Tympan du Jugement dernier - Les Elus et les Damnés - Abbatiale Sainte-Foy de Conques - XIIe siècle
Mise en lumière et polychromie - mai 2018 -
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L'idée d'une justice divine qui s'exercerait sur les âmes des défunts, avec ses peines et ses récompenses, est indissociable de celle d'un jugement immédiatement après la mort. Tel n'est pourtant pas le cas dans l'Odyssée, au VIIIe s. av.JC, puisque Ulysse constate au pays des Cimmériens que même un héros comme Achille n'est pas exempté du sort commun : une existence lugubre, sans lumière et quasiment sans conscience. On comprend d'autant moins alors l'exception qui a été faite pour le falot Ménélas, qui bénéficiera d'un traitement de faveur dans les îles des Bienheureux au seul motif qu'il a épousé Hélène, une fille de Zeus. Devant ces perspectives désespérantes, l'idée a progressivement fait son chemin d'une juste rétribution post mortem en fonction des mérites, et des géographies infernales complètes se sont élaborées, avec leur topographie, leurs régions bien distinctes et leurs « habitants ». On en jugera ici par quelques-uns des exemples les plus célèbres des mythes gréco-romains. Prenant le relais, le christianisme a élaboré à son tour des représentations détaillées et toujours plus pittoresques du paradis et de l'enfer. On en trouvera de nombreux exemples dans les différents dossiers de ce module, et en particulier dans les deux œuvres majeures de Dante et Michel-Ange, remarquables par leur syncrétisme capable d'associer dans un même génie la tradition classique et son adaptation au monde chrétien. |