I- La doxa homérique

Dans l'Iliade et l'Odyssée, Ulysse est systématiquement nommé Λαερτιάδης, fils de Laërte. L'Odyssée précise ses origines :

A/ Au chant XVI, Télémaque esquisse devant son père, qu'il n'a pas encore reconnu, une rapide généalogie de sa lignée paternelle (v.117-120) :

Ὧδε γὰρ ἡμετέρην γενεὴν μούνωσε Κρονίων·
μοῦνον Λαέρτην Ἀρκείσιος υἱὸν ἔτικτε,
μοῦνον δ᾽ αὖτ᾽ Ὀδυσῆα πατὴρ τέκεν· αὐτὰρ Ὀδυσσεὺς
μοῦνον ἔμ᾽ ἐν μεγάροισι τεκὼν λίπεν οὐδ᾽ ἀπόνητο.

Zeus n'a jamais donné qu'un fils aux hommes de ma race 
Arcisios ainsi n'eut qu'un seul fils, Laërte ;
et celui-ci n'eut que le seul Ulysse ; puis Ulysse
ne laissa au palais que moi seul, dont il ne jouit...


Le chant XXIV précise un peu la biographie du père d'Ulysse : il a été roi de Céphallénie et a pris Néricos, une citadelle au bord de la mer (v.377-378)

Au moment où Ulysse rentre enfin en Ithaque, le vieux roi s'est retiré et ne participe plus aux affaires. Il vit dans son domaine, au milieu des vergers.

B/ Quant à la mère d'Ulysse, c'est au cours de son voyage au royaume des morts que son fils la retrouve (XI, 84-86) :

ἦλθε δ᾽ ἐπὶ ψυχὴ μητρὸς κατατεθνηυίης,
Αὐτολύκου θυγάτηρ μεγαλήτορος Ἀντίκλεια,
τὴν ζωὴν κατέλειπον ἰὼν εἰς Ἴλιον ἱρήν.

Alors l'âme survint d'Anticlée, ma mère défunte,
qui avait eu pour père le généreux Autolycos
et que j'avais laissée vivante en partant pour Ilion.

A propos de ce personnage d'Autolycos, grand-père maternel d'Ulysse, le chant XIX de l'Odyssée donne trois renseignements extrêmement importants (v.392 sqq) :

a) C'est lui qui a transmis à son petit-fils une bonne part de son astuce :

αὐτίκα δ᾽ ἔγνω
οὐλήν, τήν ποτέ μιν σῦς ἤλασε λευκῷ ὀδόντι
Παρνησόνδ᾽ ἐλθόντα μετ᾽ Αὐτόλυκόν τε καὶ υἷας,
μητρὸς ἑῆς πάτερ᾽ ἐσθλόν, ὃς ἀνθρώπους ἐκέκαστο
κλεπτοσύνῃ θ᾽ ὅρκῳ τε· θεὸς δέ οἱ αὐτὸς ἔδωκεν
Ἑρμείας· τῷ γὰρ κεχαρισμένα μηρία καῖεν
ἀρνῶν ἠδ᾽ ἐρίφων· ὁ δέ οἱ πρόφρων ἅμ᾽ ὀπήδει.

Elle reconnut soudain
la cicatrice due au boutoir blanc d'un sanglier,
quand il chassait sur le Parnasse avec Autolycos,
le noble père de sa mère, maître en vols
et en parjures
; un dieu lui avait fait ce don,
Hermès lui-même ; il lui brûlait d'agréables cuisseaux
de chevreaux et d'agneaux, et le dieu l'escortait, propice.

b) C'est le grand-père qui a donné son nom à son petit-fils :

Αὐτόλυκος δ᾽ ἐλθὼν Ἰθάκης ἐς πίονα δῆμον
παῖδα νέον γεγαῶτα κιχήσατο θυγατέρος ἧς·
τόν ῥά οἱ Εὐρύκλεια φίλοις ἐπὶ γούνασι θῆκε
παυομένῳ δόρποιο, ἔπος τ᾽ ἔφατ᾽ ἔκ τ᾽ ὀνόμαζεν·
« Αὐτόλυκ᾽, αὐτὸς νῦν ὄνομ᾽ εὕρεο ὅττι κε θῆαι
παιδὸς παιδὶ φίλῳ· πολυάρητος δέ τοί ἐστιν. »
Τὴν δ᾽ αὖτ᾽ Αὐτόλυκος ἀπαμείβετο φώνησέν τε·
« Γαμβρὸς ἐμὸς θυγάτηρ τε, τίθεσθ᾽ ὄνομ᾽ ὅττι κεν εἴπω·
πολλοῖσιν γὰρ ἐγώ γε ὀδυσσάμενος τόδ᾽ ἱκάνω,
ἀνδράσιν ἠδὲ γυναιξὶν ἀνὰ χθόνα πουλυβότειραν·
τῷ δ᾽ Ὀδυσεὺς ὄνομ᾽ ἔστω ἐπώνυμον· αὐτὰρ ἐγώ γε,
ὁππότ᾽ ἂν ἡβήσας μητρώϊον ἐς μέγα δῶμα
ἔλθῃ Παρνησόνδ᾽, ὅθι πού μοι κτήματ᾽ ἔασι,
τῶν οἱ ἐγὼ δώσω καί μιν χαίροντ᾽ ἀποπέμψω. »

Or cet Autolycos était allé au gras pays d'Ithaque
pour voir le nouveau-né que lui avait donné sa fille ;
Euryclée tenait celui-ci sur ses genoux,
son repas achevé, et dit au noble Autolycos :
« Autolycos, trouve-nous donc un nom
pour l'enfant de ta fille : car tu l'as assez désiré !»
Alors Autolycos prit la parole pour répondre :
« Mon gendre, et vous ma fille, donnez-lui donc ce nom :
comme j'arrive ici fâché contre beaucoup de gens,
hommes et femmes sur la terre qui nourrit les hommes,
que cet enfant se nomme Le Fâché (Odusseus) ; pour moi,
quand il aura grandi, s'il vient à la vaste maison
de sa mère, sur le Parnasse, où sont tous mes trésors,
je lui en donnerai de quoi s'en retourner content !»

c) C'est au cours d'une partie de chasse chez son grand-père Autolycos qu'Ulysse a reçu la célèbre blessure à la cuisse qui permet à sa vieille nourrice Euryclée de le reconnaître à son retour d'Ithaque. On apprend à cette occasion le nom de la grand-mère maternelle d'Ulysse, Amphithée :

Τῶν ἕνεκ᾽ ἦλθ᾽ Ὀδυσεύς, ἵνα οἱ πόροι ἀγλαὰ δῶρα.
Τὸν μὲν ἄρ᾽ Αὐτόλυκός τε καὶ υἱέες Αὐτολύκοιο
χερσίν τ᾽ ἠσπάζοντο ἔπεσσί τε μειλιχίοισι·
μήτηρ δ᾽ Ἀμφιθέη μητρὸς περιφῦσ᾽ Ὀδυσῆϊ
κύσσ᾽ ἄρα μιν κεφαλήν τε καὶ ἄμφω φάεα καλά.

Suit le récit de la chasse et de la blessure.

Τὸν μὲν ἄρ᾽ Αὐτολύκου παῖδες φίλοι ἀμφεπένοντο,
ὠτειλὴν δ᾽ Ὀδυσῆος ἀμύμονος ἀντιθέοιο
δῆσαν ἐπισταμένως, ἐπαοιδῇ δ᾽ αἷμα κελαινὸν
ἔσχεθον, αἶψα δ᾽ ἵκοντο φίλου πρὸς δώματα πατρός.
Τὸν μὲν ἄρ᾽ Αὐτόλυκός τε καὶ υἱέες Αὐτολύκοιο
εὖ ἰησάμενοι ἠδ᾽ ἀγλαὰ δῶρα πορόντες
καρπαλίμως χαίροντα φίλην ἐς πατρίδ᾽ ἔπεμπον
εἰς Ἰθάκην. Τῷ μέν ῥα πατὴρ καὶ πότνια μήτηρ
χαῖρον νοστήσαντι καὶ ἐξερέεινον ἕκαστα,
οὐλὴν ὅττι πάθοι· ὁ δ᾽ ἄρα σφίσιν εὖ κατέλεξεν
ὥς μιν θηρεύοντ᾽ ἔλασεν σῦς λευκῷ ὀδόντι,
Παρνησόνδ᾽ ἐλθόντα σὺν υἱάσιν Αὐτολύκοιο.

Ulysse donc s'en fut pour recevoir les dons splendides.
C'est alors qu'Autolycos et les fils d'Autolycos
lui ouvrirent les bras avec des paroles de miel ;
la mère de sa mère, Amphithée, l'étreignit,
baisa son front et baisa ses beaux yeux [...].

Suit le récit de la chasse et de la blessure.

Les fils d'Autolycos s'empressèrent autour de lui,
puis bandèrent étroitement la blessure d'Ulysse
égal aux dieux, et arrêtèrent le sang noir
par une incantation ; on rentra vite chez le père.
C'est alors qu'Autolycos et les fils d'Autolycos
l'ayant guéri et lui ayant offert des dons splendides,
s'empressèrent, joyeux, de le renvoyer tout joyeux
en Ithaque, où son père et sa royale mère,
heureux de son retour, lui demandèrent le détail
de l'histoire de sa blessure ; et il leur raconta
qu'un sanglier de son boutoir l'avait frappé, chassant,
quand il chassait sur le Parnasse avec Autolycos.

A propos d'Anticlée, la mère d'Ulysse, le porcher Eumée apporte au chant XV un complément tout à fait intéressant et peu connu (v.361-370) :

Ὄφρα μὲν οὖν δὴ κείνη ἔην, ἀχέουσά περ ἔμπης,
τόφρα τί μοι φίλον ἔσκε μεταλλῆσαι καὶ ἐρέσθαι,
οὕνεκά μ᾽ αὐτὴ θρέψεν ἅμα Κτιμένῃ τανυπέπλῳ,
θυγατέρ᾽ ἰφθίμῃ, τὴν ὁπλοτάτην τέκε παίδων·
τῇ ὁμοῦ ἐτρεφόμην, ὀλίγον δέ τί μ᾽ ἧσσον ἐτίμα.
Αὐτὰρ ἐπεί ῥ᾽ ἥβην πολυήρατον ἱκόμεθ᾽ ἄμφω,
τὴν μὲν ἔπειτα Σάμηνδ᾽ ἔδοσαν καὶ μυρί᾽ ἕλοντο,
αὐτὰρ ἐμὲ χλαῖνάν τε χιτῶνά τε εἵματ᾽ ἐκείνη
καλὰ μάλ᾽ ἀμφιέσασα, ποσὶν δ᾽ ὑποδήματα δοῦσα
ἀγρόνδε προΐαλλε· φίλει δέ με κηρόθι μᾶλλον.

Tant qu'elle était encore là, en dépit de sa peine,
j'aimais aller l'interroger, la questionner :
elle m'avait nourri dans le même temps que sa fille,
la cadette de ses enfants, Ctimène aux longues robes ;
avec elle, honoré presqu'autant qu'elle, on m'éleva...
Quand nous eûmes tous deux atteint l'aimable adolescence,
on l'offrit à quelqu'un de Samé, pour de grands cadeaux,
et moi, sa mère m'ayant revêtu de beaux habits,
cape et tunique, et chaussé mes pieds de sandales,
on m'envoya aux champs ; elle ne m'en aima pas moins.

L'Odyssée évoque la mort d'Anticlée, désespérée de ne pas voir rentrer son fils, et leur douloureuse rencontre au pays des Cimmériens :

C/ Il reste cependant à Ulysse sa vieille nourrice, Euryclée. Elle a nourri Ulysse (XIX, 353-355 et XIX, 482-483) puis Télémaque (I, 428 sqq).

Τῷ δ' ἄρ' ἅμ' αἰθομένας δαΐδας φέρε κεδνὰ ἰδυῖα
Εὐρύκλει', Ὦπος θυγάτηρ Πεισηνορίδαο,
τήν ποτε Λαέρτης πρίατο κτεάτεσσιν ἑοῖσιν,
πρωθήβην ἔτ' ἐοῦσαν, ἐεικοσάβοια δ' ἔδωκεν,
ἶσα δέ μιν κεδνῇ ἀλόχῳ τίεν ἐν μεγάροισιν,
εὐνῇ δ' οὔ ποτ' ἔμικτο, χόλον δ' ἀλέεινε γυναικός·
ἥ οἱ ἅμ' αἰθομένας δαΐδας φέρε καί ἑ μάλιστα
δμῳάων φιλέεσκε καὶ ἔτρεφε τυτθὸν ἐόντα.

Une femme accompagnait [Télémaque], portant les torches,
Euryclée, fille d'Ops, lui-même fils de Pisénor,
que Laërte avait achetée pour le prix de vingt boeufs
jadis, quand elle était encore une fillette,
et qu'à l'égal de son épouse il avait honorée,
hormis le lit, pour en éviter la colère.
Elle accompagnait donc Télémaque ; et personne
ne l'aimait autant qu'elle, qui l'avait nourri enfant.

ἔστι δέ μοι γρηῢς πυκινὰ φρεσὶ μήδε᾽ ἔχουσα
ἣ κεῖνον δύστηνον ἐῢ τρέφεν ἠδ᾽ ἀτίταλλε,
δεξαμένη χείρεσσ᾽, ὅτε μιν πρῶτον τέκε μήτηρ

J'ai une vieille ici, la tête pleine de sagesse,
qui a soigné et élevé ce malheureux [Ulysse],
après l'avoir reçu quand sa mère le mit au monde.

Μαῖα, τίη μ᾽ ἐθέλεις ὀλέσαι; σὺ δέ μ᾽ ἔτρεφες αὐτὴ
τῷ σῷ ἐπὶ μαζῷ·

Nourrice, tu veux donc me perdre ? C'est toi qui m'as porté
sur ton sein.



II- Ulysse fils de Sisyphe

Après Homère, avec le développement de la critique de la fourberie d'Ulysse, poètes et mythographes ont cherché à lui attribuer une ascendance plus piquante que celle du fade Laërte. Ainsi, Sophocle le qualifie-t-il dans Philoctète (v.417) de οὑμπολητὸς Σισύφου Λαερτίῳ, «fils de Sisyphe acheté par Laërte», ou bien dans Ajax (v.190) de τᾶς ἀσώτου Σισυφιδᾶν γενεᾶς, «rejeton de la race infâme de Sisyphe». Ces allusions sont explicitées par Hygin dans sa fable 201, consacrée à Autolycos, le grand-père maternel d'Ulysse :

Mercurius Autolyco, ex Chione quem procreauerat, muneri dedit ut furacissimus esset nec deprehenderetur in furto, ut quicquid surripuisset in quamcunque effigiem uellet transmutaretur, ex albo in nigrum uel ex nigro in album, in cornutum ex mutilo, in mutilum ex cornuto.

Mercure accorda à Autolycos, le fils qu'il avait eu de Chioné, le génie du vol et la faculté de ne jamais se faire prendre : tout ce qu'il avait dérobé, il pouvait le transformer en autre chose, le blanc en noir, le noir en blanc, le cornu en écorné et l'écorné en cornu !

2 is cum Sisyphi pecus assidue inuolaret nec ab eo posset deprehendi, sensit eum furtum sibi facere, quod illius numerus augebatur et suus minuebatur.

Il pillait allègrement le troupeau de Sisyphe, mais ce dernier ne pouvait jamais le prendre sur le fait : il comprenait pourtant bien que l'autre le volait, puisque son troupeau augmentait, tandis que le sien diminuait...

3 qui ut eum deprehenderet, in pecorum ungulis notam imposuit. qui cum solito more inuolasset et Sisyphus ad eum uenisset, [et] pecora sua ex ungulis deprehendit quae ille inuolauerat et abduxit.

Pour le coincer, Sisyphe fit une marque sur les sabots de ses bêtes ; et quand Autolycos l'eut volé comme à son habitude, Sisyphe alla chez lui, retrouva, grâce à leurs sabots, les bêtes volées, et les ramena avec lui.

4 qui cum ibi moraretur, Sisyphus Anticliam Autolyci filiam compressit, quae postea Laertae data est in coniugium, ex qua natus est Vlixes. ideo nonnulli auctores dicunt Σισύφειον. ob hoc Vlixes uersutus fuit.

Mais tandis qu'il était là, Sisyphe abusa d'Anticlée, la fille d'Autolycos, que l'on donna plus tard en mariage à Laërte, et qui donna naissance à Ulysse. Voilà pourquoi certains auteurs le surnomment « Sisyphéen », parce qu'il était astucieux.

Cette ascendance est reprise par tous les ennemis d'Ulysse. Ainsi, dans le débat qui l'oppose au roi d'Ithaque sous les murs de Troie, Ajax le qualifie-t-il dans les Métamorphoses d'Ovide (XIII, 31) de sanguine cretus Sisyphio furtisque et fraude simillimus illi, « né du sang de Sisyphe et tout à fait semblable à lui par les vols et l'artifice ». On pourrait après lui multiplier les exemples.


III- Laerte, Jason et les Argonautes

A l'inverse, Apollodore complète dans sa Bibliothèque (I, 9, 16) l'arbre généalogique d'Ulysse, en y intégrant Jason, petit-fils d'Autolycos et neveu d'Anticlée. Il en profite pour associer Laërte à l'entreprise des Argonautes, ce qui revalorise singulièrement les ascendants d'Ulysse. Malheureusement, il est le seul auteur à mentionner cette participation :

Αἴσονος δὲ τοῦ Κρηθέως καὶ Πολυμήδης τῆς Αὐτολύκου Ἰάσων.

Eson, le fils de Créthée, épousa Polymède, la fille d'Autolycos, et engendra Jason.

τοῦτο δὲ ἐν Κόλχοις ἦν <ἐν> Ἄρεος ἄλσει κρεμάμενον ἐκ δρυός, ἐφρουρεῖτο δὲ ὑπὸ δράκοντος ἀύπνου. ἐπὶ τοῦτο πεμπόμενος Ἰάσων Ἄργον παρεκάλεσε τὸν Φρίξου, κἀκεῖνος Ἀθηνᾶς ὑποθεμένης πεντηκόντορον ναῦν κατεσκεύασε τὴν προσαγορευθεῖσαν ἀπὸ τοῦ κατασκευάσαντος Ἀργώ: [...] ὡς δὲ ἡ ναῦς κατεσκευάσθη, χρωμένῳ ὁ θεὸς αὐτῷ πλεῖν ἐπέτρεψε συναθροίσαντι τοὺς ἀρίστους τῆς Ἑλλάδος. οἱ δὲ συναθροισθέντες εἰσὶν οἵδε: Τῖφυς Ἁγνίου, ὃς ἐκυβέρνα τὴν ναῦν, Ὀρφεὺς Οἰάγρου, Ζήτης καὶ Κάλαϊς Βορέου, Κάστωρ καὶ Πολυδεύκης Διός, Τελαμὼν καὶ Πηλεὺς Αἰακοῦ, Ἡρακλῆς Διός, Θησεὺς Αἰγέως, Ἴδας καὶ Λυγκεὺς Ἀφαρέως, Ἀμφιάραος Ὀικλέους, Καινεὺς Κορώνου Παλαίμων Ἡφαίστου ἢ Αἰτωλοῦ, Κηφεὺς Ἀλεοῦ, Λαέρτης Ἀρκεισίου, , κτλ.

La Toison d'or se trouvait en Colchide, suspendue à un chêne, dans le bois sacré d'Arès, et le gardien était un dragon qui ne dormait jamais. Pour cette mission, Jason demanda l'aide d'Argos, le fils de Phrixos ; et ce dernier, sur l'inspiration d'Athéna, fit un navire à cinquante rames, qui, du nom de son constructeur, fut appelé Argos [...] Quand le navire fut prêt, Jason consulta l'oracle, et le dieu lui ordonna d'embarquer avec lui les hommes les plus valeureux de toute la Grèce. Voici le nom de tous ceux qui se réunirent pour participer à l'expédition : Tiphys, fils d'Agnias, qui tint la barre du navire ; Orphée, fils d'Oagre ; Zétès et Calaïs, fils de Borée ; Castor et Pollux, fils de Zeus ; Télamon et Pélée, fils d'Eaque ; Héracles, fils de Zeus ; Thésée, fils d'Egée ; Idas et Lyncée, fils d'Apharée ; Amphiaraos, fils d'Oiclès ; Cénée, fils de Coronos ; Palémon, fils d'Héphaistos ou d'Etolos ; Céphée, fils d'Aléos ; Laërte, fils d'Arcisios ; etc


Références des traductions