Les lamentations d'Andromaque


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Andromaque, femme d'Hector, représente l'idéal maternel et conjugal. Après la mort d'Hector, sa tendre épouse pleure toutes les larmes de son corps et érige un somptueux tombeau afin de lui rendre hommage.

 

Sarcophage d'Hector
     
Le corps d'Hector ramené à Troie   Cette image correspond à la partie de droite d'une plaque avant de sarcophage romain. Elle appartenait à la collection Borghese, achetée par Napoléon pour le musée du Louvre en 1807. Comme souvent dans ces collections constituées sans véritable souci archéologique, on ignore ce que représentaient les autres plaques du sarcophage, et où il a été trouvé.
Sculpture en bas-relief sur marbre  
Sarcophage romain  
H: 50 x l: 175 cm  
180-200 apr.JC  
Musée du Louvre  


La partie de gauche du sarcophage, non visible sur l'image, représente le moment où Priam vient dans la tente d'Achille le supplier de lui rendre le corps de son fils. Au centre, le corps d'Hector est ramené à Troie, où l'attendent les femmes en deuil entourant Andromaque. La sculpture se déroule donc de gauche à droite, suivant un sens chronologique, même si la direction des personnages qui portent le corps d'Hector n'est pas très logique.

La scène est dramatique et pathétique : le grand nombre de personnages qui se pressent autour d'Hector suggère l'importance de l'événement pour les Troyens, qui viennent de perdre leur principal soutien ; quand à l'attitude des femmes, vêtements en désordre et cheveux dénoués en signe de deuil, elle indique assez leur désespoir.

La technique est virtuose, permettant de dégager certains détails, comme les jambes des personnages, en haut-relief, avec une très grande profondeur de sculpture, ce qui est typique des sarcophages de la fin du IIe siècle apr.JC.


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Peinture de David

La douleur et les regrets d'Andromaque
Jacques-Louis David (1748-1825)
Peinture à l'huile sur toile
H: 275 x l: 203 cm
1783
Ecole nat. sup. des Beaux-Arts de Paris

 


La scène est sombre et funèbre : nous assistons à un moment intime où Andromaque, appuyée sur le lit de mort de son mari, lève les yeux au ciel et désigne le cadavre du bras droit, comme pour prendre à témoin le spectateur de son désespoir. Entre ses genoux, le petit Astyanax vêtu de rouge est inconscient du drame mais de la main semble essayer de consoler sa mère : l'atmosphère est pathétique.

Pourtant la représentation d'Hector est héroïque : il porte une couronne de lauriers, et ses armes ont été déposées à ses côtés, casque et glaive, pour signifier qu'il est mort en courageux guerrier acceptant son destin.

Le format vertical du tableau permet de suggérer que la scène se déroule dans une pièce à haut plafond, surmontée de colonnes cannelées et ornée aux murs de tentures noires. Les éléments du mobilier et les vêtements sont plus romains que grecs, ce qui nous rappelle que David venait de passer quatre ans en Italie, à l'Académie de Rome, et qu'il venait de visiter Naples, Pompéi et Herculanum récemment fouillées : cette peinture de 1783 correspond à ce que l'on appellera à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe le style néo-classique, qui se caractérise par le souci des peintres de reconstituer de la manière la plus archéologique possible les scènes qu'ils choisissaient, même si leur représentation de l'antiquité n'est, au final, pas conforme à la réalité historique.


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Peinture de Vien
     
Retour de Priam avec le corps d'Hector   Ce tableau de grandes dimensions a été commandé à Joseph Marie Vien par le comte d'Angiviller, directeur général des Bâtiments, Arts, Jardins et Manufactures de France sous Louis XVI, et grand amateur d'art, en particulier des oeuvres de Vien, qui avait découvert l'Italie en 1744 et était devenu le directeur de l'Académie de France à Rome. Il est considéré comme l'un des précurseurs du néo-classicisme.
Joseph Marie Vien (1716-1809)  
Peinture à l'huile sur toile  
H: 325 x l: 426 cm  
1785  
Musée des Beaux-arts d'Angers  


La scène se déroule sous les murs de la ville de Troie, dont on apercoit la porte à droite, décorée par des triglyphes et des métopes doriques anachroniques. Par delà les murailles, on devine un temple à chapiteaux ioniens lui aussi anachronique.

Priam vient de ramener sur un char le cadavre d'Hector, et la famille royale s'est précipitée hors les murs pour l'accueillir. Tout le monde est désolé, et le manifeste par des gestes grandiloquents : Priam croise les mains, Hécube se penche pour embrasser son fils, Andromaque tient dans sa main la main gauche de son mari et lève sa main droite vers le ciel, et à droite deux jeunes gens, probablement les frères d'Hector, lèvent les bras au ciel ou se cachent le visage de leurs mains. D'autres femmes complètent l'ensemble, mains sur la tête ou bras tendus, en signe de deuil. L'ensemble est pathétique, mais très théâtral.

Malgré le bonnet phrygien qui identifie l'un des assistants comme un Troyen, le reste des vêtements est plus romain que grec, ce qui s'explique puisque Vien, comme son disciple David, avait longuement étudié et dessiné les vestiges archéologiques découverts à Herculanum et Pompéi quelques années auparavant.


Marie-Pierre C., 1ES1, Carla C., 1L1 et Ines P., 1S1


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