Ménélas était, en Laconie, l'objet
d'un culte, ainsi qu'Hélène. Le centre de ce
culte était la montagne située à l'est
de Sparte, et appelée Ménélaïon. Le
bourg de Thérapné y possédait le tombeau
et les temples de Ménélas et
d'Hélène. On montrait aussi, en sortant du
Dromos, à Sparte, l'ancienne maison de
Ménélas, près d'une statue d'Hercule.
Hélène et Ménélas étaient
adorés, à Thérapné, non comme des
héros, mais comme des dieux. 0n leur offrait des
sacrifices, on célébrait des fêtes en
leur honneur. La fête d'Hélène s'appelait
Eleneia ; l'eortê de
Ménélas nous est seulement signalée,
sans que son nom soit spécifié. Mannhardt
suppose que Ménélas et Hélène
étaient originairement, en Laconie, deux
divinités locales en rapport avec le culte des arbres.
Ce culte aurait ensuite passé en Arcadie, où
l'on retrouve, près de Kaphyai, un platane
sacré appelé Menelais, et, sans doute,
colporté par quelque colonie très ancienne, en
Egypte et en Cyrénaïque. L'épopée
homérique et les récits post-homériques,
en racontant le séjour du couple
Ménélas-Hélène en Egypte avant
son retour à Sparte, n'auraient fait que consacrer le
souvenir de ces anciens rapports entre l'Egypte et le
Péloponèse et donner une explication
légendaire de la présence de ces cultes
arcadico-laconiens en Afrique.
Article de G. Fougères