier, il fréquente aussi les champs de graminées et les roselières. Nocturne, il possède un flair excellent et une ouïe très fine. Le chevreuil peut endommager les pépinières et les cultures.
Le mâle est le brocard ; lui seul porte des bois qu’il perd à l'automne. La femelle est la chevrette, le jeune le faon (jusqu'à 6 mois), puis le chevrillard (de 6 à 12 mois) et le daguet (dans sa seconde année). Les places de repos sont des reposées. Les mâles ont un comportement territorial de février à août ; ils marquent leurs territoires par frottis et grattis.
En 1992 il y avait environ 700 000 chevreuils en France. En 2009 la population des Pyrénées-Orientales est évaluée a minima entre 6000 et 6500 individus répartis sur l’ensemble du département excepté la partie Est du massif des Albères.

© Agnès Vinas

DAIM, Dama dama, Artiodactyle, Cervidé.

Ruminant à bois palmés et à robe tachetée de blanc. Sédentaire, grégaire, le groupe appelé harde vit en forêts. Nocturne, il possède comme le chevreuil un flair excellent et une ouïe fine. Dans les Pyrénées-Orientales une population s’est formée en 1984 à partir d’individus échappés d’un enclos. Elle compterait aujourd’hui entre 150 et 200 individus.


Sanglier - © Agnès Vinas

SANGLIER, Sus scrofa, Artiodactyle, Suidé.

Le mâle adulte peut atteindre 120 à 150 kg pour 1 m à 1,20 m au garrot. La femelle est une laie. Le jeune un marcassin ; jusque à 4 ou 5 mois son pelage est rayé de beige sur fond brun. Comme le sanglier avance en âge, les chasseurs parlent de marcassin, de bête rousse, de bête noire, de ragot, de tiers-an, de quartanier, et enfin de vieux sanglier. Après 18 mois les mâles sont solitaires ("sanglier" vient de "singulier", qui est seul). Les laies se groupent par 2 ou 3 avec leurs petits.
Le rut débute en septembre, les naissances surviennent après 3 mois, 3 semaines et 3 jours. La laie met bas de 4 à 10 marcassins qu'elle allaite avec 7 paires de mamelles.
Le sanglier est nuisible à l'agriculture par sa consommation et par ses destructions, il creuse des sillons, les vermillis, ou des trous profonds, les boutis, il couche les champs de céréales et ses passages répétés forment des coulées. Sa chasse, uniquement à balle, est encouragée, en battue ou de rencontre. Dans les Pyrénées-Orientales la Fédération des Chasseurs conseille et aide les agriculteurs à protéger leurs exploitations (agrainage, grillages, clôtures électriques) et les dédommage des préjudices subis. Elle a versé près de 19 000 €, hormis la vigne, pour l’exercice 2008/2009. La viande est comestible et les poils de sanglier (soies) utilisés en brosserie.
Indifférent à la présence de l’homme, il entre dans les agglomérations. Le sanglier (36 chromosomes) s'hybride avec le porc domestique (38 chromosomes), ce qui le menace de pollution génétique.
Le sanglier est omnivore. Il fouille le sol pour dénicher sa nourriture et consomme des plantes cultivées (blé, avoine, maïs, pomme de terre), ou non. Les années de faibles glandées et fainées les cultures peuvent atteindre 70 % de son menu. Les petits animaux (rongeurs, charognes, invertébrés, insectes) et les cadavres entrent pour 5% dans son alimentation.

Cliché Casanovas

RENARD, Vulpes vulpes, Carnivore, Canidé.

Sédentaire. Vit près des lieux habités, solitaire sauf pendant la saison de reproduction (hiver). Il ne mâche pas ses aliments mais les déchire en petits morceaux. Dotés de vision nocturne et d’ouïe très fine, les renards sont bien équipés pour chasser la nuit.
La rage vulpine a été éradiquée en France depuis les années 1998 grâce a une distribution massive d'appâts vaccinaux. Le renard reste vecteur de l’échinocoque, cestode agent de l'échinococcose alvéolaire. L'homme peut se contaminer en ingérant des oeufs du parasite. Ces oeufs existent dans les excréments du renard. On les retrouve sur les végétaux et les baies sauvages accessibles aux renards et souillés par leurs déjections. En France l'échinococcose alvéolaire est responsable de la contamination de plus de 400 personnes et de la mort de 59.
Régime : vers de terre, lapins, oiseaux, rongeurs, insectes, fruits. Ils représentent une nuisance, notamment pour les poulaillers.

Cliché Casanovas

HERISSON, Erinaceus europaeus,Insectivore, Érinacoïdé.

Sédentaire. Vit à la lisière des forêts. Tête pointue, corps aplati et couvert de piquants se hérissant en cas de danger. Sa musculature peaucière très développée lui permet de se rouler en boule.
Régime : chenilles, escargots, limaces, gros insectes.


LAPIN DE GARENNE, Oryctolagus cuniculus, Lagomorphe, Léporidé.

L’ordre des lagomorphes se distingue de celui des rongeurs par l'existence d'une deuxième paire d'incisives à la mâchoire supérieure.
Grégaire. Sédentaire. Vit en forêts, champs, campagnes. Il s’adapte à tous les climats et loge dans des terriers. Europe, Afrique du Nord, Nouvelle-Zélande, Australie où la population a atteint jusqu’à deux cents millions d’individus.
Régime : herbes, racines, écorces ; pratique la caecotrophie*.

La pratique de la caecotrophie consiste pour un animal à produire deux types d'excréments au cours de la même journée, à ingérer systématiquement un des deux types d'excrément (du contenu digestif très peu modifié) et à rejeter systématiquement l'autre type (déjections vraies).

© Agnès Vinas

© Agnès Vinas

LIEVRE, Lepus europaeus, Lagomorphe, Léporidé.

Le lièvre ressemble au lapin mais il est plus grand et longiligne (poids moyen des adultes en France : 3.8 kg pour le lièvre, 1.4 kg pour le lapin de garenne). Les oreilles du lièvre sont plus longues que celles du lapin, leurs extrémités, ainsi que le dessus de la queue, sont noirs. Lorsqu'il se déplace, la longueur et la souplesse de ses bonds donnent au lièvre une allure ample et fluide, différente de la démarche sautillante du lapin aux bonds courts et rapides. On peut confondre le lièvre d'Europe avec l'une ou l'autre des autres espèces de lièvres existant en France : le lièvre ibérique (Lepus granatensis) introduit dans le sud de la France où il subsiste encore en de très rares noyaux, le lièvre d'Italie (Lepus corsicanus) introduit en Corse vers la fin du Moyen-Âge, le lièvre variable (Lepus timidus) plus petit et qui prend un pelage blanc en hiver.
Sédentaire, le lièvre vit dans les prairies, champs de céréales, landes, forêts claires. Pour l’accouplement, les mâles se livrent un combat appelé jouxte. Les portées sont de 1 à 3 levrauts en moyenne pour environ 5 portées par an, étalées sur environ 6 mois. On estime l'âge des lièvres en pesant le cristallin après conservation de l'oeil dans une solution de formol puis dessiccation du cristallin dans une étuve. Les plus jeunes lièvres se reconnaissent à la présence d'un cartilage de conjugaison sur la face externe de la base de leur cubitus.
Il mange des graminées sauvages ou cultivées, accompagnées d’autres plantes herbacées, dont il choisit les parties les plus riches. Par manque de nourriture verte appétente les lièvres se reportent sur certaines plantes cultivées occasionnant ainsi des dégâts.

CHAT SAUVAGE D’EUROPE, Felis silvestris silvestrisCarnivore, Félidé.

C’est est une sous-espèce européenne de chat sauvage. Ressemble au chat domestique tigré, en plus grand, 5kg en moyenne. Tête plus large et pattes plus longues et plus puissantes. Pelage plus touffu en hiver, ses couleurs varient du gris au fauve. Rayé jusqu'au bout de la queue, noire à son extrémité.
Animal solitaire qui chasse la nuit, dans des zones libres, les petits mammifères et divers oiseaux.
Accouplement au début du printemps, naissances en mai. Une portée par an de 2 à 5 jeunes.

Le chat sauvage d’Europe est menacé génétiquement par ses croisements avec le chat domestique et par la fragmentation de son habitat cause d'isolement de petites populations réduisant la diversité génétique de l'espèce originelle ainsi fragilisée face aux attaques virales.

Cliché Casanovas

BLAIREAU, FOUINE, MARTE (ou MARTRE), BELETTE, et PUTOIS appartiennent à la famille des mustélidés, petits mammifères carnivores souvent caractérisés par leur odeur forte.

Blaireau - © Agnès Vinas

BLAIREAU, Meles meles, Carnivore, Mustélidé.

Grégaire. Sédentaire. Vit dans les forêts de feuillus, les lisières, les bocages pourvu qu'il puisse y creuser un terrier. Se nourrit principalement de lombrics, ce qui explique sa rareté au coeur des boisements d'épicéas ou dans les fagnes. Son flair et son ouïe fine l’adaptent à la vie nocturne. Ses poils sont utilisés pour la confection de pinceaux de peintres et de rasage (éponyme).

Fouine - © Agnès Vinas

Cliché Casanovas

FOUINE, Martes foina, Carnivore, Mustélidé.

Mustélidé proche de la martre. Leur différence porte sur la couleur de la bavette franchement blanche chez la fouine, alors que chez la martre elle est jaunâtre. Une autre différence, le dessous des pattes des fouines est glabre, celui des martres est poilu.

La fouine vit dans la campagne mais aussi à proximité des habitations et jusque dans les agglomérations, gîtant dans les granges et les greniers. La femelle met bas une fois par an, en avril ; chaque portée compte de deux à cinq petits.
Nocturne, opportuniste elle se nourrit, de petits mammifères, de fruits, de déchets. A la recherche des oeufs elle peut dévaster un poulailler : excitée par la panique des poules, elle tue tout ce qui bouge. Elle peut s'attaquer aux circuits électriques des voitures et à l'isolation des maisons. Elle est donc souvent considérée comme nuisible et piégée. Au contraire, les Romains antiques, l’adoptaient pour dératiser les habitations. Elle joue encore aujourd'hui un rôle de police sanitaire.

MARTRE, Martes martes, Carnivore, Mustélidé.

La martre et la fouine se différencient habituellement par leur bavette ; cependant les critères morphologiques externes les plus fiables restent la couleur de la truffe (brun - noir chez la martre, rose chez la fouine), la taille des oreilles (plus longues et plus larges chez la martre) et le dessous des pattes (plante des pieds velue chez la martre). Par ailleurs, le pelage de la martre est dense et épais, mieux adapté aux rigueurs de l'hiver. Elle est plus légère et plus haute sur patte que la fouine.
La martre est une excellente grimpeuse. La femelle met au monde deux à sept jeunes, généralement en avril. Lors de l'élevage des jeunes et à la belle saison, elle s'établit dans les arbres. Au contraire, en hiver, lorsque la neige est présente la martre évolue au sol par succession de bonds et trouve refuge sous des abris divers. Elle évite le voisinage de l'homme. Comme tous les mustélidés, la martre est une bonne nageuse. Sédentaire et solitaire, la martre est moins nocturne que la fouine. En été, elle peut même devenir partiellement diurne. En hiver elle devient strictement nocturne et, contrairement à la fouine, ne diminue pas ses activités.
Carnivore, elle va jusqu’à s’attaquer aux jeunes chevreuils, mais son régime alimentaire est très éclectique composé pour un quart de végétaux.

© Agnès Vinas


Cliché Casanovas

BELETTE, Mustela nivalis, Carnivore, Mustélidé.

Son nom petite belle se retrouve dans plusieurs langues : en anglais fairy (jolie), en danois den Kjoenne (la belle), en italien donnola (la jeune maîtresse), en portugais doninha, en breton kaerell (de kaerr, « beau »), en allemand Schöntierlein, (belle petite bête); en grec moderne belette se dit nifítsa, évolution hypocoristique (affectueuse) de nímfi, la nymphe.
Avec une taille voisine de 20 cm pour une centaine de grammes c’est le plus petit des mustélidés et le plus petit carnassier d'Europe. Son long corps fin, lui permet de se faufiler dans un trou pas plus gros qu'une pièce de 2€. Son pelage est brun sur le dos et blanc sur les parties inférieures. La belette ressemble à une hermine, mais ne devient pas blanche en hiver. Sédentaire, elle vit dans les prairies, terres arables, régions boisées, hautes herbes, meules de foin, landes, régions montagneuses boisées. L’accouplement a lieu au printemps et en été ; il est long (trois heures, entrecoupées de pauses), car il déclenche l'ovulation. La gestation dure 5 semaines, les dernières portées naissent en septembre. La femelle peut mettre bas 2 portées de 4 à 9 jeunes chacune. Les petits (1 à 3 g) naissent nus, aveugles et sourds, totalement dépendants de leur mère. Sevrés après 8 semaines, ils sont aptes à tuer leurs proies entre 9 et 12 semaines et quittent le nid. Sa longévité est de 8 ans.
Depuis 2008, la belette est retirée de la liste des espèces susceptibles d'être classées nuisibles.
Se nourrit de petits vertébrés. En raison de sa petite taille, sa dépense énergétique est très élevée. Elle est donc contrainte de chasser et de se nourrir très fréquemment. À la fois diurne et nocturne, la belette consomme chaque jour l'équivalent du tiers de son poids.

Cliché Casanovas

PUTOIS, Mustela putorius putorius, Carnivore, Mustélidé.

Sédentaire, solitaire, nocturne, furtif et discret, le putois, fréquente les lieux humides où il creuse son terrier sous les racines des arbres.
Le putois est célèbre par les cris perçants qu'il pousse quand il est menacé ainsi que par l'odeur violemment nauséabonde des émissions de ses glandes anales. Les vêtements qui en sont imprégnés sont inutilisables pour 24 heures. Les dessins animés ont créé une confusion avec la mouffette, animal noir et blanc à queue panachée émettant le même parfum nauséabond.
Il se nourrit de petits vertébrés. C’est un des rares prédateurs à s’attaquer au rat musqué et au surmulot. Ses proies principales figurent sur la liste des “nuisibles” ce qui lui confère un rôle positif. Malheureusement, lorsqu’il ne dispose pas de proies plus grandes il devient prédateur du campagnol amphibie protégé au niveau mondial. La prédation qu’il exerce sur le petit gibier et ses (rares) dégâts dans des clapiers ou des poulaillers ont amené son piégeage, mais les causes principales de son recul restent la modification des milieux humides et la pollution de l'eau.
Son espérance de vie est de 4 ou 5 ans dans la nature et 14 ans en captivité.

Le furet (Mustela putorius furo) de couleur claire et les yeux rouges, est considéré comme une variété albinos de putois, conservée par l’élevage.

Cliché Casanovas

FAISAN, Phasianus colchicus, Galliforme, Phasianidé.

Son nom est issu de Phasis, fleuve de Colchide où il fut trouvé par les Argonautes. Sa femelle est la poule faisane ou faisane.
Sédentaire, il fréquente les terres cultivées, grandes plaines, versants des montagnes, terrains découverts proches des bois. Le faisan est chassé comme gibier et élevé pour sa chair. Seules certaines variétés sont considérées comme domestiques. Le faisan et la poule domestique produisent des hybrides stériles. Les faisans lâchés pour la chasse sont aussi des hybrides stériles obtenus grâce aux croisements de diverses espèces. On dénombre 31 sous-espèces.
Il se nourrit de substances végétales et d’insectes.

GEAI, Garrulus glandarius, Passeriforme, Corvidé.

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