Y a-t-il encore des censures aujourd'hui ?
Pour commencer, définissons ce qu'est la censure :
1. En quoi consiste la censure dans Le Nom de la Rose ?
Nous pensons que l'Église a pu instaurer un tel niveau de censure parce que seuls les gens d'Église étaient lettrés et que les œuvres se diffusaient très lentement : la population ne savait pas ou peu lire. Les copies étaient alors très rares et précieuses, et donc faciles à mettre hors de portée ou à détruire.
2. Les causes et les conséquences de la censure au cours de l'histoire
Pendant l’antiquité, sa forme est répressive et non préventive : certains auteurs sont condamnés à l'exil ou à la mort ; les ouvrages de Protagoras, un penseur du Ve siècle avant JC, furent brûlés car il émettait des doutes sur l'existence de la divinité.
De plus, l’Église mit en place de nombreux tribunaux permettant de punir les crimes d'hérésie. Cette censure sévère s'est appliquée pendant plus de cinq cents ans, dans toute l'Europe, et a inspiré une grande terreur parmi la population.
Ce contrôle s'exerce d'autant plus dans le domaine des idées. En 1752, l’Encyclopédie écrite par Diderot et d’Alembert est censurée car son contenu politique et philosophique est contesté. De manière plus générale, beaucoup de philosophes des Lumières, au XVIIIe siècle, ont dû chercher des moyens de contourner la censure.
3. La censure de nos jours
Notre société actuelle censure surtout certains sujets sensibles, qui heurtent la sensibilité du public comme la violence (verbale, physique, psychologique), le sexe, la nudité, etc. On s'en rend compte au cinéma avec les limitations ou interdictions de diffusion en-dessous d'un certain âge :
La liberté de la presse dans le mondeClassement mondial de la liberté de la presse, 2016 - Document de Reporters sans frontières
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La censure de l'internet désigne les limitations de l'information disponible par l'intermédiaire de ce réseau, pratiqué en général au niveau des États, et à l'encontre des droits de l'Homme. En effet, bien que la Déclaration universelle des droits de l'homme fasse de l'accès à l'information un droit indéniable (article 19), certains États semblent, comme pour d'autres médias, vouloir réguler Internet. Dans certains cas, certaines associations, comme Reporters sans frontières, accusent ces États de censure. Entre 1999 et 2004, cette association s'est même fait l'écho d'une augmentation spectaculaire du filtrage. |
Quelques exemples, empruntés au site de Reporters sans frontières
L’Érythrée a le plus grand nombre de journalistes en prison de toute l’Afrique. Aucune de ces détentions n’a fini au tribunal, et la crainte de l’arrestation a forcé des douzaines de journalistes à s’exiler. Les exilés essaient de fournir un accès aux sites web en ligne indépendants et aux émissions de radio, mais les possibilités sont limitées, en raison du brouillage des signaux et du contrôle étroit en ligne exercé par l’unique compagnie de télécommunications étatique, EriTel.
Un Érythréen passe devant le bureau du seul et unique fournisseur d’accès à Internet à Asmara. Le gouvernement contrôle l’Internet et tous les médias en Érythrée, ce qui crée un climat restrictif pour la presse.
Le 14 mai 2008, Man Patanottai, ministre thaïlandais de l'Information et de la Communication, a affirmé qu'il valait mieux supprimer les informations diffusées par certains sites Internet plutôt que de lancer des poursuites judiciaires à leur encontre. Un numéro de téléphone a également été mis en place pour permettre aux internautes de signaler tout site coupable de crime de « lèse-majesté », le 1111.
Cinq sites Internet ont été arbitrairement fermés par les autorités italiennes suite à la plainte pour "blasphème" du quotidien du Vatican L'Osservatore Romano. La page d'accueil des sites www.bestemmie.com et www.porcamadonna.com a été remplacée par le message suivant : "Site saisi par le commandement des unités spéciales de la garde des finances de Rome sur décret du procureur de la République de Rome".
En mai 2008, au moins quatorze sites Internet défendant la cause féministe ont été bloqués par les autorités iraniennes. Ils soutenaient tous la campagne « Un million de signatures pour obtenir la modification des lois discriminatoires envers les femmes » lancée en 2005 par un groupe de «cyberféministes» .
La Chine
La Chine est un pays asiatique sous régime communiste. La politique de répression est très dure, et la censure très importante. Les critiques du régime ou les mouvements contestataires ne sont pas du tout tolérés. La liberté d'expression est bridée dans tous les médias (radios, art, littérature). L'état impose un contrôle impitoyable sur ceux-ci, et en particulier sur internet, qui est un média moderne et très libre. Le gouvernement chinois a passé un accord avec l'entreprise Google pour censurer certaines recherches, et il y a des mots interdits pour le blog. La population est victime de désinformation et elle est sévèrement punie si elle pense différemment de l'autorité. Les sanctions sont très graves et ne respectent pas les droits de l'homme.
On peut prendre l'exemple de bullog.cn qui est un site où l'on pouvait discuter de politique. Il a été fermé pour cause de « pornographie ». On peut clairement observer la surveillance impitoyable de l'état sur sa population. |
La censure a existé et existera toujours dans tous les domaines d'expression des idées et de transmission de l'information.
Il en existe plusieurs usages : la censure préventive et la censure répressive. En effet dans de nombreux pays, la plupart développés, cette censure est utilisée en principe pour protéger les citoyens, mais dans certains pays (Érythrée, Corée du nord, Chine) elle est utilisée pour contrôler le peuple, à des fins idéologiques.
Actuellement, son utilisation suscite des discussions en France dans le cadre de la lutte antiterroriste : où finit la protection nécessaire et où commence la restriction insupportable des libertés individuelles ?
Natacha C., Chloé B., Lucia V., 201.