L'assassinat de César en peinture et au cinéma


   


Denier de Brutus commémorant les ides de Mars

 

Jules César (Caius Julius Caesar) est né en 101 avant J-C dans une famille patricienne qui prétendait descendre de Iulus, fils d'Enée. Il est devenu général, homme politique, écrivain romain, et il a fini par se faire nommer dictator par le Sénat.

En l'an 44 avant J-C, lors des Ides de Mars, c'est-à-dire le 15 mars, César fut assassiné par Caius Cassius Longinus et Marcus Junius Brutus. Cet acte, diversement interprété selon les opinions politiques, fut souvent représenté par les artistes, notamment en peinture et plus récemment au cinéma. 

 

I/ La mort de Jules César en peinture

La scène de l'assassinat de César est connue dans différents pays. Nous étudierons plus précisément les tableaux historiques de trois peintres allemand, italien puis français.

 

Les premières secondes de l'assassinat

Karl Theodor von Piloty - L'assassinat de Jules César - 1867
Hannover, Niedersächsisches Landesmuseum


Nous sommes dans un lieu public, beaucoup de monde se trouve dans la salle. Le sol est en marbre et de grandes colonnes grecques se dressent à l'arrière-plan. César est habillé de rouge, signe de puissance et de richesse, la couronne de lauriers en or sur la tête. Il est voyant, il doit être remarqué lorsque l'on regarde le tableau. Il est au premier plan, occupé par des sénateurs qui sont en train de lui parler. L'un d'eux lui tend un papyrus. Ils se bousculent pour lui parler. Nous pouvons aussi voir que César garde son avant-bras devant lui, nous pouvons imaginer que s'il pouvait bouger il aurait peut-être eu un mouvement de recul. Les sénateurs agenouillés devant lui l'empêchent de se lever de son siège, il est donc pris au piège. Derrière lui, au second plan, un homme brandit une dague au-dessus de sa tête, prêt à frapper. Un autre homme sur la droite a les yeux rivés sur César, la main dans sa toge, sans doute pour en sortir une arme. César est trahi par les siens ; il ne se méfiait pas de Brutus, son fils supposé.

 

Les coups répétés des assassins

Vincenzo Camuccini - La mort de César - 1798 - Galleria nazionale d'Arte moderna - Rome


Ce tableau est différent du premier, même si la scène se passe elle aussi au Sénat. A l'arrière-plan, à droite, des sénateurs regardent ce qui est en train d'arriver à César. Au-dessus d'eux, nous voyons deux statues placées dans des niches, dans le mur. Une grande statue surplombe la scène à gauche, il s'agit de Pompée, l'ennemi que César a vaincu. L'image est structurée en trois parties, la première s'arrête après la statue de Pompée, la suivante inclut César et l'homme qui lui fait face, et la dernière partie commence à la première statue nichée dans le mur. Les sénateurs sont habillés de rouge et de blanc. Tous les visages sont tournés vers l'action qui se déroule au-dessous de la statue de Pompée : César est donc mis en valeur. Les sénateurs restent témoins. César est en position de faiblesse, il est agenouillé et écarte les bras devant tous ses assaillants. Il tend un bras vers l'homme qui peut être Brutus pour lui dire « Tu quoque mi fili », « Toi aussi mon fils ». Cette scène-ci est dramatique et cruelle, les poignards sont menaçants, les sénateurs inactifs comme de simples spectateurs, et César impuissant devant le sort qui lui est réservé, devant sa mort prochaine.

 

L'abandon du cadavre de César

Jean-Léon Gérôme - La mort de César - 1867 - The Walters Art Museum, Baltimore


Cette peinture représente les minutes qui suivent la mort de César, dont le cadavre se trouve au premier plan. Il gît sur le sol, vêtu d'une toge blanche. Il a reçu vingt-trois coups de couteaux. Le sang qui sort de ses blessures est mis en valeur par la blancheur du vêtement. Il se trouve à nouveau en dessous d'une statue, probablement celle de Pompée. Le sénat se vide, le corps de Jules César est laissé à l'abandon comme un soldat tué sur le champ de bataille. La scène est violente : au troisième plan, les assassins s'en vont, tous habillés de blanc, leurs dagues en l'air en signe de victoire et de contentement. Le trône rouge de Jules César à gauche est renversé : il représente l'anéantissement de la politique césarienne.  César a en effet été assassiné car il menaçait les intérêts des sénateurs et avait installé un pouvoir personnel ainsi qu’un culte de la personnalité important. La mort d’un personnage aussi puissant devrait être synonyme d’une liberté retrouvée pour le peuple romain.

 

II/ La mort de César au cinéma

 

Série Rome - TV HBO - Saison 1 - 2005


Cet extrait se caractérise par un registre dramatique et tragique. Successivement les deux hommes qui pourraient protéger César, l'un de ses gardes du corps puis Marc Antoine, sont éloignés de l'intérieur du Sénat : son destin est scellé.

Quant au personnage de César, le spectateur est impressionné par sa prestance. Il arrive au Sénat de manière impériale, ce qui est de nature à susciter l'admiration des spectateurs et des Sénateurs. Mais très rapidement César est entouré et attaqué. Le retournement de situation est choquant : les coups de poignards qui pleuvent de toutes parts sans s'arrêter sont ahurissants de brutalité et la caméra, en plongée totale, semble observer la scène comme pourrait le faire une divinité.

Peu après, les Sénateurs abandonnent lâchement César, debout, perdu, dans les soubressauts de l'agonie. Nous sommes touchés par sa faiblesse, il est seul. Brutus lui donne le coup fatal, et ce coup de poignard clôt la vie de César ainsi que l'événement.

 

Montage d'extraits divers


Cette vidéo est une compilation de plusieurs extraits de films représentant la mort de l'illustre personnage César. Nous retrouvons les registres tragique et dramatique. Les personnages secondaires sont parfois assis, parfois debout. En général, ils se lèvent lorsque César arrive dans le Sénat. Mais dans d'autres extraits, ils sont déjà debout en train de l'attendre.

César arrive, toujours majestueux, mis en valeur par les gens qui l'entourent. Mais tout à coup,  il se retrouve à terre, perdant sa prestance et son honneur. Le spectateur est tenu en haleine, vraiment choqué par la violence de cette agression contre César, qui ne s'y attendait pas du tout Lorsque Brutus lui donne le coup fatal, le spectateur est médusé, tout comme César, qui avait une confiance aveugle en cet homme.

 

Après son assassinat, César n'a pas été incinéré à la nécropole comme tout le monde, mais sur la place publique, pour que le peuple puisse assister aux funérailles de ce grand homme d'Etat et se révolte contre ceux qui l'avaient assassiné. La guerre civile a recommencé, et deux ans plus tard, en 42 avant JC, Brutus et Cassius trouveront la mort face aux troupes d'Octave et de Marc Antoine, à la bataille de Philippes.



 Carole D. et Elisa T. 1L