Apollon et Artémis


Hermès psychopompe   Menu des dieux grecs   Les attributs d'Apollon

Apollon est un dieu de l’Olympe dont le père est Zeus et la mère Léto, une jeune femme ravissante.  Quand Héra, l'épouse de Zeus, découvrit que Léto était enceinte, folle de jalousie elle décréta qu’aucune terre éclairée par le soleil ne pourrait accueillir sa rivale, sous peine de subir sa colère .

Alors rejetée de partout, Léto arriva sur l’île déserte de Délos, perdue au milieu de la mer Egée. Elle s’installa sous un palmier pour accoucher. Ses souffrances durèrent neuf jours, car elle fut délaissée par Ilithye, la déesse des naissances, qui était une fille d’Héra. Mais les autres déesses réussirent finalement à négocier l’aide d’Ilithye pour soulager les douleurs de la pauvre mère. Le premier bébé qui naquit fut une fille qu’elle appela Artémis (Diane chez les Romains), et le deuxième fut un garçon appelé Apollon.


*

Naissance d'Apollon et Artémis
     
Marcantonio Franceschini est un peintre italien qui a vécu à l'époque baroque, mais qui s'en distingue par un classicisme parfaitement assumé, en particulier dans le choix de ses sujets et la sérénité des scènes qu'il choisit de représenter.  
La naissance d'Apollon et Diane
Marcantonio Franceschini (1648-1729)
Peinture à l'huile sur toile
1692-1709
Liechtenstein Palace, Vienne


Ce tableau a été peint avec des couleurs vives et froides, dont un bleu qui fait bien ressortir le ciel serein et lumineux et le drap sur lequel est allongée Léto, et qui s'harmonise avec la douceur du rose pastel de la mère et de ses enfants. La nature qui les entoure est particulièrement paisible et suggère l'état d'âme des personnages.

Léto a un sein dénudé pour allaiter Apollon et Diane qui sont couchés juste à côté d'elle et semblent gigoter joyeusement, insensibles au spectacle d'Héra, reconnaissable à son paon et assise sur un nuage, qui assiste à la scène d’un regard courroucé, en levant un doigt menaçant.


*

Apollon et Artémis
     
William Henry Rihehart est un sculpteur américain qui a passé une bonne partie de sa vie et a fini ses jours en Italie. Son goût pour les modèles antiques est évident dans son oeuvre, d'inspiration et de technique néo-classique.   Latone et ses enfants Apollon et Diane
  W.H. Rinehart (1825-1874)
  Sculpture en ronde bosse en marbre
  1870-1874
  Metropolitan Museum of New York


Cette sculpture en ronde-bosse (en trois dimensions, autour de laquelle on peut tourner) représente Léto à demi-couchée, contemplant avec affection les jumeaux qu’elle a eus avec Zeus, Apollon et Artémis endormis dans les bras l'un de l'autre.

Conformément aux caractéristiques du néo-classicisme, le sculpteur a reproduit pour Léto les vêtements, les sandales et la coiffure des modèles grecs antiques, avec une attention particulière portée aux plis de sa robe, qui rappellent les draperies mouillées des sculptures du Parthénon. En revanche, sa représentation des deux enfants joufflus et sereins semble nettement inspirée par les angelots et chérubins très fréquents dans la peinture et la sculpture baroque, particulièrement en Italie à partir du XVIe siècle.


*

Crédit : Wikimedia Commons
     
Cette kylix signée par le célèbre potier Brygos présente un programme iconographique peu cohérent, puisque sa partie centrale (le tondo) n'a rien à voir avec les scènes qui se trouvent sur ses côtés, le jugement et le retour de Pâris.  
Apollon et Artémis
Kylix attique à figures rouges
Signée par Brygos (potier) / Peintre de Briséis
470 av.JC
Musée du Louvre


Ce médaillon représente Apollon à gauche, dominant légèrement sa sœur jumelle Artémis en face de lui. Cette gémellité est ici particulièrement accentuée par le fait que ces deux figures ont toutes les deux des traits et une coiffure assez féminins, et des tenues vestimentaires très semblables. Seule la poitrine, esquissée sous les draperies de la figure de droite, la différencie nettement du personnage en vis à vis. Apollon pour une fois n'est pas identifié par un attribut particulier, il s'appuie sur un très long sceptre qui pourrait être celui d'un des élégants éphèbes du début du Ve siècle. Au contraire, Artémis est plus clairement identifiée par son arc et la biche qui se trouve juste à ses pieds.

La gémellité physique des deux personnages sur cette coupe rappelle leur complémentarité dans la mythologie : Apollon est le dieu du Soleil et Artémis la déesse de la Lune. Apollon a une sensibilité artistique très féminine, tandis que les goûts d'Artémis pour la chasse et le sport font de cette déesse une figure occupée le plus souvent par des activités masculines.

La technique du peintre est ici particulièrement élégante ; les deux figures occupent bien l'espace délimité par le cercle du médaillon, leurs pieds suivant la courbe inférieure du bord. Quant aux draperies et aux taches du pelage de la biche, elles témoignent d'une grande virtuosité dans la technique de peinture de ces figures rouges.


*

Apollon et Artémis

 
Artémis à la biche
Statue romaine du IIe s. apr.JC
D'après un original de Léocharès, vers 330 av.JC
Ronde bosse
Musée du Louvre

 


Artémis à la biche, dite Diane de Versailles, est une grande sculpture en marbre de 2 mètres de haut, qui a été déplacée maintes fois. Il s’agit d’un don que le pape Paul IV a fait en 1556 au roi Henri II, dont la maîtresse s'appelait Diane de Poitiers. C'est l’une des première statues antiques parvenues en France, et elle est actuellement exposée au Louvre, dans la salle des Caryatides.

C’est Artémis, la déesse de la chasse et sœur jumelle d’Apollon, qui est représentée sur cette sculpture. Elle est accompagnée d’une biche qui court à ses côtés et semble se placer sous sa protection. De sa main gauche, la déesse tient les bois d’une jeune biche, et de sa main droite elle s'apprête à tirer une flèche de son carquois. Elle est vêtue d’une tunique, de sandales ainsi que d’un manteau enroulé autour de la taille et passé en bandoulière sur l’épaule gauche. Elle est aussi couronnée d’un diadème, sa chevelure ondulée coiffée en chignon et sa tête orientée vers la droite avec un regard tourné vers l’arrière.

La tunique que porte Artémis est retroussée jusqu’aux genoux de manière à faciliter sa course ; les plis du drapé s’animent de matière naturaliste. C’est pourquoi l’artiste est virtuose, car il utilise une technique de sculpture très élaborée pour son époque, ce qui donne aussi un effet très réaliste et donne vie à la statue, qui par ailleurs produit sur celui qui la regarde un effet imposant de supériorité, à cause de sa grande taille.


Carla J., 217


Hermès psychopompe   Menu des dieux grecs   Les attributs d'Apollon