Les femmes illustres, ou Les harangues héroïques, publiées sous le nom de Georges de Scudéry, sont peut-être de la plume de sa sœur Madeleine, plus connue comme précieuse et auteur de la Clélie. Il s'agit de discours prononcés par des femmes parvenues à un tournant de leur existence et qui affrontent leur destin. On trouvera dans ce texte toutes les techniques éprouvées de la rhétorique, une riche intertextualité, beaucoup de réminiscences littéraires de toutes sortes, mais aussi par avance des échos de la tragédie de Racine, qui a manifestement lu Scudéry. Pour faciliter la lecture, orthographe et ponctuation ont été modernisées.




Argument

Pendant la guerre de Judée, Titus devint passionnément amoureux de Bérénice reine de Chalcis, petite-fille de Mariamne : et même selon l'opinion de quelques-uns, il l'épousa secrètement. Comme il fut retourné à Rome où il la mena, le peuple romain qui traitait toutes les étrangères de barbares, et les reines aussi bien que les autres, n'approuva point cette alliance ; de sorte que l'empereur Vespasien ordonna à son fils de la renvoyer. Ce fut donc en cette fâcheuse conjoncture que cette princesse affligée parla ainsi au grand Titus.

Ne pensez pas, ô illustre et généreux Titus, que je me plaigne de vous en me séparant : puisqu'au contraire, vous connaissant comme je fais, je vous plains au lieu de vous accuser : et sans rien dire contre vous, je vous demande seulement la liberté de me plaindre de la fortune, qui après vous avoir tant favorisé en toutes les choses de la guerre, vous traite aujourd'hui si cruellement en ma personne ; car je ne doute point que vous ne ressentiez plus de douleur à m'abandonner que vous n'avez de joie de toutes vos victoires.

Je sais que quoique l'ambition soit une passion aussi forte que l'amour, elle ne la surmonte point en votre âme : et je veux même croire, pour me consoler dans la disgrâce, que si vous étiez en état de disposer absolument de vous, vous préféreriez la possession de Bérénice à l'empire de tout le monde. Mais cette raison d'Etat, qui autorise tant de crimes et tant de violences, ne peut souffrir que l'invincible Titus, après avoir tant de fois hasardé sa vie pour assurer la félicité des Romains, puisse songer à la sienne particulière.

Je n'avais pourtant jamais ouï dire que l'amour fût une passion honteuse, quand l'objet en était honnête : au contraire, je pensais que c'était une marque des grandes âmes, puisque tous les héros de l'antiquité s'en étaient trouvés coupables. Je pensais (dis-je) que cette passion, quand elle régnait dans un cœur généreux, lui inspirait encore une nouvelle ardeur d'acquérir de la gloire : cependant, je vois bien que ce n'est pas l'opinion ni de l'empereur ni du Sénat ; et que je me suis trompée en mes conjectures.

Si vous aviez choisi pour objet de votre amour une personne absolument indigne de vous, leurs plaintes serait plus supportables ; et je mériterais le traitement que je reçois, si j'avais mis en l'âme de Titus un sentiment bas et honteux ; mais si je ne me trompe, on ne vous peut pas reprocher d'avoir pris une alliance fort inégale. Alexandre ne crut néanmoins rien faire contre sa gloire, lorsqu'il épousa Roxane, quoiqu'elle fût captive et étrangère ; et cette erreur que l'amour lui fit commettre n'a pas empêché que le bruit de ses victoires ne soit venu jusques à nous et qu'il ne soit mis au rang des plus illustres héros.

La faute qu'on vous reproche n'a pourtant rien de comparable à celle-là : car enfin, comme vous le savez, je suis petite-fille de Mariamne ; je compte entre mes aïeux tous les anciens rois de Judée, et je porte moi-même une couronne qui, ce me semble, devait obliger le Sénat à ne me traiter pas si cruellement. Oui, Titus, la Palestine a eu des héros aussi bien que Rome : les Jonathas, les Davids et les Salomons, dont je suis sortie, ont fait peut-être d'aussi belles choses que les Romules, les Numa Pompilius et les Césars ; et les superbes et riches dépouilles que vous prîtes dans le Temple de Jérusalem et dont vous ornâtes votre triomphe n'ont que trop fait voir à Rome la grandeur et la magnificence de mes pères. Si j'étais d'un sang ennemi de la République, comme l'était autrefois Sophonisbe fille d'Asdrubal, je dirais qu'on aurait raison de craindre qu'après avoir vaincu le généreux Titus je ne voulusse rendre ma victoire funeste au Sénat et le porter ensuite à faire des choses contraires à son autorité. Mais je suis d'une race accoutumée à recevoir des couronnes des empereurs romains : le grand Agrippa mon père tenait le royaume de Lisanie de la libéralité de Caïus, aussi bien que celui de Chalcis, dont je porte le sceptre aujourd'hui. Le second Agrippa mon frère a reçu la même faveur de l'empereur votre père ; et sa mort a fait assez connaître qu'il n'en était pas ingrat. Ce fut en votre présence qu'il perdit la vie, en voulant obliger les habitants de Gamala à se rendre et à reconnaître l'autorité de Vespasien.

Cependant, pour me consoler de sa perte, on me bannit comme une criminelle. On dirait que j'ai voulu renverser l'Empire ; et à peine se trouve-t-il un coin de terre assez reculé de Rome pour m'y envoyer en exil. Vous savez pourtant, ô mon cher seigneur, que je n'ai commis aucun crime que de recevoir l'honneur que vous m'avez fait, en me donnant le glorieux titre de votre femme : l'innocente conquête que mes yeux ont faite de votre cœur est ce qui me rend coupable ; les Romains veulent que vous soyez leur captif et non pas le mien : ils veulent (dis-je) disposer de votre amour et de votre haine comme il leur plaît et vous choisir une femme selon leur fantaisie et non pas selon vos inclinations.

Au reste, mon cher seigneur, je sais que mes larmes peuvent être suspectes à quiconque ne me connaîtra pas : ceux de mes ennemis qui verront ma douleur vous diront sans doute que je regrette autant l'Empire que Titus, et que l'ambition a plus de part en mon âme que l'amour. Mais s'il est vrai que vous m'aimiez autant que vous me l'avez dit, vous jugerez de mes sentiments par les vôtres et vous connaîtrez sans doute que votre seule personne fait toute ma douleur comme elle a fait toute ma félicité. Non, Titus, la magnificence de Rome ne m'éblouit point ; le trône qui vous attend n'a rien contribué à l'affection que j'ai pour vous et les vertus de votre âme et l'amour que vous avez eu pour moi ont été les seules choses que j'ai considérées quand j'ai formé la résolution de vous aimer.

Prenez donc quand il vous plaira une personne avec qui vous partagiez la souveraine puissance que vous aurez un jour, sans craindre que je vous en veuille mal ; mais de grâce, ne partagez jamais le cœur où vous m'avez fait régner. C'est un empire qui m'appartient et que vous ne pouvez m'ôter sans injustice. Vous ne pouvez pas, mon cher Titus, m'accuser de demander trop de vous puisque je ne demande que ce que vous-même m'avez donné. Vous ne pouvez pas non plus me dire que ce cœur n'est point en votre puissance, que Vespasien le tient en ses mains, que le Sénat en dispose et qu'enfin vous n'en êtes pas le maître. Tous les esclaves, quelque accablés de chaînes qu'ils puissent être, jouissent de ce privilège : ils aiment et haïssent qui bon leur semble, et leur volonté est aussi libre dans les fers que s'ils étaient sur le trône. Cela étant ainsi, vous jouirez sans doute de la même liberté et ne me refuserez pas la grâce que je vous demande. Vous donnerez une femme à l'illustre Titus pour contenter le caprice du peuple ; mais vous ne donnerez point de rivale à Bérénice. Elle sera seule en votre âme comme vous êtes seul en la sienne ; et quoiqu'éloignée de vous, elle sera pourtant toujours présente à votre esprit ; si cela est ainsi, je souffrirai mon exil avec patience.

Mais Dieux ! puis-je seulement songer à ne vous voir jamais ? Non, Titus, il m'est absolument impossible ; mon destin est inséparable du vôtre ; et quoi que puissent faire Vespasien et toute l'autorité du Sénat, il faut que je ne vous quitte point. Il y aurait de la faiblesse à vous abandonner : vous pourriez me reprocher que la crainte d'être mal traitée m'aurait fait obéir trop promptement à l'ordre que j'ai reçu de sortir de Rome ; et vous pourriez enfin m'accuser de peu d'affection.

Mais non, je me dédis de ce sentiment : il y aurait de l'ingratitude à en user ainsi. Il ne faut pas que Bérénice vous coûte l'Empire : conservez-le donc et la laissez partir. C'est assez pour elle si vous la plaignez et si, lorsque vous arriverez à la couronne, vous vous souvenez seulement que la possession que vous en aurez vous aura coûté Bérénice.

En vérité, Titus, il y a quelque chose de bien étrange à notre aventure ; car le moyen de penser que ce même peuple qui se prépare déjà à vous reconnaître pour maître de toute la terre veuille vous donner des lois en une chose, qui vous est si importante, et qui le lui est si peu ? et que ces mêmes personnes, sur lesquelles vous aurez un pouvoir absolu, que vous disposerez de leurs biens et de leurs vies, ne puissent pourtant souffrir que vous m'aimiez ? suis-je femme ou ennemie de tous les Romains ? ont-ils de la jalousie ou de la haine pour moi ? craignent-ils que je ne veuille vous porter à réédifier les murs de Jérusalem ? ai-je entrepris quelque chose contre le bien public, ou les ai-je offensés chacun en particulier ? Non, Titus, je n'ai rien fait, je n'ai rien dit, je n'ai rien pensé contre eux ; et mon plus grand crime est que je suis malheureuse et que vous m'aimez.

Mais veuille le Ciel que je sois toute ma vie criminelle de cette sorte ; continuez, mon cher seigneur, à leur donner de nouveaux sujets de me haïr en m'aimant toujours ; témoignez-leur que la victime que vous immolez pour eux vous est chère ; et pour votre gloire autant que pour la mienne, faites-leur connaître que l'affection que vous avez pour moi a eu de légitimes fondements. Cachez mes défauts et exagérez avecque soin le peu de bonnes qualités qui sont en moi ; dites-leur que l'affection que j'ai eue pour vous m'a tenu lieu de mérite et qu'enfin, vous trouviez en ma personne un digne objet de votre amour.

Pour moi, je ne suis pas en peine de justifier celle que j'ai pour vous : votre valeur et votre vertu sont si généralement connues par toute la terre que je n'ai que faire de dire par quelles raisons je vous aime. Ce sentiment est si universel que si vous n'étiez infiniment bon, vous ne m'en seriez pas obligé. Mais mon cher Titus, puis-je vous dire une chose que j'ai en l'esprit ? Oui, puisque mon affection la cause, elle ne saurait vous déplaire et vous êtes trop équitable pour condamner Bérénice, quand vous connaîtrez qu'elle n'est coupable que d'un excès d'amour. Je ne voudrais pas en l'état que sont les choses aujourd'hui vous arracher la couronne que vous devez porter, en vous obligeant à me suivre ; car, mon cher seigneur, il n'y a point de coin en la terre où l'illustre Titus pût vivre inconnu. Mais s'il m'est permis de vous dire tout ce que je pense, je voudrais qu'étant nés sans couronne, sans royaume et sans empire, nous pussions vivre ensemble en quelque lieu où la vertu seule régnât avec nous... Je voudrais (dis-je) que vous ne fussiez pas ce que vous êtes ; et je ne voudrais pourtant pas que vous fussiez changé. Enfin l'excès de ma douleur et de mon affection font que ne trouvant rien en toutes les choses possibles qui me satisfasse, je suis contrainte pour me consoler de faire des souhaits dont l'exécution est impossible.

Pardonnez-moi, mon cher Titus, si j'ai voulu vous ravir la couronne : je m'en repens, quoique je connaisse bien dans vos yeux que ce sentiment-là ne vous offense pas. Jusques ici, j'avais toujours cru ne pouvoir jamais vous voir aucune douleur sans la partager avec vous : cependant il est certain que celle que je vois peinte sur votre visage adoucit mon affliction, que vos larmes diminuent l'amertume des miennes, et qu'en l'état qu'est mon âme, je ne puis avoir de sentiment plus doux que de vous voir infiniment affligé.

Oui, Titus, mon désespoir est si grand que ne pouvant vivre heureuse auprès de vous, il y a des moments où je souhaiterais que nous fussions toujours malheureux, pourvu que nous le fussions ensemble. Cet injuste sentiment ne dure pourtant guère en mon esprit et passant d'une extrémité à l'autre, je souhaiterais être encore plus infortunée et que vous ne le fussiez pas. Il me semble lors que les Romains ont raison de m'exiler, puisque je suis capable de troubler le repos de leur prince. Je voudrais pouvoir partir sans vous affliger, emporter dans mon cœur votre douleur avec la mienne ; et dans un sentiment si tendre, je vous plains davantage que je ne me plains moi-même. Au reste, s'il est possible que je puisse vivre sans vous, je suis bien certaine d'apprendre souvent de vos nouvelles, quand même vous ne m'en donneriez pas. La renommée me dira les belles choses que vous ferez ; et je souhaite de tout mon cœur qu'elle veuille aussi bien se charger de mes larmes que de vos exploits, et faire en sorte que vous puissiez savoir que le temps ni l'absence n'auront rien diminué de ma douleur ni de mon affection.

Souvenez-vous, mon cher Titus, toutes les fois que votre grand cœur vous portera à faire une belle action, que Bérénice y trouvera tout ensemble un sujet de consolation et de douleur. Elle se réjouira de votre gloire et s'affligera de la perte qu'elle aura faite ; mais quoi qu'il advienne, elle vous aimera toujours également. Je pense toutefois que je ne serai pas longtemps en peine de prendre part aux choses qui vous arriveront ; car la douleur que je sens est si forte que je ne crois pas qu'elle puisse être bien longue. Si mon exil était un effet de votre inconstance, que vous eussiez changé de sentiments pour moi, que votre mépris fût la cause de ma disgrâce, j'aurais du moins la consolation de me plaindre de vous. Je soulagerais mon tourment en vous appelant ingrat et perfide ; la colère et le dépit partageraient mon cœur ; je pourrais espérer un jour de ne vous aimer plus ; et soit par ressentiment ou par gloire, je me séparerais de vous presque sans pleurer ; mais de la façon qu'est la chose, je vois partout des sujets de m'affliger et rien qui puisse adoucir ma douleur. Je ne perds pas seulement un amant, je perds un amant fidèle et le perds d'une façon qui ne me permet pas de me plaindre de lui. J'accuse le Sénat et le peuple, pour ne me plaindre pas de l'empereur, parce qu'il est son père ; et sans pouvoir l'accuser, sinon de m'avoir trop aimée, je pars la plus malheureuse personne qui fut jamais.

Mais que dis-je, insensée que je suis ! c'est par là que je trouve quelque sujet de me consoler ; puisque je quitte Titus et que ce n'est pas lui qui me quitte. La fortune m'arrache d'auprès de lui contre sa volonté ; elle le menace de lui ôter la couronne s'il ne consent à mon exil ; et dans cet instant, j'ai la satisfaction de voir mon cher Titus m'estimer plus que l'empire de tout le monde.

Il est vrai pourtant qu'il faut l'abandonner ; mais j'ai au moins cet avantage en partant de savoir que je demeure en son âme et que rien ne m'en pourra chasser. Je vois, si je ne me trompe, que votre silence m'accorde ce que je dis : vos soupirs m'en assurent et vos larmes ne me permettent pas d'en douter.

Vous avez certainement l'âme trop bien faite pour être capable d'infidélité ou d'oubli ; l'inconstance est un défaut que l'on ne peut trouver en vous, puisqu'il est assuré que c'est une marque de faiblesse et de peu de jugement. Il ne faut pas donner son cœur sans y avoir pensé longtemps ; mais quand on l'a donné, il ne faut jamais le retirer. Pour moi, je trouve que nous avonc plus de droit sur le bien d'autrui qui n'a point été à nous que nous n'en avons sur les présents que notre libéralité a faits. Les autres choses peuvent quelquefois venir en notre puissance sans injustice ; mais ce que nous avons une fois donné ne doit plus jamais être nôtre. C'est avoir renoncé à tous les droits que nous y pouvions prétendre ; et il n'est point de loi qui nous en puisse mettre en possession avec justice. Cela étant ainsi, je suis assurée de posséder toujours votre cœur ; c'est par cette pensée que je puis espérer de vivre dans mon exil ; c'est par là seulement que la vie me peut être supportable ; et par là seulement que je puis ne me dire pas absolument malheureuse. J'espère qu'avec le temps, les Romains pourront connaître que comme l'amour que vous avez pour moi n'a rien d'injuste, je ne vous ai aussi inspiré que des sentiments raisonnables.

Je ne demande point, ô Titus, que vous vous perdiez pour me conserver ; je ne veux point que vous vous opposiez à l'empereur ; je ne veux point que vous vous acquerriez la haine du Sénat ; je ne veux point que vous irritiez le peuple contre vous ; je ne veux point que vous tâchiez de faire soulever les légions ; je ne veux point que vous refusiez la belle Arricidia, que je sais que l'on vous destine ; je ne veux point (dis-je) que vous perdiez l'Empire pour l'amour de moi.

Au contraire, je vous conseille et vous conjure d'obéir à l'empereur, de suivre l'avis du Sénat, de contenter la bizarrerie du peuple, de garder vos légions pour faire de nouvelles conquêtes, de recevoir au trône la trop heureuse Arricidia et de conserver l'Empire que le destin vous promet et que la naissance vous donne.

Mais après avoir contenté tout le monde à mon préjudice, ayez l'équité de vous souvenir que Bérénice doit être votre seule passion. Si j'obtiens cette grâce de vous, je partirai avec quelque douceur, malgré toutes mes amertumes ; et bien loin de faire des imprécations contre mes ennemis, je ferai des vœux pour leur félicité, puisque j'en ferai pour votre conservation.

Puissiez-vous donc, ô Titus, remporter autant de victoires que vous donnerez de combats ; puissiez-vous régner sur vos peuples avec autant d'autorité que de clémence ; puissiez-vous être redoutable à toute la terre ; puissiez-vous avoir autant de gloire que vous en méritez ; puissiez-vous rendre votre règne aussi heureux que je suis infortunée ; enfin puissiez-vous faire tant de belles choses et par votre insigne valeur et par votre rare bonté, que du consentetement de toutes les nations vous puissiez un jour être appelé l'amour et les délices du genre humain.


Effet de cette harangue

Ces vœux étaient trop ardents pour n'être pas exaucés. Titus fut aussi grand et autant aimé que Bérénice le souhaitait ; et si le silence de l'Histoire ne me trompe, elle fut sa dernière passion, comme elle l'avait désiré. Ainsi l'on peut dire qu'elle obtint tout ce qu'elle demanda, quoiqu'elle partît de Rome et qu'elle abandonnât Titus.